L’EM Strasbourg et Espace Prépas ont réalisé une enquête « Génération prépa » auprès de 1000 élèves de prépas économiques et commerciales. « 75% recommandent cette orientation et contredisent ainsi une vision caricaturale des classes prépa, souvent décrites comme deux années de galère », commente Isabelle Barth, la directrice de l’EM Strasbourg.
Leur vision de la prépa
Près de 76% des élèves de prépas interrogés déclarent être d’abord en prépa pour décrocher la meilleure école possible et 43% pour « relever un défi personnel » (et un peu plus de 5% pour « faire plaisir à mes parents »). Résultat 75% disent travailler beaucoup (48%), passionnément, à la folie et même trop (7,4%) (17% font aussi « juste ce qu’il faut pour ne pas attirer l’attention des professeurs »). Mais voilà ce travail est encore fait (à plus de 71,6%) seul et il leur faudra apprendre à travailler ensemble une fois admis dans une école. Autre handicap à surmonter : 39% évitent ou redoutent de prendre la parole en cours.
Si près de 75% recommanderaient d’aller en prépa à leurs amis, il sont également plus de 20% à ne toujours pas être sûrs que la prépa est faite pour eux (et 6,20% à avoir « été contraints d’intégrer une prépa » mais qui ne « le regrettent pas »). Ils sont d’autant plus satisfaits de leur choix que, selon eux, près de 32% des profs ont instauré un climat de confiance dans leur classe, 27% de solidarité et 25% d’exigence. « On retrouve là les fondamentaux des prépas tel qu’on les connaît depuis toujours : la volonté de réussir ensemble », commente Isabelle Barth. Et quand on leur demande les trois termes qui décrivent le mieux la prépa, ils répondent « exigence » (69%), « challenge » (50%) et « pression » (49%) (mais « collaboration » ne reçoit qu’un peu plus de 9,5% des voix).
Ce qu’ils attendent de leur future école
Ce n’est pas un emploi (deuxième attente avec 57,5% des suffrages) ni un diplôme (44,5%) qu’attendent d’abord les élèves de prépas de leur future grande école de management mais une expérience internationale à plus 62% (un peu plus de 10% pensent créer une entreprise). Une vraie volonté que traduit bien ensuite leur propension à s’expatrier de plus en plus une fois leur diplôme obtenu : ils sont d’ailleurs 45% à penser travailler à l’international à la sortie de l’école.
Mais cette future école les angoisse aussi : près de 40% ont peur de ne pas trouver leur place, 35% de perdre leurs amis de vue et près de 23% craignent les week-ends d’orientation. « Les jeunes filles sont encore plus inquiètes alors que la plupart des écoles ont fait ce qu’il fallait pour que l’intégration soit facile. C’est étonnant de constater combien ce week-end reste anxiogène », commente Isabelle Barth.
Leurs choix d’école, les élèves de prépas vont le faire d’abord pour la ville et la région (57,4%), les partenariats internationaux (près de 49%à, les partenariats avec les entreprises (46,3%) et les classements (44,2%). « Les labels n’ont qu’une importance relative à leurs yeux, autour de 15%, mais il est aussi vrai qu’ils ont une grande importance dans des classements qu’ils regardent de très près même s’ils ne se fient pas qu’à eux. » Plus de 54% des élèves de prépas lisent ainsi tous les classements mais c’est avant tout les conseils de leurs professeurs qu’ils écoutent (43%) devant ceux des anciens élèves de leur prépa (39%) et les médias (37%) pour choisir leur future école.
Ce qu’ils attendent de leur future entreprise
L’EM Strasbourg et Espace prépas ont également interrogé leur panel sur leur vision de l’entreprise. Ce sont avant tout les perspectives d’évolution (45%) qu’elle propose qui les intéressent devant le niveau de rémunération (40% mais beaucoup plus chez les garçons) et le contenu des missions (25,5% mettent en avant la « stabilité du poste »). En terme de métiers ils connaissent d’abord celui de « chef de produit marketing » (37,5%) devant chef de projet (33,9%) et responsable commercial (18,7% connaissent le métier d’analyste financer, essentiellement des garçons). Sans surprise ils sont très largement d’abord attirés par le marketing (25%) devant les ressources humaines (11,4%) et le commerce (mais 26,7% n’ont pas d’idée). Et quand on les interroge sur les termes qui qualifient le mieux un manager, ils citent d’abord la « responsabilité » (69%) devant l’écoute (62%) et l’autorité (45%) (le partage n’arrive qu’en cinquième position avec 19,7% de réponses, là encore l’école a beaucoup à leur apporter…).
Leur premier poste, ils l’imaginent à plus de 45% à l’international et à 28% seulement en France (26,7% n’ont pas d’opinion). En termes de destination ce sont très largement les États-Unis qui sont plébiscités devant l’Australie et le Royaume-Uni, la Chine n’arrivant qu’en 10ème position.
Olivier Rollot (@O_Rollot)