45 % c’est la proportion d’étudiants qui se prononcent en faveur des prérequis à l’université dans le baromètre de l’Etudiant intitulé « Êtes-vous déjà dans la peau d’un étudiant ? » 16% sont résolument contre. Mais contre quoi ?
La communauté universitaire s’interroge : sur quelles mesures vont bien pouvoir déboucher les 11 groupes de travail qui s’interrogent depuis le 11 septembre sur ce que seront les nouvelles conditions d’entrée à l’université. Jouant chacun leur rôle – les syndicats étudiants ne veulent entendre parler que d’« incitations », la CPU réclame des « obligations » -, les acteurs vont d’abord s’atteler à définir ce que pourraient être ces pré requis. Notes minimum dans les disciplines en rapport avec la licence du bac, filières du bac, engagement associatif, etc. les critères possibles sont très nombreux. Ils rappellent d’ailleurs ceux pris en compte pour l’admission en CPGE. On se demande donc bien pourquoi les associations de professeurs de classes préparatoires et leurs proviseurs n’ont pas été conviés à participer à des réunions où est pourtant conviée l’association d’école sélectives qu’est la Fesic.
Quelle autonomie ? Une fois ces critères définis il restera à savoir s’ils s’appliquent sur tout le territoire ou si les universités ont une latitude pour les utiliser – c’est aujourd’hui le cas sur APB mais les universités ne donnent que des conseils – et surtout que deviendront ceux qui n’entreront finalement dans aucune case. Car au-delà du cas des filières « en tension » (Staps, Paces, droit, psycho, etc.), auxquelles les nouvelles procédures pourront donner de l’air, la question majeure des années à venir sera celle des moyens. Cette année les quelques 5000 bacheliers qui restaient encore sans affectation la première semaine de septembre sont quasi exclusivement issus des bacs pros et technos qui n’avaient pas manifesté une envie particulière d’intégrer une université. Et que dire aux 30 000 étudiants supplémentaires qui vont chaque année tenter d’intégrer l’enseignement supérieur dans les années à venir ?
- La question du nombre de choix d’orientation possibles pour les lycéens sur le nouvel APB est également posée. Le restreindre permettrait aux établissements de mieux sécuriser leur recrutement en attendant moins longtemps les décisions définitives des candidats. Mais a contrario risquerait de les amener à ne choisir que quelques filières déjà en tension.
- Lire aussi : Les Britanniques ont développé un système d’accès à l’université plus juste, une tribune du sociologue Jules Donzelot dans Le Monde et un entretien avec le président de l’université de Bretagne occidentale, Mathieu Gallou, dans lequel il estime que, « dans quelques années, la démographie va s’effondrer et que dans trois ou quatre rentrées, nous n’aurons plus les problèmes de 2017 »