Philippe Monin et Fouziya Bouzerda présentent la stratégie EAGLE 2030 de Grenoble EM
« Appeler notre plan stratégique EAGLE 2030 c’est nous raccrocher à ce qui fait l’ambition de l’école, à s’élever, porter une parole singulière avec un acronyme Engaging – première business school société à mission – Alps pour un environnement naturel somptueux dans une dynamique d’innovation – GEM Learning Experience pour notre capacité à accompagner les étudiants » définit Fouziya Bouzerda, directrice générale de Grenoble EM, fière d’une école qui « ne perd plus d’argent, qui vient de renouveler toutes ses accréditations internationales, fait partie du top 50 du Financial Times avec une stratégie multisite ».
D’ici 2030 l’école veut plus que doubler son chiffre d’affaires pour passer à 180 millions d’euros – contre 75 M€ aujourd’hui – avec un investissement de 60 M€ réparti équitablement dans l’immobilier, les systèmes d’information et les campus internationaux. Pour cela elle entend suivre une courbe de croissance de 20% par an – c’est le cas en 2024 grâce notamment à la création d’un bachelor en 2022 – en faisant venir plus d’étudiants français mais aussi internationaux tout en augmentant la part de l’Executive Education qui passerait de 5 à 30 M€. Le nombre d’étudiants devrait progresser de 6 000 à 12 000, essentiellement hors du PGE en passant de 600 à 4 000 dans ses programmes postbac. Celui des professeurs de 150 à 250 enseignants. « Il y a une demande considérable dans la région en nous appuyant sur notre bachelor mais aussi en allant chercher des étudiants dans des pays où nous n’allions pas jusqu’ici, voire en créant des campus à l’étranger », se projette la directrice qui a vu cette année sa chambre de commerce et d’industrie apporter le site GEM Labs au capital de l’école, soit environ 12 M€, pour lui permettre d’investir.
Un processus expérientiel. « Nous nous sommes toujours dit que l’expérience dans l’apprentissage est fondamentale. C’est ainsi que nous avons développé des plateformes d’innovation, des serious games pour engager une nouvelle démarche, pour former aussi bien des étudiants que des cadres », rappelle Fouziya Bouzerda qui entend aujourd’hui « aller encore beaucoup plus loin avec un immersive learning journey ».
« Dans toutes les bonnes business schools il y a des bons professeurs, des césures, de l’apprentissage, un emploi à la sortie, etc. Aujourd’hui nous voulons nous différencier avec une série d’expériences connectées, un véritable voyage immersif de plusieurs jours », détaille Philippe Monin, directeur académique de l’école qui veut « sortir ses étudiants 20% du temps hors des murs de GEM » : « Les étudiants en ont assez d’être assis tout le temps, ils ont besoin de se reconnecter au naturel, au réel. Nous allons les amener en montagne, dans les infrastructures, dans les salles blanches de nos partenaires pour leur amener à vivre une expérience vécue. Notamment sur le réchauffement climatique dont les Alpes sont une sentinelle ». La méthode 60-20-20 pour 60% des cours en présentiel, 20% en virtuel et 20% hors les murs va ainsi devenir le mantra de l’école.
A partir de la prochaine rentrée les étudiants entrant du PGE et du bachelor toutes les expériences de l’école vont ainsi être revisitées à l’aune de cette expérience avec, en fin de cursus, l’écriture d’un carnet de voyages.
De nouveaux programmes. Cette année le CEA est venu proposer à GEM de travailler à la création d’un programme co-brandé pour aider ses chercheurs à se former à la négociation : nait à la rentrée prochaine un MBA Tech. A Paris GEM crée un bachelor hybride management et science avec l’Esiee qui verra le jour en septembre 2026. A Lyon c’est avec Les Minimes et le lycée MADE in Sainte-Marie que GEM développe un track art, design et management.
Un écosystème porteur. Il y a un an GEM s’est implantée aux portes de Paris, à Pantin, dans un campus éco-conçu et y reçoit près de 1 500 étudiants quand ils n’étaient que 900 auparavant. A Grenoble elle bénéficie d’un écosystème de recherche avec des équipements majeurs, comme le Synchrotron ou les laboratoires du CEA sur le campus GIANT, faisant de la région celle à la plus forte densité d’ingénieurs et d’emplois de R&D en France, une région jugée même comme la 5ème la plus innovante du monde par Forbes. « Avec le CEA non seulement nous travaillons sur un MBA Tech mais aussi sur l’anticipation de l’impacté sociétal dans le cadre d’une de nos chaires. Nous travaillons également avec STMicroelectronics pour former ses managers », reprend Fouziya Bouzerda.
Le laboratoire d’innovation GEM Labs, qui permet la création de learning expeditions, de serious games, et beaucoup de projets de co-innovation, va être plus largement ouvert pour devenir une « agora des transformations ». « Nous produisons dans ce cadre des business cases comme celui consacré au ski recyclable en partenariat avec Rossignol. C’est dans l’esprit de l’école de partir de cas concrets d’entreprises pour créer des cours en formation initiale qui basculeront ensuite en formation continue », présente la directrice.
Gérer les transitions. Particulièrement investie dans les transitions, GEM collabore avec la Fondazione per la Sostenibilità Digitale pour développer des formations numériques respectueuses de l’environnement. Trois instituts vont être créés sur les transitions que ce soit dans l’énergie – deux chaires dont une dite EnerG pour être le « pôle de référence en Europe sur les transitions énergétiques » – la montagne et ses évolutions avec la chaire Moving Mountains pour réfléchir avec les entreprises – et enfin les évolutions du travail avec la chaire Future of Work. « Nous allons également travailler sur les jeux Olympiques d’hiver de 2030, avec la question de la présence ou pas de la neige, mais avant organiser en 2028 des jeux Olympiques d’hiver de la jeunesse avec notre association étudiante Altigliss pour tester de nouveaux sports », signifie Philippe Monin.
- Possédant son propre CFA (centre de formation d’apprentis), GEM compte aujourd’hui un quart de ses effectifs en alternance.