Chaque année l’association Ingénieurs et Scientifiques de France présente son étude sur le monde des ingénieurs (1). Avec d’excellents chiffres en 2011 puisque le nombre d’ingénieurs français recrutés dans le monde a cru de 25% pour atteindre les 91 600 (en 2010 ils étaient 73 320) dont 74 000 en France. Résultat, avec seulement 3,5% des effectifs en recherche d’emploi (contre 5,5% en 2009 et 4,4% en 2010), les ingénieurs vivent une situation de quasi plein emploi. Le taux de est le plus élevé chez les moins de 30 ans (5,7 %) et les 55-59 ans (5,8 %). Il est le plus bas chez les 30-34 ans (1,6 %).
Combien sont-ils ?
Fin 2011, le nombre d’ingénieurs diplômés de moins de 65 ans était estimé à 749 700 (ils étaient 722 500 fin 2011). Une progression logique puisqu’on passe peu à de promotions de 7 500 élèves à des effectifs de 30 000 diplômés par an. Résultat, six ingénieurs sur dix ont aujourd’hui moins de 40 ans. La part des femmes est également en forte hausse : si elles ne représentent que 17 % du total des ingénieurs, leur part est de 26 % chez les ingénieurs de moins de 30 ans.
Combien gagnent-ils?
Les ingénieurs salariés en France et ayant le statut cadre ont bénéficié en 2011 de la plus fort augmentation salariale depuis 7 ans avec un salaire médian (2) annuel qui a atteint les 54 000 € (contre 52 970 € en 2010 et 52 780 € en 2009). Le salaire moyen annuel était lui de 67 191 € (contre 65 047 € en 201 et 63 014 € en 2009). L’optimisme reste de mise pour 2012 (58,1 % des ingénieurs s’attendent à une hausse de salaire) mais en légère baisse (ils étaient 59,9 % en 2010) et toujours loin des 66% de 2008.
Quels secteurs payent le mieux ?
Avec un salaire médian de 75 000 euros c’est le secteur des industries extractives qui génère aujourd’hui les meilleures rémunérations. Autre industrie « classique », certains diront de la première révolution industrielle, la « cokéfaction et raffinage » arrive tout juste derrière. Loin devant des banques et assurances qui furent longtemps les plus généreuses pour les ingénieurs qu’elles enlevaient à l’industrie.
Hommes et femmes ingénieurs sont-ils égaux ?
Dans toutes les classes d’âge, les salaires des hommes sont systématiquement supérieurs à ceux des femmes. De 6 % chez les débutants, cet écart culmine à 25 % chez les 45-49 ans, quand le fait que les femmes occupent moins souvent des postes de managers que les hommes joue son plein effet. De plus, très nombreuses dans les écoles d’ingénieurs agronomiques, elles se tournent souvent vers des secteurs moins rémunérateurs comme l’agriculture ou l’agro-alimentaire.
Comment ont-ils été formés ?
90% des ingénieurs ont obtenu leur diplôme en formation initiale dont près de la moitié des ingénieurs sans passer par une classe préparatoire. Une fois leur diplôme obtenu, 39% ont passé au moins un autre diplôme. Par ailleurs, ils sont 5 % à avoir suivi leur diplôme sous satatut apprenti. Un chiffre régulièrement en hausse puisqu’en 2010, ce sont 10% des diplômés qui ont étudié en apprentissage. Parmi ceux-ci, 41% ont été embauché en CDI dans l’entreprise qui les accueillait.
Combien sont partis à l’étranger ?
15,2 % des ingénieurs formés en France travaillent à l’étranger, soit 105 260. Ils ne sont pas forcément très loin puisque 13,3 % sont en Suisse, 9,3 % en Allemagne 7,3 % en Grande-Bretagne et 6,6 % en Belgique. Avec 10,6 % des ingénieurs expatriés, les États-Unis sont également une destination privilégiée.
Olivier Rollot (pour me suivre sur Twitter : @O_Rollot)
- Données recueillies au premier trimestre 2012 auprès des ingénieurs diplômés des écoles françaises. Pour cette enquête, près de 45 000 ingénieurs de moins de 65 ans, issus de 116 écoles, ont répondu au questionnaire mis à leur disposition sur Internet par le relais des associations d’anciens élèves des écoles d’ingénieurs. Étude complète sur le site http://enquete.cnisf.org : 10€ TTC
- Le salaire médian est tel que la moitié des salariés de la population considérée gagne moins et l’autre moitié gagne plus. Il se différencie du salaire moyen qui est la moyenne de l’ensemble des salaires de la population considérée.