ECOLES DE MANAGEMENT

ESC Rennes: gros plan sur une ESC qui se développe sans fusionner

Benjamine des écoles de commerce, l’ESC Rennes School of Business connaît une belle progression ces dernières années dans les classements comme dans le recrutement d’élèves issus de prépas (150 élèves par an de plus quil y a quatre ans en 2012). A loccasion de lintégration dans son groupe dune école de logistique, Olivier Aptel, son directeur général, fait le point sur ses développements.

Olivier Aptel

Olivier Rollot : LESC Rennes a obtenu en 2012 laccréditation AACSB, lun des trois Graals qui soulignent la qualité dune école de management. En ressentez-vous déjà des effets bénéfiques ?

Olivier Aptel : Nous avons reçu 50% de plus de candidatures d’étudiants étrangers cette année que l’année dernière à la même date dans nos MSc, qui accueillaient déjà 400 étudiants étrangers en 2012. Nous réussissions déjà à avoir 30% d’étudiants étrangers dans l’ensemble de nos formations mais maintenant que nous avons le tampon AACSB c’est encore plus naturel. Nous allons d’ailleurs ouvrir un troisième campus pour accompagner cet essor.

O.R : France Business School, Kedge, Skema, tout le monde parle aujourdhui de fusions entre écoles de management. Pas vous ?

O. A : Nous avons fait le choix d’une approche collaborative. Pour notre première année de partenariat avec l’EM Strasbourg, dans le cadre de la banque d’épreuves BCE, nous avons plus de candidats à deux que quand nous étions associés à quatre écoles. Nous proposons également des diplômes communs avec l’Insa Rennes en entrepreneuriat ainsi qu’avec l’EHESP et l’EME (Ecole des métiers de l’environnement).

Nous sommes en tout partenaires avec 179 universités dans le monde. Nous avons aussi ouvert un campus à l’Université internationale de Rabat en 2010, un programme DBA à Pékin avec l’Université des Postes et Télécommunications  et à Rio avec la Fundação Getulio Vargas, d’autres développements se profilent ….

O.R : Une logique collaborative mais aussi de développement de votre groupe. Vous venez dy intégrer l’École supérieure de logistique industrielle (Esli) de Redon, une école qui dispense un bachelor à bac+4 ouvert aux titulaires dun bac+2.

O. A : La logistique n’est plus réservée aux ingénieurs. Elle est aujourd’hui un domaine en plein essor et à part entière du management que les entreprises nous demandaient de couvrir. Or, en vingt ans d’existence, l’ESLI a su se frayer un chemin et est aujourd’hui l’une des trois meilleures écoles de logistique en France. Nous avions tout avantage à travailler avec elle. Son intégration  va nous permettre de développer également plusieurs mastères spécialisés ou MSc dans nos locaux de Rennes comme à Redon.

La « rue intérieure » de l’ESC Rennes (photo Marc Josse)

O.R : Vous voulez spécialiser votre école dans ce domaine, ou un autre?

O. A : Même si nous sommes particulièrement reconnus sur certains sujets, comme le management de l’innovation, nous resterons une école généraliste de management, avec un fort tropisme international : plus de 80% de nos enseignants sont étrangers et nos cours dispensés à 100% en anglais.

O.R : On en parle aujourdhui tout le temps. Quel regard jetez-vous sur les massively open online courses (MOOC), ces cours gratuits que mettent très largement en ligne les universités américaines?

O. A : Dans nos domaines, la gestion, le management, il y a un côté un peu gadget dans la mise en ligne de vidéos de professeurs. De plus cela demande beaucoup de moyens alors que l’obsolescence d’un cours est plus rapide qu’en astrophysique par exemple.

O.R : Plus largement que les MOOC, vous travaillez largement sur le e-learning.

O. A : Notre stratégie comprend un pan entier de e-learning incluant ce qu’on appelle le «blended learning» (mêlant cours à distance et en présentiel) et des cours entièrement à distance. A l’ESC2R (Rennes-Rabat) nous voulons rendre opérationnel un enseignement largement à distance. Mais au-delà nous pensons généraliser une part de 30% de e-learning dans toutes nos filières.

Il est fini le temps où un cours c’était un professeur devant ses élèves. Nous sommes davantage dans une pédagogie à l’anglo-saxonne, où l’étudiant prépare son cours plutôt que d’y assister passivement. Il y a ainsi une vraie plus-value à être en face d’un professeur pour lui poser des questions pertinentes. Mais c’est  un travail de fond très long dans lequel l’adhésion du corps professoral est nécessaire.

O.R : Il y a encore des réticences exprimées vis-à-vis de ces nouvelles pédagogies du côté des enseignants ?

O. A : De moins en moins, notamment parce que beaucoup de nos enseignants-chercheurs ont été formés à l’étranger et ont été habitués en tant qu’étudiants à travailler ainsi.

O.R : Et du côté d’étudiants habitués à dautres formes denseignement, notamment en prépas, il ny a pas de résistance?

O. A : C’est de toute façon un choc culturel pour des étudiants qui ont connu tout autre chose d’intégrer une école comme la nôtre. Dans le cadre de micro-entreprises, nous leur faisons mettre très vite en application les premiers concepts de management appris en cours. Il faut lutter contre des décennies d’habitudes pédagogiques 100% différentes. Dès le passage des oraux, nous leur faisons prendre conscience de nos spécificités et notamment de la diversité d’un corps professoral composé autant  d’Américains que d’Australiens ou d’Europeens.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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