EMPLOI / SOCIETE

Les diplômés des grandes écoles ont la cote !

Avec 9 diplômés sur 10 en activité moins de 6 mois après leur diplomation, le taux net d’emploi des diplômés des grandes écoles atteint son plus haut niveau depuis 2010 selon l’enquête Insertion 2018 de la Conférence des grandes écoles. Sur la promotion 2017 interrogée en 2018, le taux net d’emploi à 6 mois s’élève à 89,4 %, contre 86,5 % dans l’enquête précédente. Ce taux atteint 94,5 % pour la promotion 2016 (12 à 15 mois après le diplôme) et 96,9 % pour la promotion 2015 (24 à 27 mois après la sortie de l’école). Autre fait marquant : 62 % des étudiants de la promotion 2017 ont été embauchés avant même l’obtention de leur diplôme. Un taux qui n’avait jamais été atteint.

Toujours plus de CDI. Plus de 8 diplômés sur 10 de la promotion 2017 ont décroché un contrat à durée indéterminée, soit une hausse de 2 points par rapport à l’année dernière (81,1 % contre 79,1 % l’an passé). Ce chiffre est nettement supérieur à la moyenne du pays puisqu’en France 62 % des jeunes disposant d’un Bac+5 décrochent un CDI 12 mois après l’obtention de leur diplôme (Source : Apec – Baromètre 2018 – jeunes diplômé(e)s de la promotion 2016).

Pour la dernière promotion, la part des diplômés en activité professionnelle progresse de près de 3 points : passant de 70,8 % en 2017 à 73,7 % en 2018. La proportion d’ingénieurs en recherche d’emploi est inférieure à celle des managers. Une plus grande proportion d’ingénieurs poursuit en effet des études et retarde de ce fait son entrée sur le marché du travail : 6,5 % des ingénieurs s’inscrivent en thèse, 8 % poursuivent d’autres études, alors que les managers se retrouvent plus rapidement sur le marché du travail.

Des salaires en hausse. En 2018, le salaire brut moyen annuel des jeunes diplômés à l’entrée dans la vie active enregistre une hausse sensible en France en atteignant les 34 122 € contre 33 625 € en 2017 (hors primes) et 38 225 € avec primes (37 998 € en 2017). Tous pays confondus il atteint 34 918 € hors primes et 39 246 € avec les primes.

Depuis 2016, les rémunérations perçues par la promotion sortante se redressent. En 2018, elles sont à leur niveau le plus élevé, tant pour les managers que pour les ingénieurs, avec ou sans les primes. Exprimées en euros constants, les rémunérations moyennes hors primes des managers ont baissé de 3,9 % et celles des ingénieurs de 0,5 % entre 2005 et 2018.

Un différentiel femme – homme persistant. Tous les indicateurs sont moins favorables aux femmes avec des écarts comparables à ceux observés les années précédentes, sur le taux net d’emploi (4 points d’écart), la part des emplois en CDI (11 points d’écart), le statut cadre (11,3 points d’écart), mais aussi le niveau de salaire, avec un différentiel qui s’amplifie avec l’ancienneté.

En France, hors primes, un manager-homme diplômé en 2017 reçoit en moyenne 2 500 € de plus qu’une femme-manager. L’écart est de 1 800 € chez les ingénieurs. Avec les primes, l’écart s’amplifie, sans doute dû au statut de cadre plus fréquent chez les hommes : 4 300 € chez les managers et 2 500 € chez les ingénieurs.

De moins en moins d’expatriation. Regain d’activité en France aidant pour la troisième année consécutive, les étudiants des grandes écoles privilégient la France : 87,1 % trouvent leur premier emploi dans l’Hexagone, soit une hausse de 2,3 points par rapport à l’année dernière. Cette année, seulement 12,6 % des diplômés ont fait le choix de s’expatrier contre 14,6 % dans l’enquête 2017 et même 16,7 % dans l’enquête 2015. Sont choisis, dans l’ordre, le Royaume-Uni (15,5%), l’Allemagne (10,2%), la Chine (7,8%), le Luxembourg et la Suisse (8,1% chacun).

Les managers commencent plus souvent leur carrière à l’étranger que les ingénieurs : dans la promotion 2017, ils sont 18,6 % à occuper leur premier poste à l’étranger, quand les ingénieurs ne sont que 9,9 %. Cette différence perdure pour les promotions antérieures. Deux ans après leur diplôme, 23,8 % des managers occupent un emploi à l’étranger.

Quant aux diplômés étrangers des grandes écoles, ils sont 76,1 % rester travailler en France s’ils sont originaires d’un pays hors UE alors que seulement 30,3 % des étudiants étrangers issus de l’UE font ce choix.

Les TPE/PME restent le premier employeur. En 2018, 39,3 % des diplômés des grandes écoles ont privilégié une entreprise de moins de 250 salariés. Cette proportion est stable par rapport à l’année dernière. Neuf diplômés sur dix sont salariés du secteur privé. Les femmes sont plus présentes en proportion dans la fonction publique

Quatre principaux secteurs offrent plus de la moitié des emplois aux nouveaux ingénieurs : 16 % des emplois dans les sociétés de conseil, bureaux d’études, ingénierie. Viennent ensuite les activités informatiques (TIC services) et l’industrie des transports, avec chacune environ 13 % des emplois offerts, suivies par la construction.

 

Les sociétés de conseil ont rattrapé le secteur de la banque-assurance en tant que premier employeur des managers. Un diplômé sur trois est recruté dans ces deux secteurs.

 

L’apprentissage : un accélérateur d’emploi. 91 % des apprentis ont décroché un emploi dans les 6 mois après l’obtention du diplôme. Ce taux, en progression de 0,5 point par rapport à 2017, est supérieur de1,6 point à l’ensemble des diplômés des Grandes écoles. En 2018, ils sont près de 40 % à avoir été embauchés dans leur entreprise d’accueil.

L’entrepreneuriat progresse. Parmi les diplômés des Grandes écoles, 3,3 % ont choisi l’entrepreneuriat en 2018. La proportion de créateurs d’entreprises chez les managers est de 4,7 %, soit une augmentation de 0,9 point par rapport à 2017, tandis que pour les ingénieurs elle reste stable.

L’insertion professionnelle des diplômés en situation de handicap. Le pourcentage de diplômés ayant disposé d’un aménagement lié au handicap pendant leurs études est de 1,4 % (ce qui est supérieur à la moyenne constatée dans l’ensemble de l’enseignement supérieur qui est de 1,22 %). Leur taux net d’emploi est inférieur de 3 points à celui de l’ensemble des diplômés (86,4 % contre 89,4 %).

  • Parmi les diplômés interrogés dans l’enquête, 58 % sont des ingénieurs, 39 % des diplômés des écoles de management et 3 % des diplômés des autres écoles. 96 % des écoles de management ont sollicité leurs diplômés au cours du premier trimestre 2018. Toutes promotions confondues – 2017, 2016 et 2015 – près de 148 000 diplômés ont été interrogés. Du côté des école d’ingénieurs la proportion de questionnaires exploitables recueillis est de 71,5 %, soit 67,4 % de l’ensemble des ingénieurs diplômés en 2017 des écoles membres de la CGE.
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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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