CLASSES PREPAS, ECOLES DE MANAGEMENT

Comment fonctionne le Sigem

Depuis maintenant une quinzaine d’années le  Sigem est l’outil de répartition des élèves de prépas que toutes les écoles se félicitent d’avoir créé. Son président Jean-Christophe Hauguel, directeur général adjoint de l’EM Normandie, nous rappelle son mode de fonctionnement à l’aube des derniers choix des élèves.

O. R : De nouvelles écoles ont-elles fait leur entrée ou quitté le Sigem en 2017 ?
J-C. H : Nous sommes dans la stabilité. Nous gérons cette année 30 écoles puisque les ESC Clermont et Brest ont fait leur retour au sein du Sigem en 2016 et l’ISCID-Co l’a quitté. Même si elle ne recrute pas d’élèves depuis plusieurs années l’Enass garde sa place en attendant une nouvelle direction qui entérinerait sa volonté de ne plus de recruter en prépas.

O. R : Le nombre de places offertes par les écoles augmente-t-il ?
J-C. H : Le nombre de places qu’elles vont proposer se stabilise avec seulement 41 offertes en plus alors que, ces dernières années, leur nombre augmentait plus significativement. Chaque année des ajustements se font en fonction du nombre d’élèves reçus l’année n-1 et ce sont généralement les écoles qui n’ont pas pourvu toutes leurs places qui en ôtent. Mais cette année plusieurs écoles qui n’avaient aucun mal à affecter leurs places font de même. Sans doute pour augmenter leur barre d’admission et donc le classement du dernier intégré pour monter dans la hiérarchie. Il faut aussi mesurer la difficulté pour les écoles d’être présentes dans toutes les voies de recrutement avec des stratégies différentes et la nécessité d’optimiser leurs ressources.

O. R : Cette hiérarchie elle est estimée par un « classement Sigem » dans lesquels les écoles revendiquent une place mais qui fait ce classement ?
J-C. H : Pas nous ! Ce sont des médias qui le calculent à partir de nos statistiques avec parfois des méthodologies différentes.

O. R : Comment est géré le Sigem ?
J-C. H : Nous fonctionnons principalement par le bénévolat. Le Sigem ne compte aucun salarié permanent et nous ne rétribuons finalement que les personnels qui assurent la hotline au mois de juin pour répondre aux questions des préparationnaires. Nous versons également à la Direction des admissions et concours (DAC) de la CCI Paris Ile-de-France une contribution pour l’utilisation de ses ressources humaines et informatiques.
Pour régler nos frais, chaque école verse une cotisation symbolique de 50€ par an plus un droit pour chaque élève affecté à la fin de l’année. Nous gérons également pendant un mois les 800€ d’acompte versés par chaque candidat que nous réaffectons ensuite aux écoles en fonction du nombre d’élèves reçus ou que nous remboursons aux candidats non affectés.

O. R : Tout le système repose sur la confiance entre les acteurs et les deux banques d’épreuves, la BCE et Ecricome.
J-C. H : Il existe effectivement une grande confiance entre les banques. Pour ma part, j’ai d’ailleurs souhaité être secondé par un vice-président venu d’Ecricome, François Dubreu de Kedge, ce qui n’avait jamais été fait jusqu’ici. La trésorière, Béatrice Nerson est de Grenoble EM et récemment Philippe Depincé d’Audencia BS a rejoint le Bureau de l’Association en tant que Secrétaire.

O. R : Pratiquement comment va se dérouler exactement la procédure Sigem cette année ?
J-C. H :  Du 28 juin au 5 juillet 2017 les candidats iront sur notre site pour signifier leur acceptation de la procédure et verser 800€ par carte bancaire qu’ils soient ou non boursiers. Il faut forcément être admissible dans au moins une école pour pouvoir s’inscrire. Les 12 et 13 juillet ils exprimeront leur liste de vœux dans les écoles où ils sont classés. Ils sauront le 19 juillet s’ils sont finalement affectés. Il n’y a pas de deuxième tour pour ceux qui ne sont reçus dans aucune école qui corresponde à leurs vœux.

O. R : Combien les candidats font-ils de vœux en général ?
J-C. H :  En moyenne ils sont admis dans 4,29 écoles et font des vœux dans 3,9. Au début des inscriptions dans les concours ils postulent à 12,4 écoles et sont admissibles dans 7,8. Le processus est donc très sélectif.

O. R : Y a-t-il une stratégie particulière pour obtenir l’école qu’on souhaite intégrer ?

J-C. H : Non il faut choisir selon ses préférences personnelles et de son rang car l’algorithme affecte tout simplement en fonction du nombre de places. Quel que soit son rang dans une école dans laquelle on est classé, on peut tenter de l’intégrer en la classant dans ses choix. De toute façon les écoles n’ont pas accès aux choix des candidats donc elles ne peuvent pas « sanctionner » un candidat qui ne l’aurait mise qu’en second, troisième ou même n-ième rang de préférence.

O. R : Et les erreurs à ne pas commettre ?

J-C. H : Déjà chaque année certains candidats oublient tout simplement de s’inscrire et ensuite de faire leurs vœux ! Nous incitons leurs professeurs de Classes Préparatoires à les sensibiliser fortement sur le processus SIGEM.

Il faut rester attentif même si nous relançons les candidats inscrits qui n’ont pas émis de vœu dans la journée du 13 juillet. Ensuite il ne ne faut absolument pas émettre un vœu pour une école dans laquelle on ne veut absolument pas aller. On ne peut en effet plus revenir en arrière une fois qu’on est reçu dans une école qu’on a placée parmi ses vœux. Par contre on peut faire autant de vœux qu’on le souhaite ou n’en faire qu’un si on veut absolument être reçu dans une école et prendre le risque de redoubler si ce n’est pas le cas.

O. R : Chaque année un certain nombre de candidats choisissent de n’être affectés dans aucune école. Que deviennent-ils ?

J-C. H : En 2016 nous avons effectivement eu 1065 candidats sur 8960 qui ont préféré n’intégrer aucune école. D’abord parce qu’ils considèrent que leur classement n’était pas suffisamment bon et qu’ils préfèrent khûber pour obtenir l’année suivante une école plus cotée. D’autres vont dans d’autres établissements, en France ou à l’étranger.

Dans tous les cas c’est dommage car toutes les écoles du Sigem sont de bonne valeur. Mais il est également vrai que les concours des écoles de management ne donnent pas une « prime » au primo-entrant comme c’est le cas dans les écoles d’ingénieurs qui favorisent les candidats qui postulent pour la première fois.

O. R : Dans un pays où on est aussi obsédé par le diplôme que la France, c’est quand même logique que les candidats se donnent beaucoup de mal pour obtenir la meilleure école possible ?

J-C. H : Bien sûr mais ce n’est pas ça qui va influencer toute leur vie. Et c’est encore plus vrai pour les 20% de diplômés qui partent chaque année démarrer leur carrière à l’étranger.

O. R : Un message particulier aux professeurs de prépas pour conclure ?

J-C. H : Oui qu’ils n’hésitent pas à nous poser directement des questions s’ils le souhaitent. Par exemple pour clarifier le fonctionnement de la hotline. Le bureau Sigem répond toujours aux e-mails qu’ils nous adressent à president.sigem@gmail.com

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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