L’Arpej gère de nombreuses résidences étudiantes comme celle de Skema à Paris (Photo : Lora-Barra)
Avec 89 résidences et 13 500 jeunes logés dans des studios de 18 m2 pour la plupart, tous équipés de cuisine, l’Arpej (Association des résidences pour étudiants et jeunes) est l’un des principaux propriétaires et gestionnaires de résidences pour les jeunes en France. Elle vient de dévoiler un nouveau projet associatif dans lequel elle annonce notamment vouloir croitre – il manquerait selon elle 250 000 logements étudiants en France -, mieux accompagner les résidents et se décarboner comme l’explique Anne Gobin, la directrice générale : «Nous avons aujourd’hui atteint une maturité qui nous permet d’avoir une véritable stratégie de décarbonation, que ce soit dans nos processus internes ou auprès de nos résidents. Un autre axe essentiel du projet associatif est l’accompagnement. Le bien-être de nos résidents reste à la première place de nos attentions. Les autres axes du projet s’inscrivent dans la continuité : croître et innover. »
Croitre. Alors que le plan gouvernemental 2017-2022 prévoyait la mise en location de 60 000 logements, ce sont finalement la moitié qui a été effectivement créés. Le nouveau plan 2022-2027reprend l’objectif de ces 30 000 logements et en ajoute 5 000. Dont 700 pour l’Arpej : « Nous continuerons à soutenir un rythme de 700 logements supplémentaires mis à disposition des étudiants chaque année et à proposer des services innovants ». Un objectif que la transformation d’immeubles de bureaux en logements permettrait d’atteindre.
Accompagner. Pas facile de vivre pour la première fois loin de ses parents. Voire très loin car 59% des étudiants logés par l’Arpej sont étrangers. C’est dire si l’accompagnement est au cœur des missions de l’Arpej. Toutes les équipes sont ainsi formées à la gestion de la santé mentale et 11 travailleurs sociaux peuvent être mobilisés à chaque instant.
Et pour créer du lien l’association multiplie les initiatives. « Nous ouvrons par exemple dans ses résidences des espaces d’initiation à la biodiversité, jardins partagés, ruches, etc., dont les productions bénéficient exclusivement aux résidents. Des jardiniers viennent les former. Cela crée du lien tout en leur permettant de mieux manger », spécifie Anne Gobin. Une compétence parmi toute celles d’une association qui, si elle possède en propre un certain nombre de résidences, en gère d’autres, notamment pour des Grandes écoles.
Décarbonation. L’Arpej a initié une démarche de décarbonation de son activité. Un bilan carbone, qui sera finalisé au printemps 2024, permettra de bâtir un plan d’action pour réduire les dépenses énergétiques du parc géré et de son siège social.
L’Arpej mènera également des actions de sensibilisation auprès de ses résidents. « Ce n’est pas forcément facile de motiver des jeunes qui ne payent pas leur chauffage à ne pas laisser la fenêtre ouvert et le chauffage à fond en plein hiver », note la directrice générale. qui s’appuiera sur des partenaires externes pour proposer des expérimentations : recyclage et lutte contre le gaspillage, économies d’énergie, préservation de la biodiversité, etc.
Une « résidence laboratoire ». L’Arpej souhaite construire une « résidence laboratoire » afin d’expérimenter des solutions respectueuses de l’écologie en matière de conception du bâti, d’équipements et de gestion. Ce projet permettra à l’association de disposer d’un véhicule d’expérimentation pour mettre en pratique des innovations en matière de bâti, de services, de gestion, de solutions de vie et de bien-être, « au service des résidents, des bailleurs, des collectivités territoriales et des établissements d’enseignement supérieur ».
Qui sont les résidents ? D’une moyenne d’âge de 24 ans les 13 500 jeunes logés par l’Arpej sont aussi bien des étudiants que des stagiaires ou de jeunes travailleurs. Un certain nombre de logements sont réservés à des établissements d’enseignement supérieur, notamment pour loger leurs étudiants internationaux. Pour postuler un logement il suffit de respecter des conditions de ressource maximales – les boursiers sont prioritaires – sachant que 53% des studios changent de locataire chaque année. Pour chaque logement proposé à la location l’Arpej reçoit neuf candidatures. 99% dont occupés en Ile-de-France.
- Le loyer moyen par mois d’un studio est de 540€ – hors APL – tout compris du chauffage à l’Internet. Le taux d’impayé est de seulement 1,4%. En 2023 le coût des charges a grimpé de 18€ par mois et par logement mais l’Arpej n’en a facturé que 5€ à ses locataires, prenant le reste en charge. « Mais nous ne pourrons pas suivre sur le long terme », prévient Anne Gobin.