The Times Higher Education s’est penché comme chaque année sur la santé financière des universités britanniques dans une passionnante étude. Son constat : en 2012-2013 alors que les universités pouvaient pour la première fois faire grimper leur fees annuels jusqu’à 9000£ (10 900€) leur résultat net est en baisse à 3,7% (contre 4% en 2011-2012 et 4,4% l’année précédente.) Cela alors que les revenus globaux des universités ont grimpé dans le même temps de 27,7 milliards à 29,1 milliards de livres. Comme en France un certain d’universités sont dans le « rouge » : plus de 12 M£ par exemple pour l’université de Salford.
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Dans le détail, l’université la plus « rentable » du royaume est l’Imperial College : près de 65 millions de livres (M£) de surplus d’exploitation pour des revenus un peu supérieurs au milliard d’euros. Mais si on rapporte ce surplus aux revenus ce sont des universités de moindre renommées qui l’emportent (les ex-polytechnics) et, parmi les grandes institutions, seule la London School of Economics obtient une rentabilité à deux chiffres (11,64% contre 18,72% pour l’établissement le plus rentable, le Norwich University of Arts).
En tout la London School of Economics dégage 30,6 M£ de surplus pour des revenus de 263 M£ et un actif net de 432 M£. Les subventions qu’elle touche de l’État représentent un peu plus de 10% de ses revenus (26 M£), les frais de scolarité des étudiants britanniques et européens 41 M£ et ceux des autres étudiants plus du double : 82 M£. Côté dépenses sa masse salariale lui coûte un peu moins de la moitié de ses revenus comme dans la plupart des institutions du royaume.
Avec seulement 23 millions de surplus pour un actif net de 3,4 milliards et des revenus de 1,4 milliard, l’université de Cambridge est très loin d’être aussi rentable. Ses revenus proviennent d’abord de ses contrats de recherche (plus de 331M£) puis des subventions (183M£) loin devant ses étudiants britanniques européens (72,6 M£) et des autres pays (62,9M£). Avec un actif net de 2,4 milliards de livres de revenus et des revenus un peu supérieurs à un milliard, Oxford fait beaucoup mieux en présentant un excédent brut de 49,5 M£.
Olivier Rollot (@O_Rollot)