S’il reste très porteur le modèle français des écoles d’ingénieurs n’en subit pas moins de nombreuses critiques : taille des promotions trop faibles, internationalisation encore insuffisante, recherche pas assez prioritaire, etc. Le tout dans un environnement qui les amène à se rapprocher de plus en plus de l’université dans le cadre des PRES ou, demain, des « grandes universités ».
Des rapprochements, des fusions
Sans donner lieu à des mouvements aussi importants que dans les écoles de management, de nombreux rapprochements entre écoles d’ingénieurs se sont décidés cette année. Réunissant dix écoles Mines et Télécom (d’Albi à Paris) et autant d’associées (Enseeiht Toulouse, Esigelec Rouen, etc.) l’institut Mines-Télécom a ainsi vu le jour cette année. Jusqu’alors constitué de l’Isae-Ensma et l’Isae-Supareo et l’Ensma Poitiers, le groupe Isae a accueilli lui cette année l’Estaca et l’école d’officiers de l’armée de l’air. Trois écoles lilloises, HEI, l’Isa et l’Isen Lille, ont elles créé le groupe groupe HEI-ISA-ISEN (photo, lire sur le blog d’HEADway). Les deux Polytech marseillais ont fusionné dans le cadre de la fusion générale des universités marseillaises.
Du côté des concours on a également vu des rapprochements : le concours Avenir réunit maintenant six grandes écoles, le concours Alpha sept autres.
Priorité à l’international
Sans que la CTI ait encore pris le pli de les rendre obligatoires, les séjours d’études et stages à l’étranger le sont devenus de facto dans la quasi-totalité des écoles d’ingénieurs. Au total, la Cdefi établit que 80% des stages des élèves ingénieurs à l’étranger durent en 1 et 6 mois (lire sur le blog d’HEADway).
La « grande université », non merci
Plutôt que le modèle de la « grande université » sortie des Assises de l’enseignement supérieur et de la Recherche, la Cdefi prône elle le modèle d’une « université confédérale où chaque établissement garde son entière légitimité et son statut légal et il y a une dévolution au besoin, petit à petit en fonction des accords passés entre les acteurs pour donner à cette organisation territoriale quelques rôles opérationnels ». Et d’enfoncer le clou : « Le terme Grande Université ne convient pas, nous serions plutôt dans un modèle système universitaire comme celui de Californie »
L’X en pleine réforme
Alors qu’elle s’est dotée d’un nouveau directeur, Yves Demay (lire ci-dessous) l’École Polytechnique est confrontée à bien des défis sur les questions de gouvernance. De plus, la Cour des Comptes a pointé des erreurs de gestion manifestes dans un rapport cinglant (lire sur le blog d’HEADway). Que va-t-il maintenant se passer ? Quel rôle jouera l’école sur le campus de Saclay ? Quel est l’avenir de ParisTech. La plus prestigieuse école d’ingénieurs française est au cœur de tous les débats qui agitent l’enseignement supérieur français.
Olivier Rollot (@O_Rollot)
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