HEC fêtait la semaine dernière la fin de sa première campagne de levée de fonds intitulée THECampaign 2008-2013. Présidée par l’ancien P-DG de Carrefour, Daniel Bernard, la Fondation HEC peut s’enorgueillir d’être parvenu à réunir la plus forte somme jamais recueillie en France par une institution d’enseignement supérieur: 112 millions d’euros en cinq ans grâce à quelques 7500 donateurs, 15 grands donateurs et 70 entreprises. «Il y a cinq ans l’objectif paraissait ambitieux mais nous avons été fidèles à notre devise « apprendre à oser » et nous avons dépassé notre objectif de 100 millions», se réjouissait Daniel Bernard mardi devant plus de 700 anciens réunis à la Cité de l’architecture et du patrimoine.
Grâce à cette campagne, le financement de la Fondation HEC représente aujourd’hui 8 % du budget de développement d’HEC Paris, tout en constituant un capital pérenne (endowment) sur le modèle des business schools internationales. En tout plus de 1 050 bourses ont été attribuées depuis le lancement de la Fondation à des étudiants boursiers d’état qui n’ont eu à payer aucun droit de scolarité et représentent aujourd’hui 20% des effectifs. Donnant rendez-vous aux anciens Bernard Ramanantsoa, son directeur général, leur prédit que dans «dans cinq ans nous pourrons recevoir les meilleurs enseignants du monde et pourquoi pas des Prix Nobel d’´économie».
Alors que la pérennité des ressources liées à la taxe d’apprentissage en inquiète plus d’uns (lire ci-dessous), les fondations sont en passe de devenir pour les établissements d’enseignement supérieur, et singulièrement les grandes écoles, un moyen essentiel de se financer. Problème : si les plus prestigieuses, HEC, Polytechnique (35 millions d’euros), Insa Lyon (10 millions) par exemple, arrivent à lever des fonds c’est bien plus difficile pour de «petites» institutions et encore plus pour des universités qui n’ont pas toujours travaillé le sentiment d’appartenance de leurs anciens. Parvenir à lever des fonds demande du temps, des réseaux, des anciens motivés, toutes choses que seule aujourd’hui en France HEC sait très bien faire. Daniel Bernard conserve d’ailleurs la tête de la Fondation dont on attend maintenant quels seront ses ambitions pour la campagne 2013-2018.
Olivier Rollot (@O_Rollot)
- Le plus important donateur de la Fondation HEC (plus de 10 millions d’euros) est un homme totalement inconnu du grand public: Philippe Foriel-Destezet, le fondateur d’Adecco, 11ème fortune français avec 1,8 milliard d’euros.