Les six directeurs des écoles de l’IP Paris entourent son président, Thierry Coulhon
« Nous avons vocation à rivaliser avec EPFL, Technion, Caltech, qui sont nos grands compétiteurs dans le monde », explique Thierry Coulhon, président du directoire de l’Institut polytechnique de Paris, qui « n’entend pas renoncer avec son partenariat avec la grande institution israélienne alors qu’il n’y a pas de consignes ministérielles à ce sujet ». Un IP Paris en croissance alors que l’École des Ponts vient de rejoindre l’institut, « Nous sommes heureux de rejoindre IP Paris conscient que notre école n’a pas la masse critique seule pour être visible internationalement ». présente Anthony Briant, le directeur des Ponts qui « envisage d’avoir une antenne physique sur le plateau de Saclay dans les années à venir ». Un IP Paris toujours en attente de la nomination d’un président non exécutif alors que les statuts de l’École polytechnique devraient être adoptés lors d’un futur conseil des ministres.
La fusion des Ensta. Autre étape importante à venir pour IP Paris : la fusion en janvier 2025 des deux Ensta, Paris, membre d’IP Paris, et Bretagne. « L’objectif est de renforcer la dimension maritime de l’IP Paris avec, par exemple, la création d’un nouveau master sur l’éolien offshore à la rentrée 2025. Nous avons également identifié une vingtaine de laboratoires prêts à travailler sur ce sujet dans l’institut », remarque Elisabeth Crépon, la directrice d’Ensta Paris. Une dimension développement durable comme le nouveau cours qu’a créé l’École polytechnique à la rentrée dernière pour sensibiliser ses nouveaux étudiants.
Le champ numérique. « La deuxième raison impérative de développer IP Paris est de recomposer le champ du numérique », établit Thierry Coulhon. Autre priorité menée par le GENES : la formation aux Intelligences artificielles et aux data sciences. « Le plan de développement que nous menons prévoir une augmentation de 40% des promotions à l’Ensae et à l’Ensai soit 45 ingénieurs de plus formés chaque année pour l’Ensae membre d’IP Paris », explique Catherine Gaudy, la directrice générale du GENES.
Une dimension qui passe également par l’École polytechnique comme le confirme sa directrice générale par intérim, Laure Chambard, qui va « lancer plusieurs formations que nous appelons IA+X en formant des profils interdisciplinaires maitrisant l’IA comme l’énergie, les transports, etc. Les IA sont des technologies qui sont destinées à faire partie demain des compétence des tous les ingénieurs ». L’X va également former plus de cadres dans les entreprises – 2 000 par an – aux IA.
Dans la même veine numérique, l’IP Paris s’investit dans les questions de cybersécurité alors qu’il manquerait aujourd’hui 15 000 ingénieurs bien formés en France. « Nous sommes leaders du CMA « train cyber experts » avec l’objectif de former 10 000 ingénieurs d’ici 2030 », rappelle François Dellacherie, directeur de Télécom SudParis.
Enfin un bachelor consacré à l’IA devrait être créé en commun avec l’UTT à l’horizon 2025 ou 2026.
Des finances en question. « IP Paris a largement dépassé ses objectifs en matière de ressources propres avec ses succès aux appels à projet français et européens mais il reste de nombreux ressources à explorer en venant du privé », établit Thierry Coulhon alors que Laura Chaubard, présidente et directrice générale de l’École polytechnique, insiste sur « le succès des relations de ses écoles avec les entreprises même si l’implantation de Total sur son campus ne s’est pas faite » : « Nous ne recevons que 10% des entreprises, cela garantit notre totale indépendance ».
Pour autant il n’y a pas de débat sur une possible augmentation des frais de scolarité dont Thierry Coulhon « pense qu’ils resteront différents pour les écoles mais toujours moins élevés qu’ailleurs dans le monde à niveau équivalent ». « Ces frais moins élevés sont un facteur d’attractivité pour notre bachelor même pour des étudiants américains qui peuvent commencer ainsi leur cursus en France à un prix plus intéressant qu’aux Etats-Unis », insiste Laura Chaubard.