L’équipe vainqueure du Challenge Projets d’Entreprendre 2023 reçoit son prix
« J’avais participé à un hackathon début avril et y avais gagné un prix, mais le jury m’avait reproché une approche trop technique et pas assez business. Là tout s’est bien mieux passé. » Sourire timide aux lèvres et premier prix sous le bras, Jean-Baptiste Col fait partie de l’équipe vainqueure du Challenge Projets d’Entreprendre. Organisé par IMT Starter, l’incubateur commun aux trois écoles de l’Institut Mines-Télécom (IMT) à Evry, ce challenge étudiant réunit chaque année deux écoles d’ingénieurs et une école de management – Télécom SudParis, l’ENSIIE et l’Institut Mines-Télécom Business School – au sein d’équipes mixtes. « J’ai été bluffé par la qualité des présentations de candidats qui ont fait preuve de proactivité face à des problèmes clients en proposant des solutions concrètes et innovantes », s’enthousiasme Sébastien Cauwet, directeur de l’incubateur IMT Starter.
Une semaine de travail
Du 21 au 28 avril dernier pour sa 23ème édition le challenge a réuni 480 étudiants de 2ème année répartis en 86 équipes mixtes, ingénieurs et managers, qui ont rivalisé d’inventivité durant une semaine afin de proposer leur projet de création d’entreprise numérique. Rythmées par 220 conférences, ateliers, interviews et séances de coaching par équipes, ces journées ont permis à des étudiants survitaminés d’exprimer leur créativité tout en profitant des synergies permises par les spécificités respective de leur école. Après un premier tour permettant à chaque équipe de présenter son projet, six d’entre-elles ont été qualifiées pour la finale du vendredi face à un jury constitué de 8 enseignants-chercheurs ou partenaires industriels. A la clef, 7 000€ de gains à se partager et surtout une graine d’entrepreneuriat à germer.
« Au moins 4 des 6 projets finalistes sont animés par la volonté de monter leur boîte », confie un participant. De « Blockshell », grand gagnant de cette édition qui propose un gestionnaire de mots de passe issu d’une solution Blockchain à « Eco Sépulture », un processus de recyclage de pierres tombales, les équipes n’ont pas manqué de créativité au point de rendre la décision finale difficile. « Chaque projet a reçu au moins un vote, cela a été difficile à trancher », confie le directeur de l’IMT Starter.
Hybridation à tous les étages
Fruit d’une hybridation qui fait la spécificité du campus, les équipes finalistes ont su concilier ce qu’ils ont appris dans les deux formations; sachant aussi bien développer l’aspect technique derrière le produit que développer un business plan cohérent. « Il faut toujours avoir cette complémentarité dans un business », relève lucidement un autre finaliste avant d’ajouter « nos formations respectives nous donnaient de bonnes synergies ; chacun avait une expertise et pouvait apprendre des autres ».
« C’est pour ça que j’ai voulu venir à l’IMT BS, je suis un touche à tout et j’avais besoin de voir l’aspect technique tout au long de mon cursus », affirme un autre étudiant qui souhaite s’orienter vers un métier de data engineer avant de concéder, l’œil taquin, « même si parfois ils (les ingénieurs) peuvent parfois être un peu trop technique ». Au-delà de l’apprentissage à travailler en mode projet et en équipes mixtes, ressort avant tout de cet évènement la possibilité de resserrer les liens entre les trois écoles. « Nous partageons beaucoup de choses sur le campus, mais ce challenge est l’occasion de pouvoir produire quelque chose ensemble », explique une étudiante de l’ENSIIE.
La proximité entre l’école de management de groupe IMT et les écoles d’ingénieurs n’est en effet pas nouvelle. Originellement fondées afin de former les managers et ingénieurs de France Telecom, la business school et Télécom SudParis font depuis 1979 de l’hybridation leur marque de fabrique.
Un campus conçu pour l’hybridation
Ecosystème pensé à dessein, les locaux d’Evry reflètent ce mélange culturel : sur le campus cohabitent, du postbac au doctorat, 1 300 étudiants en management et plus de 1 000 futurs ingénieurs, partageant salles de cours et lieux d’habitat. Comme le résume un participant du Challenge « on ne fait pas la différence (ingénieur ou manager) entre nous, on fait tous partie de la même école ». Et pour cause ! Sur ce campus « à l’américaine » tout est partagé : certains services généraux et supports tels que les ressource humaines ou la direction administrative et financière sont communs aux deux établissements. Les étudiants suivent ensemble les enseignements de philosophie, sociologie ou de langues et ils partagent les mêmes associations. Entre deux bâtiments, terrains de tennis ou de beach volley facilitent les rencontres et interaction entre étudiants en ces débuts de beaux jours.
Mais cela ne doit pas faire perdre de vue que le cœur de cette hybridation se situe dans le diplôme lui-même. Comme le rappelait Odile Gauthier, directrice générale de l’IMT, dans un entretien récent à l’Essentiel du Sup, l’une des forces de l’IMT se trouve en effet dans le management global des technologies : « Nous délivrons des compétences spécifiques sur le numérique – 5G, data, régulation des plateformes, souveraineté numérique, etc. – mais aussi sur la responsabilité sociale et environnementale (RSE) – économie circulaire, transformations environnementale des entreprises, etc. – qui sont pleinement intégrées dans nos communautés scientifiques ». Dans ce contexte, le Challenge Projets d’Entreprendre apparait comme la continuité logique d’un processus mûri depuis le premier pas des étudiants à l’IMT, permettant de passer du vivre ensemble au travailler ensemble.