Entouré de ses deux vice-présidents, Virginie Dupont, présidente de l’université Bretagne Sud et Guillaume Gellé, président de l’université de Reims, Manuel Tunon de Lara présente la nouvelle identité de la CPU.
C’est dans le grand amphithéâtre de La Sorbonne que s’est tenue la journée anniversaire des 50 ans de la Conférence des présidents d’université (CPU) le 13 janvier. Une journée de débats clôturée par une intervention, certes à distance mais en direct, d’Emmanuel Macron. Ces cinquante ans étaient également l’occasion de remettre en cause une appellation « présidents » de moins en moins en phase avec une université en pleine féminisation tout en ne reflétant pas sa capacité à représenter toute l’université au-delà de ses présidents. La CPU devient donc France Universités. L’occasion également de sortir d’un langage trop souvent défensif. « Il faut sortir d’une vision défensive de l’université. Investir dans l’université est le meilleur investissement public », insiste El Mouhoub Mouhoud, le président de l’université Paris-Dauphine, « frustré de voir un débat aussi pauvre, voire absent, autour de l’enseignement supérieur dans la campagne présidentielle ».
Etre exemplaire face au défi climatique. Le défi climatique est le plus grand défi auquel la société, et donc les universités, doivent répondre. « Les universités doivent être des acteurs moteurs. Il faut très rapidement passer du langage aux actes en mettant en action une action multidisciplinaire. Les sciences humaines et sociales ont aussi un rôle éminent à jouer dans l’acceptation de la société », présente Mathias Bernard, président de l’université Clermont-Auvergne en accueillant Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherche au CEA et coprésidente du groupe nᵒ 1 du GIEC depuis 2015 venue expliquer l’ensemble des enjeux. « Les campus doivent être des lieux démonstrateurs que ce soit par nos émissions de carbone ou la gestion des déchets. Déjà 20 universités sont mobilisées au sein de France Universités », insiste également Mathias Bernard qui veut que les établissements universitaires soient « exemplaires ».
Recherche et innovation. « L’université est le creuset de l’interdisciplinarité, indispensable pour résoudre les problèmes que nous rencontrons aujourd’hui », définit la présidente de l’université Paris-Saclay et de la commission recherche de France Universités, Sylvie Retailleau, qui revendique comme bien d’autres plus de financements pérennes : « Nous avons besoin de chercheurs qui font de la recherche et ne passent pas leur temps à chercher des financements ».
Un autre problème récurrent de le recherche française est qu’« il est de plus en plus difficile pour les jeunes doctorants de décrocher un poste et nous perdons trop de talents », regrette Karine Lacombe, infectiologue, professeure des universités-praticien hospitalier à Sorbonne Université. Bonne nouvelle cette année les jeunes chercheurs français sont les deuxièmes les plus soutenus – derrière les Allemands – par l’European Research Council (ERC) que dirige Maria Leptin, qui insiste sur la « nécessité de soutenir la recherche en sciences fondamentales qu’a démontré la crise du Covid » tout en mettant en exergue « l’excellence des systèmes universitaires les plus internationaux que sont ceux du Royaume-Uni et de la Suisse ». Des pays, comme aux Etats-Unis, où il est « tout naturel de passer de la recherche à l’entreprise et vice-versa ». Ce qui reste « très difficile en France » déplore Pascale Senellart-Mardon, directrice de recherche au CNRS et cofondatrice de la société Quandela.