La loi de 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel a modifié le marché de l’offre de formation continue. Pour en rendre compte, le Cereq et la Dares ont lancé une enquête sur les transformations de l’offre de formation (ETOF), menée entre 2022 et 2023 auprès de 16 400 prestataires de formations représentatifs de l’ensemble des organismes de formation en France métropolitaine et Départements/Régions d’outre-mer. Sous le titre Sous-traitance, CPF, Qualiopi : quels enjeux pour les organismes de formation depuis la réforme de 2018 ?, le Céreq publie la première étude de grande ampleur réalisée auprès des organismes de formation sur leur activité et son évolution. Publics, financements, contenus, recours à la sous-traitance, certification Qualiopi… autant d’angles mis en lumière par ETOF.
Rentrons dans le détail. Le marché de la formation est en pleine mutation et en forte croissance. Il a enregistré des changements structurels tels que la désintermédiation et la monétisation du CPF, la certification Qualiopi pour bénéficier de fonds publics ou mutualisés, la mise en place de France compétences et d’Opérateurs de compétences (OPCO) et, enfin, la libéralisation de l’apprentissage. Concernant la croissance, l’étude dévoile que le chiffre d’affaires des organismes de formation a augmenté de 13% entre 2019 et 2021 (19 milliards d’euros en 2021) et que dans le même temps, le nombre d’organismes de formation a enregistré une hausse de 12%. Autre élément important : la croissance de la sous-traitance. 35% des organismes de formation (hors micro OF) ont confié une partie de leurs activités à des sous-traitants, principalement de l’animation de formation. 53% des donneurs d’ordre déclarent que cette pratique permet d’élargir leur offre de formation.
Le marché de la formation professionnelle est, par ailleurs, marqué par l’augmentation des micro-organismes de formation (formateurs individuels et entreprises individuelles). 72% des organismes de formation, créés entre 2018 et 2021, sont dans ce cas de figure. Bien que très nombreux (56% de l’effectif total), leur poids dans le chiffre d’affaires total demeure très faible (seulement 8%). Les organismes privés à but non lucratif (13 % de l’effectif total) et les organismes publics (1 %) jouent également un rôle crucial, notamment dans la formation des demandeurs d’emploi et des alternants. Ils génèrent respectivement 21 % et 22 % du chiffre d’affaires global. À noter que 49% des organismes de formation sont certifiés Qualiopi, mais seulement 33% des micro-organismes de formation le sont.
Enfin, depuis la réforme, les modalités pédagogiques ont évolué avec, par exemple, une hausse des formations en distanciel et bimodales.