UNIVERSITES

L’Upec : une université en pointe sur l’engagement étudiant

Le principal bâtiment de l’Upec à Créteil

Avec ses 42 000 étudiants, dont beaucoup de milieux modeste, une montée constante de leur nombre programmée jusqu’en 2030 et un million d’habitants qui seront demain à proximité de Créteil avec la mise en œuvre de la ligne 15, l’université de Créteil est en plein essor sur un territoire considérable qui va jusqu’à Fontainebleau. « Nous savons former des étudiants issus de la diversité et les faire participer à la vie de l’université avec la mise en œuvre par exemple d’un parlement étudiant et des actions sur leur engagement », se félicite Jean-Luc Dubois-Randé, président de l’université de Créteil (Upec).

Des formations en co-création. L’Upec c’est 4 000 étudiants en apprentissage et «un vrai axe de développement pour nous avec un public pas favorisé et trois fois plus de bacheliers 5, 6 et 7 que la moyenne nationale » exprime Arnaud Thauvron, vice-président formation. En licence l’Upec propose 200 parcours différents et la quasi-totalité des champs disciplinaires. Surtout l’Upec forme 10 000 étudiants en santé et a choisi de former tous ses étudiants en L.AS avec douze parcours possibles.

Nouveautés à la rentrée 2025 : l’ouverture de plusieurs Deust, dont un Deust consacré au football entièrement en apprentissage, et d’un master en FLE également en alternance. Dans une logique de co-création l’Upec va maintenant travailler sur de nouveaux diplômes et une réforme des contenus sur plusieurs années. « Nous avons une offre très large et professionnalisée avec la possibilité de construire des programmes clé en main comme nous l’avons fait avec BNP Paribas en master. Nous proposons également avec les entreprises un programme dédié à des étudiants en difficulté », détaille le vice-président.

Une recherche jusque dans l’espace. La question de la recherche laisse le président dubitatif : « Nous avons su obtenir parfois des financements mais le modèle reste difficile à définir face à de grandes universités de recherche mieux financées ». « Le lien formation recherche est très fort chez nous avec deux écoles universitaires de recherche sur les trajectoires de vie et sur les francophonies qui fonctionnent très bien et peuvent travailler avec des étudiants dès le master », explique quant à elle Carole Hénique, la vice-présidente recherche de l’Upec.

Une Maison des sciences et de l’environnement réunit tous les laboratoires concernés. L’Institut Mondor travaille sur les vaccins avec des premiers essais sur le VIH et des recherche sur Ebola et de nouvelles menaces. Un laboratoire d’exobiologie a été envoyé dans l’espace fin 2024 sur la station spatiale internationale pour voir comment les rayonnements solaires font varier la matière organique. Retour sur terre prévu en 2024. Et les SHS ne sont pas en reste avec, par exemple, un programme labellisé PIA4 pour réfléchir à comment enseigner les mathématiques de façon différente.

L’UPEC vient enfin de lancer l’appel à projets 2024-2025 « Sciences Avec et Pour la Société » (SAPS). Ce programme vise à soutenir des initiatives d’équipes d’enseignants-chercheurs visant à renouveler le dialogue entre sciences et société.

Priorité à la vie étudiante. « La vie étudiante doit être le troisième temps de l’université, après la formation et la recherche, avec tout un processus pour faire éclore une personnalité », explique la vice-présidente vie étudiante et engagement, Anne de Rugy, dont l’un des soucis est de faire « vivre un sentiment d’appartenance sur des campus loin les uns des autres, généralement urbains avec 40% d’étudiants qui ont deux heures de déplacement par jour et 15% qui ont plus de 15 heures de travail par semaine ».

L’Upec développe aujourd’hui les lieux dédiés à la vie étudiante d’autant plus importants que 40% de ses étudiants sont les premiers de leur famille à suivre des études et ont besoin de plus de soutien. Autres sujet centraux aujourd’hui : le soutien aux étudiants en difficulté psychologique et à ceux en difficulté financière avec la distribution de cartes d’achat alimentaires : « On bute sur la question de l’hébergement d’urgence, heureusement rare, avec des solutions dans des hôtels ».

