Onze des treize présidents des universités d’Udice réunis à Sorbonne Université pour leur rentrée
Les universités de Lorraine et Montpellier ainsi que l’IP Paris font en cette rentrée leur entrée dans l’association d’universités d’élite Udice qui compte maintenant 13 universités. « Avec 500 000 étudiants dont 70% des étudiants en santé, 110 00 internationaux, 40% des doctorants, la moitié des enseignants-chercheurs et 40% des BIATSS, Udice représente un poids important dans le paysage universitaire français » se félicite le président de l’association et de l’université de Strasbourg, Michel Deneken. Avec leur plus de 7 milliards de budgets, 70 000 publications, deux tiers des chercheurs travaillent en France les plus cités, 11 des SATT françaises, les universités d’Udice entendent également travailler de plus en plus avec les organismes nationaux de recherche. « Alors que nous savons que le budget à venir sera sans doute difficile, pour les universités comme à tous les niveaux, nous estimons que mettre en avant nos universités c’est être au service de toute les universités », insiste le président qui « n’imagine pas de position commune des universités d’Udice sur le conflit Israël-Hamas ».
Les trois nouveaux entrants. « Nous partageons des problématiques communes avec les douze autres universités avec lesquelles nous pouvons construire une politique internationale commune » établit Philippe Auger pour l’université de Montpellier quand Hélène Boulanger, pour l’université de Lorraine, « entend travailler avec des collectifs pour progresser ensemble ». Quant à Thierry Coulhon, président de l’IP Paris, « il voit certes des différences avec ses partenaires mais qui s’atténuent alors que les universités d’Udice sont sélectives, proches du monde économique, et marquent le même intérêt pour le recherche ».
Une politique favorable à la recherche à poursuivre absolument. « Nous voyons les premiers fruits positifs d’une politique de soutien à la recherche avec la LPR, il faut que l’effort soit poursuivi. Au mieux aujourd’hui on a le sentiment que le vaisseau va s’arrêter en pleine mer », insiste Michel Deneken. « Une dynamique de réforme est en cours et il faut absolument la poursuivre et ce n’est pas qu’une question de budget, demande Yassine Lakhnech, président de l’université de Grenoble, inquiet de voir la recherche française en difficulté dans les années à venir avec les départs à la retraite nombreux ». Pour lui le modèle économique des universités doit évoluer en « prenant plus en compte la recherche et sans s’appuyer essentiellement sur le nombre d’étudiants ». « Nos universités sont pénalisées par un algorithme qui ne prend pas assez en compte la recherche », insiste Michel Deneken.
« Le retour sur investissement dans les universités est très rapide. Ne pas investir dans l’université c’est obérer l’activité de toute la société après un effort extraordinaire que les universités ont effectué depuis quinze ans », analyse El Mouhoub Mouhoud, président par intérim de PSL et président de l’université Paris-Dauphine, qui « craint également une fuite des cerveaux ». « Nous avons besoin des médias pour parler autrement de l’université en montrant son impact pour l’avenir du pays », conclut Nathalie Drach-Temam, présidente de Sorbonne Université.
Reste à régler la question toujours rebattue des relations avec les organismes nationaux de recherche et notamment de ce que signifie la notion de « chef de file » qui leur a été confiée.
Un rôle global. « Nos universités ont la force de faire le continuum entre recherche fondamentale et appliquée comme avec les économies locales par le biais des pôles universitaires d’innovation. Nous profitons aux territoires », insiste Michel Deneken. « Notre influence par la connaissance est aussi diplomatique avec la recherche, l’accueil des étudiants internationaux et aujourd’hui de plus en plus d’étudiants réfugiés », reprend Nathalie Drach-Temam.