Après l’enquête de la Conférence des Grandes écoles la semaine dernière, c’est au tour d’Ingénieurs et scientifiques de France (IESF) de le confirmer: même si leur situation se dégrade quelque peu, les jeunes ingénieurs se placent toujours bien sur le marché du travail. Six mois après sa sortie de l’école, la promotion 2012 compte ainsi 64% de jeunes en activité contre 67% pour la promotion 2011 à la même date. Les autres sont 12% à poursuivre leurs études (proportion analogue à celles des deux années précédentes) alors que la proportion à effectuer un doctorat fait plus que doubler: 9% contre 4% l’an dernier.
Toujours proche du plein emploi
Au total selon IESF ce ne sont que 4% des ingénieurs qui sont au chômage soit une légère augmentation de 0,5% par rapport à l’enquête 2012. «Pour l’instant les ingénieurs traversent la crise sans grand dommage et ne sont pas particulièrement inquiets pour leur avenir (8%), à l’exception des ingénieurs des télécoms chez qui le taux de ceux qui craignent de perdre leur emploi monte à 20%», commente Gérard Duwat, le président de l’Observatoire en charge de l’enquête qui a interrogé cette année plus de 40 000 ingénieurs en activité.
Toujours plus à l’étranger
Si les ingénieurs traversent la crise «sans grand dommage», c’est aussi parce qu’ils n’hésitent pas à prendre la large. Comme le montrait déjà l’enquête de la CGE, ils sont de plus en plus nombreux à démarrer leur carrière à l’étranger: 19% des jeunes diplômés contre 14,6% en 2008. Au total, 15,5% des ingénieurs formés en France sont aujourd’hui employés à l’étranger, soit plus de 110 000.
Alors que sur l’ensemble des ingénieurs la Suisse arrive en tête des destinations (11,2%) devant les États-Unis (10,9%) et l’Allemagne (9,6%), cette dernière attire 16,3% des jeunes diplômés et devance l’Amérique du Nord (13,9%) et la Suisse (12,3%).
Les salaires médians ont encore augmenté en 2012 et cela pour toutes les catégories. Les débutants passent ainsi de 33 000 à 35 000€ en un an alors que la moyenne brute annuelle (primes comprises) est en légère progression à 67 560€. Tous niveaux confondus, les mieux payés travaillent dans l’énergie (salaire médian de 72 000€ devant l’industrie chimique (70 000€) et la banque-assurances (67 300€).
En réintroduisant les ingénieurs des sociétés de service qui travaillent pour l’industrie, 52,8% des ingénieurs y travaillent avec comme premier employeur le transport-aérospatial (10,7%). Dans les services, les sociétés de service informatique et éditeurs de logiciels regroupent également 10,7% des ingénieurs en activité.
Alors que 92% des ingénieurs ont obtenu leur diplôme en formation initiale, 39% ont au moins un autre diplôme. Si les doubles diplômes scientifiques prédominent toujours largement (18%), les jeunes ingénieurs ont presque doublé leur taux de formation en management-gestion en quinze ans, passant de 3,7% à 6,5%. Autre indicateur: alors que la moitié de l’ensemble des ingénieurs est passée par une classe préparatoire, cette part n’atteint que 39 % dans la dernière promotion.
QUELQUES CHIFFRES UTILES
- 92 % de ingénieurs sont en activité professionnelle
- 96 % sont salariés, dont 97 % avec le statut cadre, et 94 % avec des contrats stables (CDI ou titulaires de la fonction publique)
- 110 800 ingénieurs (15,5 % du total) travaillent dans d’autres pays que la France fin 2012 (105 260, soit 15,2 % du total en 2011). Cette proportion est en constante progression.
- 76 % ingénieurs cadres sont en activité en France
- 43,4 % des emplois de France métropolitaine sont en région parisienne
- 62 % des ingénieurs occupent un poste dans une entreprise de plus de 2 000 salariés
- 53 % travaillent directement ou via une société de services pour le secteur industriel (56 % l’an passé)
- 90 % des emplois sont dans le secteur privé
- La fonction « Études, ingénierie, R&D, conception » représente 44,8 % du total des emplois d’ingénieurs en France