La reconnaissance de l’engagement étudiant dans la formation a donné lieu cette année à une réflexion pour construire un système valable dans les 15 composantes. « Cette reconnaissance montre que l’université est aussi un lieu où on se forme socialement et avec tous les types d’engagement », explique Andrea Gaucher, la vice-présidente étudiante. Un congé menstruel vient d’être ouvert.

Le tout nouveau Parlement étudiant. L’Université Paris-Est Créteil (UPEC) vient d’inaugurer son Parlement étudiant dont l’objectif est de « mieux faire entendre la voix de ses étudiants, et leur permettre de prendre réellement part à la transformation de leur université . « L’engagement des communautés c’est notamment l’engagement des étudiants, dans le cadre de leurs actions avec l’université. Les étudiants doivent s’approprier l’université. Ils doivent pouvoir la modifier, la transformer pour qu’elle réponde à leurs besoins », explique Jean-Luc Dubois-Randé. « Il y avait une perte de confiance des étudiants dans l’intérêt des enquêtes que l’université leur propose et dont ils ne voient pas toujours le résultat. Là on peut se rencontrer pour se réapproprier son université au-delà de sa seule composante et de son seul lieu d’études », souligne Andrea Gaucher.

Le Parlement étudiant de l’UPEC est structuré en cinq collèges :

  • représentants des Conseils Centraux : 10 membres issus de la Commission de la Formation et de la Vie Universitaire (CFVU) et du Conseil d’administration ;
  • associations Étudiantes : 12 membres représentant les diverses associations étudiantes de l’université ;
  • représentants des composantes : 15 membres issus des conseils de gestion des différentes composantes de l’UPEC ;
  • doctorants : 3 représentants des doctorants élus au sein des conseils des écoles doctorales et de la Commission de la Recherche ;
  • communauté estudiantine : jusqu’à 15 membres de la communauté universitaire non élus aux différents conseils et commissions.

Le Parlement étudiant organisera son travail autour de 4 commissions thématiques :

  • l’animation des campus ;
  • la transition écologique et Responsabilité Sociétale de l’Université (RSU) :
  • formation, Recherche et International ;
  • santé et bien-être (la première session du Parlement étudiant était dédiée à la santé mentale).

Déficit en baisse et nouvelle structure institutionnelle. Après un déficit de l’ordre de 9 millions en 2023 et 8,6 millions en 2024 et les observations de la Cour de comptes, un plan de retour à l’équilibre financier a été entrepris depuis 2023 qui doit permettre de commencer à redresser la barre en 2025. Contrairement à d’autres universités, qui préfèrent encore s’abstenir, l’Upec a en effet voté un budget avec un déficit réduit à quatre millions. « Nous préservons au maximum l’emploi mais nous avons été quand même obligés de toucher à la masse salariale mais nous avons surtout développé nos ressources propres avec la mise en œuvre de toute une dynamique pour, non seulement les trouver mais aussi les recouvrer », explique la directrice générale des services, Maria Garapon. « Nous sommes maintenant préparés à répondre aux appels d’offre même s’ils épuisent les équipes et que nous préférerions avoir des moyens pérennes », établit le président qui « préfère ne pas se plaindre tout le temps au MESR de son manque de moyens ».

Alors que la Comue dont faisait partie l’Upec avec notamment l’université Gustave Eiffel disparait en mars 2025, une coordination territoriale la remplace avec l’arrivée de nouvelles écoles d’ingénieurs et d’arts qui n’étaient pas dans la Comue. Une administration provisoire sera créée jusqu’à la rentrée 2025 pour la création de la nouvelle structure à la rentrée 2025.

Par ailleurs un bâtiment occupé par l’Inspé de l’Upec à Saint-Denis – 12 000 m2 pour seulement… 400 étudiants ! – va bientôt être abandonné par l’Upec et les formations relocalisées dans les autres bâtiments. L’Etat reprendra le bâtiment qui comprend également un lycée.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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