CLASSES PREPAS, ECOLES DE MANAGEMENT

Sigem 2017 : neuf écoles peinent à recruter

C’est LE verdict qu’attendent chaque année avec le plus d’intérêt les écoles de management recrutant sur prépa : ont-elles fait le plein des places ouvertes et quelles sont les écoles qu’elles ont dépassé ou, au contraire, que les candidats leur ont préféré. Le tout dans le cadre d’une procédure Sigem qui a reçu cette année 10 799 candidats dont 9725 étaient admissibles et au final 7540 ont été affectés dans une école soit 96,1% des places. « Le processus a encore une fois été très efficace pour les écoles mais aussi pour les candidats qui ont obtenu pour 81,6% d’entre eux leur premier vœu – et 14,4% leur deuxième soit 96% en tout – alors que les écoles ont été plus sélectives : nous avions 100 candidats de plus cette année il y a eu moins d’admissibles et moins de classés », analyse Jean-Christophe Hauguel, président du Sigem directeur général adjoint de l’EM Normandie.

Celles qui progressent. Le phénomène est moins net que les années précédentes mais un certain nombre d’écoles avaient augmenté le nombre de places offertes et les ont pourvues et au premier rang Grenoble EM et BSB (ex ESC Dijon) qui progressent tous deux de 40 places avec respectivement 495 reçus contre 455 et 225 contre 185 en 2016 (y compris les cinq candidats reçus en plus des places offertes en « marge de sécurité ») devant l’ICN (265 contre 235 alors qu’elle avait pris le risque de quitter le Concours Ecricome). Plus modestement l’Essec reçoit 15 candidats de plus et Rennes SB 10.

Qui n’a pas fait le plein ? Cette année ce sont neuf écoles, contre huit en 2016 (sans compter l’Ensae et l’ENS Cachan), qui ne parviennent pas à pourvoir toutes les places ouvertes aux préparationnaires et au premier rang l’Inseec à laquelle il en manque encore près de 100 (208 affectés pour 300 places soit quand même 11 de plus qu’en 2016) et l’ISC (98 pour 175 places quand elle en recevait encore 164 en 2016).
Moins touchées l’EM Normandie ne pourvoit que 65 des 80 places offertes (en 2016 elle avait fait le plein de ses 70 places), l’ESC La Rochelle 103 pour 105 (elle faisait le plein en 2016), l’ESC Pau 65 pour 100 (en progression de près de 20 candidats), l’ESC Troyes 24 pour 55 (soit 20 de moins qu’en 2016), l’ISG 28 pour 80 (contre 47 en 2016).
Quant à Brest BS et l’ESC Clermont si elles n’ont eu respectivement que 5 candidats affectés pour 30 places offertes et 22 pour 60 c’est finalement un assez bon résultat pour des écoles qui avaient fait leur retour en 2016 dans la banque d’épreuves BCE après « l’aventure » désastreuse de France business school.
Pour l’Inseec, ESC Pau et ISG il s’agit de la troisième année consécutive où elles ne remplissent pas leurs places. Une seule école en échec l’année dernière, de quelques places seulement il est vrai, a pourvu toutes ses places cette année : Télécom EM.

Qui a gagné les « matchs » ? HEC vs. Essec, emlyon vs. Edhec, Audencia vs. Grenoble EM, les choix finaux des candidats sont particulièrement scrutés dans le cadre de ce qu’on appelle les « désistements croisés ». Voici les résultats des principaux matchs :
• HEC vs. Essec. L’Essec continue à grignoter la domination d’HEC avec cette année sept étudiants reçus dans les deux écoles qui l’ont finalement choisie (ils étaient cinq en 2016, un seul en 2015 et aucun en 2014). Un reçu à HEC a également préféré ESCP Europe (en 2016 HEC avait également perdu sept candidats dont 2 avaient préféré l’ENS Cachan) ;
• emlyon vs. Edhec. Excellent classement de son master en finance ou pas, l’Edhec n’en perd pas moins toujours largement son match : seulement 41 reçus à emlyon ont préféré l’Edhec quand pas moins de 344 candidats ont fait le choix contraire (en 2016 seulement 11 avaient préféré l’Edhec à l’emlyon) ;
• Audencia vs. Grenoble EM. Dans un classement aussi immuable que le Sigem où Audencia est la 6ème école la plus demandée depuis des lustres un vrai suspense existait depuis qu’en 2016 le différentiel entre les deux écoles s’était abaissé à 13 candidats au profit d’Audencia. Et bien l’école nantaise a repris de l’avance cette année en s’imposant 258 à 220. Le passage pour la première fois des oraux à Paris pour 750 de ses candidats n’y est sans doute pas étranger ;
• Toulouse BS vs. Neoma. 214 reçus à Neoma ont préféré s’inscrire à Toulouse BS cette année contre seulement qui ont fait le choix contraire ;
• Skema. vs. Neoma. En progression dans tous les classements les performances de Skema sont particulièrement scrutées cette année. En 2016 c’étaient 312 étudiants qui avaient préféré Neoma à Skema contre 158 qui avaient fait le choix contraire. Le match s’équilibre plus cette année avec 240 contre 167 ;
• Kedge vs. Neoma. Dans le match fratricide qui oppose les deux écoles du concours Ecricome Neoma s’impose largement : seulement 156 candidats reçus à Neoma ont préféré se rendre à Kedge quand c’est le cas de 556 reçus à Kedge.

  • Curiosité cette année HEC affiche une « marge de sécurité » d’un candidat qui n’en est pas vraiment une. En fait deux candidats étaient totalement ex-aequo à l’issue de toutes les épreuves et HEC a logiquement accepté les deux.
Previous ArticleNext Article
Avatar photo
Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Send this to a friend