ECOLES DE MANAGEMENT

« Kedge est solide financièrement ! »

Elisabetta Magnani, directrice générale adjointe en charge de l’académie, et Alexandre de Navailles, direceur générale, font le point sur les achévements de leur plan stratégique

« L’obsolescence des compétences est de plus en plus rapide et il faut se former tout au long de la vie : dans notre promesse les compétences des kedgeurs sont toujours à jour. » Dans la dernière ligne droite de son plan stratégique 2020-2025 le directeur général de Kedge, Alexandre de Navailles, a fait le point sur son activité en France – ouverture du bachelor à Mont-de-Marsan pour être plus « proche des familles » – et à l’international où « Kedge a ouvert des formations à Abidjan, se projette en Inde et a relancé ses activités en Chine avec, par exemple, un MBA à Shanghai qui reçoit 45 étudiants ». Cette année l’école a également recruté 4% d’étudiants en plus. Moins bonne nouvelle du côté du développement de la formation continue qui stagne avec des entreprises frileuses et des cadres en emploi qui n’ont pas besoin de se former. Au total, 2022-2023 a été une année difficile pour Kedge confirme Alexandre de Navailles : « Nous avons subi le coût de l’inflation avec par exemple près de 2,5 millions de charges en plus sur le chauffage. L’année 2022-2023 a été une année de transition avec d’excellents fondamentaux. Sa capacité d’autofinancement est positive, sa trésorerie très positive. Kedge est solide financièrement ! »

Une réorganisation académique

Alors que le conflit avec une bonne partie de ses professeurs a fait l’actualité ces dernières semaines, Alexandre de Navailles entend plus que jamais s’appuyer sur sa directrice générale adjointe et doyenne en charge des affaires académiques, Elisabetta Magnaghi. « Je ne suis pas issu du monde académique. Mon bras droit est Elisabetta Magnaghi et je me repose entièrement sur elle. Des discussions ont aujourd’hui lieu avec le corps professoral sur sa gestion », établit le directeur général quand Elisabetta Magnani explique : « Nous avons créé des ateliers de réflexion avec les professeurs sur chaque sujet pour démarrer des négociations au deuxième semestre avec un texte travaillée en commun. La dénonciation des règles actuelles n’a pas été faite au bon moment sous la bonne forme et aujourd’hui nous repartons sur de meilleures bases ». Quant au terme « motion de censure, il ne veut rien dire », insiste Alexandre de Navailles.

Depuis son arrivée à Kedge la rentrée dernière, Elisabetta Magnani a en effet entrepris une large réorganisation de la faculté, notamment en créant par exemple une direction de prospective et idéation confiée à Aurélie Dehling, l’actuelle directrice du PGE, qui explique : « Cette cellule aura pour mission de comprendre avec un temps d’avance ce qu’apprendre sera demain ». Elisabetta Magnani qui se voit aujourd’hui renforcée dans son action par l’arrivé à son côté de Sylvie Jean, qui élargit son périmètre de directrice marketing et recrutement en y associant la direction des programmes et le poste de doyenne associée. « C’est un aboutissement logique après avoir dirigé les programmes Grande école de Neoma et emlyon et une partie de ceux de l’Edhec », confie Sylvie Jean.

De nouveaux programmes et parcours

Désormais accessible en apprentissage dès la deuxième année, le Kedge bachelor ouvre de nouveaux parcours. Le parcours « Maths + » est créé pour une trentaine d’étudiants sélectionnés sur leur moyenne en mathématiques au lycée. Ils auront la possibilité de poursuivre pour une partie d’entre eux leur cursus dans une école d’ingénieurs, le Cesi. Autre parcours avec l’Espi dans l’immobilier. Par ailleurs le programme Grande école voir venir à sa tête Céline Hay, actuellement directrice adjointe du PGE de Skema.

Des innovations nécessaires face à la montée en puissance de nouveaux acteurs privés pas forcément soumis aux mêmes règles que les Grande écoles gradées. « Nous sommes face à un environnement concurrentiel et commercial nouveau. Il faut identifier où sont les opportunités. Il nous faut nous réinventer avec la baisse du vivier des étudiants français. Pour Kedge, Paris est un relais de croissance pour le bachelor comme les masters », analyse Alexandre de Navailles, qui reprend : « Il y a de grandes opportunités à l’international pour la France avec 25 écoles françaises dans le top 100 du Financial Times. Notre stratégie n’est pas d’envoyer nos étudiants sur des campus mais de former des étudiants locaux. Pour cela il faut bien asseoir la notoriété de la marque pour attirer les étudiants internationaux ».

Enfin si la formation continue représente aujourd’hui 10% de l’activité, elle doit progresser pour atteindre les 20%. « Nous identifiions des opportunités de croissances en créant de nouveaux programmes. Par exemple avec notre full time MBA qui va ouvrir en janvier 2025 à Paris », conclut Alexandre de Navailles.

Previous ArticleNext Article
Avatar photo
Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ceci fermera dans 0 secondes

Send this to a friend