Elle fut la fondatrice du FacLab de l’université Cergy-Pontoise, elle fit partie du Conseil national du numérique, aujourd’hui Emmanuelle Roux engage les entreprises dans leur mutation digitale en proposant à leurs salariés de s’immerger dans son Chaudron technologique : « L’illettrisme technologique concerne aujourd’hui au moins 80% de la population. A l’image de l’ESF en ski nous voulons constituer un réseau qui permet à ceux que nous formons de prendre confiance petit à petit ».
Des « lieux apprenants ». L’idée du Chaudron est de créer des « lieux apprenants » au sein des entreprises mais aussi, pour un public plus large, dans un café ou même un train. Les équipes du Chaudron viennent ainsi de passer six mois au sein du siège de Decathlon à Lille où elles disposaient d’un espace dans lequel chaque salarié pouvait demander à être formés. En 1 h 30 à 3 h ce sont 960 salariés qui ont pu « découvrir Twitter » ou encore se « familiarise avec la blockchain ». « Nous permettons aux personnes formées d’acquérir une sorte de « conscience technologique » avec des briques de compétences qui leur permettront de vivre dans un monde numérique », explique Emmanuelle Roux, qui se définit comme « absolument pas technophile mais vivant dans la réalité ».
Lutter contre l’obsolescence des compétences. Emmanuelle Roux et son équipe rencontrent des cadres pas si âgés – 30, 35 ans – qui se sentent déjà obsolètes. Par exemple parce qu’ils fabriquaient des produits dans lesquels les technologies occupent aujourd’hui une part tellement importante que leur conception est remontée vers la direction informatique. « Nous les mettons à niveau, nous ne les transformons pas en développeurs, nous leur apportons la connaissance technologique suffisante pour décrypter les technologies. Un peu comme tout le monde parle « globish », et pas forcément un anglais parfait, pour se faire comprendre et comprendre. »
Aujourd’hui l’application PowerApps de Microsoft permet par exemple de créer facilement des applications mobiles sans écrire de code. Pour tous c’est l’occasion d’analyser le processus de création. « 10% des salariés d’une organisation devraient être capables de travailler en binôme avec un développeur comme aujourd’hui au moins 10% peuvent correctement travailler en anglais », prône Emmanuelle Roux.