Les réflexions de l’ENS-PSL pour diversifier ses voies d’accès remontent au début des années 2010. En 2015, un « concours normalien étudiant » a ainsi été créé en parallèle de la voie d’accès historique à l’École normale supérieure, le concours-CPGE, à l’issue d’une classe préparatoire. Cette nouvelle voie d’accès avait deux objectifs : « recruter des étudiants aux formations et aux profils intellectuels différents et permettre ainsi une certaine diversification sociale des normaliens ». Cinq ans après 40% des normaliens sont recrutés par ce concours qui consiste en une pré-sélection sur dossier, suivi d’une phase d’admission sous forme d’épreuves orales.
Avec des profils différents. On compte ainsi presque un tiers de boursiers dans chaque promotion de normaliens entrés par la voie étudiante (29%) contre 19% parmi les normaliens issus du concours-CPGE (2015-2019). En termes de « professions et catégories socioprofessionnelles » (PCS) des parents, il apparaît également que 75% des normaliens recrutés par la voie étudiante ont des parents de PCS supérieures contre 87% parmi les normaliens issus du concours-CPGE (2015-2019).
Le concours normalien étudiant représente également une avancée importante pour l’augmentation du nombre de jeunes femmes dans les formations scientifiques puisque ses promotions comptent 37% de femmes, soit le double de la proportion observée via le concours-CPGE.
- Un système de points de bonification pour les candidats boursiers au concours-CPGE sera adopté cet été, puis mis en place dès les concours de 2022. Des études sont en cours pour prendre en compte, à côté du critère « boursier » qui est fondé essentiellement sur la situation économique, le facteur « primo-entrant dans l’enseignement supérieur ». On sait en effet que le fait d’avoir des parents qui n’ont pas fait d’études supérieures est un handicap réel : seuls 17% de leurs enfants parviendront à être diplômés du supérieur (OCDE). En agissant sur ses concours d’entrée, mais également en menant des actions d’information, de tutorat et d’accompagnement financier, l’École normale supérieure pense rapidement atteindre 25% de boursiers, contre 21% actuellement, et 30% d’ici 2025.