POLITIQUE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

Comment se portent les étudiants ? Bientôt le Salon de l’expérience étudiante

Plus des deux tiers des étudiants se disent globalement satisfaits de leur état de santé, 64 % des étudiant satisfais de leurs études, cependant, seulement un tiers se sentent intégrés dans leur établissement selon l’Observatoire de la vie étudiante qui présente petit à petit les résultats de sa 10e enquête nationale sur les conditions de vie des étudiant en France. Autant de chiffres cruciaux à retenir pour des établissements de plus en plus soucieux de faire vivre une expérience étudiante optimale.

C’est pour répondre à cet objectif que HEADway Advisory organise, les 19 et 20 novembre prochains, le premier Salon de l’expérience étudiante. L’objectif de ce salon B to B est de faire se rencontrer, d’un côté les directeurs d’écoles, présidents d’université, responsables de campus, de la vie étudiante, de l’autre les acteurs de la santé, du logement, de l’organisation des campus ou encore des Edtech.

  • Le Salon de l’expérience étudiante est organisé en partenariat avec la Conférence des Grandes écoles (CGE), la Conférence des directeurs des écoles françaises de management (Cdefm), la Conférence des établissements d’enseignement supérieur à vocation professionnelle et de l’alternance (Ceespa), la Cdefi (Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs), France Universités, l’EFMD (European Foundation For Management Development), la Fesic (Fédération des établissements d’enseignement supérieur d’intérêt collectif), EdTech France, la Fnege (Fondation nationale pour l’enseignement de la gestion des entreprises), l’Union des Grandes écoles indépendantes (UGEI), l’Association des professeurs de classes préparatoires économiques et commerciales (APHEC) et le BNEM (Bureau national des élèves en école de management).

Satisfaction et inégalités d’orientation. 28 % des étudiants de première année déclarent ne pas s’être inscrits dans leur choix de formation favori. Ce problème est plus fréquent chez les étudiant de STS (35 %), où la part d’étudiantes et étudiants d’origines populaires est la plus importante, que chez celles et ceux des classes préparatoires (15%) largement issus des classes supérieures. Une satisfaction qui est également liée aux difficultés scolaires : 88 % des étudiants sans difficultés se disent satisfaits contre 58 % de ceux qui en ont rencontré.

Usage des technologies numériques et inégalités. La crise sanitaire a accéléré l’usage des cours en visioconférence, 62 % des étudiants déclarent encore en suivre, souvent ou ponctuellement, en 2023. Les écoles de commerce y ont largement recours (85 % de leurs étudiants interrogés).

L’usage des outils numériques crée également des inégalités : les étudiants issus de milieux populaires rencontrent plus de difficultés avec les outils numériques (14 % contre 7 % des enfants de cadres). Ces difficultés sont souvent liées à un accès limité à du matériel informatique à usage exclusif et à un environnement d’étude adapté.

Les équipements disponibles au domicile des étudiantes et étudiants selon l’origine sociale (Tableau OVE)

Une stabilité des ressources étudiantes mais d’importantes situations de précarité. Les étudiants dépendent principalement de trois sources de revenus : la famille (41 % des ressources totales), l’emploi (27 %) et les aides publiques (25 %).

Et justement le taux d’emploi étudiant a retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire : 44 % en 2023. Cependant, il existe des disparités entre les emplois liés aux études (10 % des étudiants), qui ont un effet positif, et les emplois non liés (25 % des étudiants) qui peuvent concurrencer les études avec des conséquences potentiellement négatives. Les étudiants qui travaillent à côté de leurs études à mi-temps ou plus perdent ainsi en moyenne 4 heures de cours et 4 heures de travail personnel par semaine.

Quel que soit le type d’activité rémunérée, 60 % des étudiants estiment que leur activité rémunérée leur est indispensable pour vivre et 30 % déclarent ne pas pouvoir mener d’études sans l’exercice de celle-ci.

Précarité étudiante. Environ 9 % des étudiants ont eu recours en 2023 à des aides alimentaires, et 19 % déclarent avoir des difficultés financières graves, comme ne pas pouvoir subvenir à leurs besoins de base (loyer, alimentation, énergie). Les étudiants de nationalité étrangère sont particulièrement vulnérables (40 % déclarent des difficultés financières). Les boursiers et les étudiants en emploi sont également plus exposés à la précarité, en raison de l’inflation. Comme le souligne le président de l’université Aix-Marseille, Éric Berton, dans son entretien de rentrée : « Depuis le Covid, nous n’avons pas arrêté les distributions alimentaires sur les sites. À titre d’exemple, une association externe qui pendant le Covid, distribuait 100 à 120 colis, est passée aujourd’hui à 150-170 colis rien qu’à Luminy. Il y a des étudiants qui ont vraiment faim ou qui n’ont pas suffisamment pour joindre les deux bouts. Pour accompagner les jeunes, nous avons embauché des assistants sociaux ».

L’autonomie résidentielle au prix d’une dégradation des conditions de logement. Seul un tiers des étudiants vit chez leurs parents. La décohabitation devient majoritaire à partir de 19 ans, mais seulement 10 % vivent dans des résidences CROUS et 6 % dans des résidences privées. La majorité (67 %) doit se tourner vers la location privée, souvent à des coûts élevés, notamment à Paris où les loyers sont les plus chers (636 € en moyenne contre 413 euros en moyenne ailleurs en France).
Les étudiants font face à des conditions de logement contrastées. 11 % d’entre eux rencontrent de grandes difficultés, un chiffre plus élevé chez ceux vivant en résidence CROUS (18 %). Les principaux problèmes évoqués sont le manque d’espace (56 %), l’insalubrité et l’accessibilité. En location privée, le montant du loyer est la principale difficulté, particulièrement pour 45 % des étudiants.

Les difficultés liées au logement selon le type de logement (Tableau OVE)

 

Une situation française plus difficile que dans le reste de l’Europe. Selon l’enquête The Student Living Monitor 2024 (SLM) de The Class Foundation seulement 67 % des étudiants en France ont réussi à obtenir le logement de leur choix, contre une moyenne européenne de 75 %.

 Un état de santé globalement satisfaisant. Si en 2023, plus d’un tiers (36 %) des étudiants montraient des signes de détresse psychologique, c’est une légère amélioration par rapport à 2021, mais encore au-dessus des niveaux de 2020 (30 %). Cette détresse varie en fonction des conditions de vie, avec une prévalence plus élevée chez les étudiants d’origine sociale populaire (41 %), de nationalité étrangère (42 %), et chez les femmes (44 %).

Part des étudiants montrant des signes de détresse psychologique selon leurs caractéristiques sociales (Tableau OVE)

En dépit de ces fragilités psychologiques, plus des deux tiers des étudiants se disent globalement satisfaits de leur état de santé. Si 82 % ont consulté un médecin généraliste en 2023, 34 % ont renoncé à des soins pour des raisons financières, un chiffre stable depuis 2020. Ce renoncement touche particulièrement les femmes (38 %), les étudiants d’origine populaire (39 %), de nationalité étrangère (57 %), ainsi que les plus âgés (47 % chez les 24 ans et plus). 

Autant de thèmes qui seront traités lors de conférences du Salon de l’expérience étudiant avec des thématiques telles « Expérience étudiante : définition, éclairage et enjeux », « Engager les générations Z et Alpha », « Le campus de demain », « Les étudiants internationaux », « Expérience étudiante et alternance », « Santé, bien-être », etc.

Previous ArticleNext Article
Avatar photo
Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Send this to a friend