ECOLE D’INGÉNIEURS

Elisabeth Crépon fait le point sur ses deux mandats à la tête de la CTI

Elisabeth Crépon

Après six ans à sa présidence, Elisabeth Crépon, directrice générale de l’Ensta Paris, va quitter mi-juillet la présidence de la Commission des titres d’ingénieur (CTI). L’occasion pour elle de tirer un bilan de son action au côté de ses vice-présidents, Jean-Louis Allard et Fabrice Losson alors que la CTI entame une réflexion pour la création d’une structure administrative et juridique apte à « renforcer son autonomie et sa capacité d’action ».

  • L’élection du nouveau président va avoir lieu les 9 et 10 juillet prochain lors d’une séance plénière.

La remise en plat du référentiel R&O. Au premier chef ces années ont été marquées par la remise en plat du référentiel R&O. Certaines thématiques transversales ont été incluses dans le spectre de l’évaluation : adossement à la recherche renforcé, place de l’apprentissage accrue, généralisation des dimensions RSE. Une évaluation que la présidente a voulu « plus simple et efficace » avec un « regard toujours bienveillant » selon les mots de Jean-Louis Allard qui se souvient encore d’une « CTI regardée avec crainte dans les année 80 ». Pour autant les écoles trouvent encore les évaluations longues alors que la CTI « promet avoir accéléré les démarches ».

La question de l’encadrement. Mais s’il est un point de crispation c’est sur l’encadrement professoral des étudiants que d’aucuns dans les écoles considèrent avoir été trop remonté. Ce dont se défend Jean-Louis Allard : « Depuis longtemps nous ne posions que des critères qualitatifs dans le référentiel et là nous avons posé des critères quantitatifs pour fixer le seuil d’encadrement des enseignants-chercheurs requis pour assurer le niveau de qualité qu’on attend d’une école d’ingénieurs ». Une décision unanime comme en atteste Fabrice Losson, représentant du Medef au sein de la commission : « Parmi les 36 membres de la commission, à parité écoles et entreprises, il n’y a pas d’antinomie. Tous les membres sont alignés sur un niveau d’exigence élevé ». Et Elisabeth Crépon de conclure : « C’est une décision de 2022, donc encore récente, qu’il faut que les écoles s’approprient ».

Les bachelors se développent à leur rythme. Régulièrement de nouvelles demandes d’accréditation de bachelors parviennent à la CTI avec des formats très divers, en 3 ou 4 ans, hybrides (évalués avec la Cefdg), en apprentissage sur deux ou trois ans. Un développement régulier sans être spectaculaire. « Les écoles n’ont pas fait le tour de l’accès à d’autres publics », regrette Jean-Louis Allard. « Il faut aussi admettre que l’appétence des entreprises pour les diplômés de niveau bac+3 reste faible », prévient Fabrice Losson.

Des relations apaisées avec le Hcéres. Nous sommes aujourd’hui bien loin des années pendant lesquelles le Hcéres semblait vouloir absorber la CTI. « Depuis 8 ans nous travaillons de très près avec le Hcéres avec la mise en place d’évaluations coordonnées et en nous appuyant par exemple sur ses avis sur la recherche. Mais cela va aussi dans l’autre sens quand nous faisons notre évaluation avant la leur », établit Elisabeth Crépon. Les évaluations CTI et Hcéres ne peuvent pas totalement se coordonner dans la mesure où la CTI évalue en priorité les nouvelles formations quand le Hcéres se fonde sur des vagues d’évaluation purement territoriales. De son côté Fabrice Losson rappelle que le « modèle paritaire est incontournable pour les entreprises ».

Au niveau international, la CTI bénéficie d’une triple reconnaissance : membre de ENQA depuis 2005 et renouvelée systématiquement depuis, inscrite au registre EQAR, et labellisée par ENAEE pour délivrer le label EURACE (la CTI est l’agence qui délivre le plus de labels EURACE en Europe). Les membres et l’équipe permanente de la CTI participent également à plusieurs projets européens, qu’il s’agisse d’accompagner des agences d’assurance qualité en construction (Maroc, Tunisie) ou de se saisir des questions européennes clé telles que les micro-certifications, les universités européennes et le label/ diplôme européen.

  • NOMINATIONS A LA CTI : Sont nommées membres de la commission des titres d’ingénieur pour un mandat de quatre ans, à compter du 1er juillet 2024. Au titre de représentant des grands établissements : Françoise Delpech, professeure des universités (Institut polytechnique de Grenoble). Au titre de représentant des instituts et écoles extérieurs aux universités : Xavier Kléber, professeur des universités (Insa Lyon). En qualité de membres choisis dans le personnel des écoles et instituts relevant du ministère de l’Éducation nationale et délivrant le titre d’ingénieur diplômé : Bertrand Raquet, professeur des universités (Insa Toulouse dont il fut le directeur de 2015 à aujourd’hui).
  • En qualité de membres choisis en raison de leur compétence scientifique et technique : Au titre de représentant des personnels des établissements délivrant le titre d’ingénieur diplômé autres que les établissements publics relevant du ministère de l’Éducation nationale : Rémy Rogacki, adjoint au chef de la mission de tutelle chargé de la réglementation et des activités des écoles et Rémy Thibaud, directeur de la formation (Ensta Bretagne). Au titre de personnalités choisies en raison de leur compétence scientifique sans autre condition :Sonia Wanner, directrice générale de l’École supérieure d’électronique de l’Ouest ; Timothée Toury, enseignant-chercheur (UTT).
  • En qualité de membres choisis par les organisations d’employeurs les plus représentatives : Sandra Théry (Medef) ; Fabrice Losson (Medef) ; Yoan Gallo (CPME).En qualité de membre choisi par les associations et les organisations professionnelles d’ingénieurs les plus représentatives : Anne Daire (IESF).
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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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