C’est le premier mouvement associatif étudiant de France avec plus de 22 000 membres et 200 JE. La Confédération nationale des junior-entreprises (CNJE) célèbrera ses 50 ans le 26 juin au ministère de l’Économie et des Finances. « Notre mission est d’accompagner les 200 structures et d’aider à en créer de nouvelles, particulièrement dans les universités où elles sont moins présentes que dans les Grandes écoles », expliquent Bastien Nussbaumer et Pierrick Lallemand, président et vice-président de la CNJE.
200 JE pour 9,4 M€
Aujourd’hui les junior entreprises ont essaimé bien au-delà des Grandes écoles – tous les Sciences Po en comptent même une – et ont bien évolué. « Au début il s’agissait de faire connaître l’entreprise aux étudiants. Avec le développement des stages nous sommes aujourd’hui parfois en concurrence avec les stagiaires », remarque Bastien Nussbaumer. Mais avec un plus indéniable. Une marque qui réalise chaque année plus de 9 millions de chiffre d’affaires et regroupe 500 000 anciens. Très fiers de leur passage par une JE et qui favorisent souvent les anciens membres de leur recrutement. Résultat : l’élection à la tête de la JE est un moment majeur dans la vie des Grandes écoles et elles bénéficient souvent des meilleurs locaux. Certaines, comme Escadrille chez TBS, ont une notoriété qui va au-delà de leur école de rattachement.
Comment vivent les JE ?
Chaque année naissent de nouvelles junior entreprises qu’aide la CNJE en leur délivrant – avec des partenaires comme EY, Engie, Saint-Gobain – chaque année en tout plus de 1000 heures de cours. Organigramme, statuts, gestion du budget, tout est prévu… jusqu’à la fermeture d’une JE qui ne bouclerait pas ses fins de mois. « Nous sommes très attentifs au label que nous donnons et nos bénévoles auditent plus de 200 JE par an pour s’assurer de leur bon fonctionnement et garder la mémoire de celles qui seraient défaillantes », certifient le président et le vice-président d’une structure qui compte également trois salariés.
Des bénévoles et un cursus
Si la structure associative de chaque JE est gérée par des bénévole élus, les étudiants qui participent aux missions sont rémunérés. « Les JE recrutent comme n’importe quelle entreprise des compétences quand elles ont en besoin. On peut très bien travailler sur une seule fois sur une JE pour une mission précise », témoigne Pierrick Lallemand. La plupart des écoles et beaucoup d’universités soutiennent le processus. Certaines comme Neoma ou l’Essec permettent même à leurs étudiants d’y travailler à mi-temps pendant leur deuxième année de programme Grande école. Et de plus en plus d’étudiants profitent de leur année de césure pour intégrer une JE.
Plus de 3000 entreprises clientes
De manière récurrente ou ponctuelle, plus de 3 000 entreprises font chaque année confiance aux JE. « Chaque JE possède son site et a ses business developers comme n’importe quelle entreprise. De plus nous relayons les offres que nous recevons au niveau national », reprnd Bastien Nussbaumer. Aéronautique, analyse financière, data science, étude de marché, ingénierie, arts appliqués… en tout en 2018, les Junior-Entreprises ont réalisé près de 3 500 projets comme La collecte des contributions citoyennes à l’occasion du Grand Débat National (JE de Sciences Po Paris et Sciences Po Lille), la création d’un boitier électronique pour ArianeGroup (CentraleSupélec) ou encore d’un audit interne pour SNCF Gares & Connexions (Sciences Po Bordeaux)
Un développement constant
En 1993 les JE se sont exportées en Europe. En 2014 dans le monde. Aujourd’hui un étudiant brésilien membre d’une JE dans son pays peut intégrer une JE en France pendant son séjour d’études. Et vice-versa. En France le CNJE souhaite également pouvoir ouvrir des JE dans des établissements diplômant à bac+2 au-delà de tous les nouveaux membres issus des Sciences Po ou des IAE qui adhérent aujourd’hui. « Avec 25 000 étudiants diplômés par an nous sommes la plus importante Grande école de France ! »