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Jeunes diplômés : Deloitte note une réelle embellie

L’enquête annuelle de l’Apec sur l’emploi des jeunes diplômés parue en octobre dernier avait quelque peu douché les espoirs d’une reprise du marché du travail – taux d’emploi des jeunes diplômés est à « un niveau historiquement bas » et un salaire médian qui avait baissé de près de 4000€ en un an ! – le Baromètre de l’humeur des jeunes diplômés, que vient de publier Deloitte, est plus positif. Sans qu’on sache d’ailleurs si les deux données – reprise de l’emploi et baisse des rémunérations – soient si antinomiques que cela ni surtout quel impact auront les attentats du 13 novembre sur un marché qui semblait tout juste commencer à sortir du marasme.

Une réelle embellie

L’embellie de la situation professionnelle des jeunes diplômés, déjà observée début 2015, se poursuit : 70% des jeunes diplômés sont en effet en poste dans une entreprise, soit une hausse de 10 points par rapport à l’année dernière (+19 points depuis 2014). Un chiffre qui atteint son plus haut niveau depuis l’existence du baromètre.

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68% des jeunes diplômés interrogés sont aujourd’hui en CDI. Cela peut paraître beaucoup quand on ne parle que de CDD pour les JD mais est finalement logique puisqu’ils ont pour la plupart plusieurs années de travail derrière eux.

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Cette embellie entraine un regain de confiance. Pour la première fois, les jeunes diplômés sont plus nombreux à éprouver de la confiance envers leurs employeurs (52%, +3 points) que de la méfiance (48%, -10 points depuis 2013).

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Les jeunes en recherche d’emploi sont également plus optimistes : 54% d’entre eux ont confiance dans leurs chances de trouver un emploi dans les six prochains mois contre 42% en 2013.

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Le temps de recherche n’en reste pas moins long, environ 5 mois, le nombre d’entretiens faible (3 en moyenne) alors que 35% (contre 24% en janvier 2015) n’ont même décroché aucun entretien en un an (attention : cela peut aussi tenir à la nouvelle saisonnalité de l’étude, novembre au lieu de décembre, notamment pour les diplômés des grandes écoles).

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En termes de moyens de recherche d’emploi c’est avant tout le réseau personnel et le bouche-à-oreille qu’ils plébiscitent, loin devant les moteurs de recherche. 14% ont envoyé une candidature spontanée. « Ils se prennent en main, comptent sur leurs réseaux tout en acceptant une certaine insécurité pour entrer dans la vie active », commente, Sami Rahal, le directeur des ressources humaines de Deloitte, qui recrute chaque année 800 jeunes diplômés.

 

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Compétences : la vision croisée JD/DRH

Le baromètre Deloitte donne pour la première fois la parole aux DRH. Leurs regards croisés sont intéressants, notamment quand on parle de l’utilité des diplômes. Plus d’un jeune actif sur cinq estime en effet que les diplômes n’ont aucune utilité (22%, + 9 points en deux ans) quand 97% des DRH les jugent utiles et 67% estiment qu’ils favorisent l’accès à l’emploi. Pour une majorité des jeunes diplômés répondants, les diplômes permettent de trouver un emploi plus facilement (33%), et offrent même le luxe de choisir son emploi (24%) ou d’en trouver un bien rémunéré (21%).

 

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Alors que la majorité des jeunes interrogés considèrent que les compétences qu’ils ont acquises lors de leur cursus scolaire sont avant tout liées à la performance, à travers les qualités d’efficacité (67%), d’adaptabilité (52%) et de rigueur (42%), pour les DRH, la rigueur et surtout l’adaptabilité dominent le classement des compétences attendues (respectivement 58% et 61%). Le sens de l’analyse (24%) et l’esprit de synthèse (15%) sont aussi plus importants que ce qu’imaginent les jeunes diplômés (17% et 8%). Seuls 46% des DRH attendent les jeunes diplômés sur l’efficacité alors qu’à l’inverse, 67% des jeunes diplômés estiment que l’efficacité fait partie des principales attentes de leur employeur.

 

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Autre élément marquant d’une génération communicante : pour les JD, l’accent est d’abord porté sur la capacité de travailler en équipe (93%) et sur les compétences comportementales (92%) et relationnelles (90%). La créativité (14%) et l’esprit entrepreneurial (6%) sont faiblement plébiscités.

 

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Une fois dans l’entreprise ils ne veulent pas y rester à tout prix. « Les jeunes diplômés sont très attachés aux bonnes relations dans l’entreprise. D’ailleurs les établissements d’enseignement supérieur ont bien su intégrer le comportement et le travail en équipe dans leur formation », explique Géraldine Segond, DRH adjointe chez Deloitte.

 

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Jeunes diplômés et DRH s’accordent pour dire que la connaissance pratique des entreprises acquise grâce à des stages et les langues étrangères représentent les principales lacunes des JD. Seuls 63% d’entre eux se sentent compétents en langues étrangères et ce taux chute à 46% parmi les jeunes ayant au moins le niveau bac (contre 85% parmi les ex-élèves de grandes écoles). Quant aux DRH, seuls 40% estiment que les jeunes diplômés qu’ils rencontrent maîtrisent les langues étrangères.

 

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Interrogés sur leur volonté ou pas de travailler à l’étranger, ils ne sont plus que 22% à l’imaginer contre 27% en 2013 et 2014. Ils plébiscitent alors des destinations proches culturellement : Canada (29%), Etats-Unis (28%) et Royaume-Uni (15%). Eldorado ou pas, ils ne sont que 16% à envisager d’aller travailler en Asie.

 

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Avenir du marché du travail : des JD réformateurs

La priorité est l’accès à l’emploi pour des jeunes diplômé très favorables à des réformes de fond ouvrant plus largement le marché du travail. Plus de six jeunes diplômés sur dix sont favorables à la suppression des 35 heures et au retour des 39 heures avec une contrepartie (63%). Plus ils sont titulaires d’un diplôme élevé et plus les répondants sont disposés à travailler plus longtemps (72% des diplômés de grandes écoles). Cette proposition est aussi la plus plébiscitée parmi les DRH (61%).

Les mesures comme la baisse du montant des allocations chômage après 6 mois et la mise en place d’un contrat de travail unique en remplacement du CDD et du CDI recueillent respectivement 56% et 50%. Enfin, le remplacement progressif du salariat par des travailleurs indépendants (type statut d’autoentrepreneur) ne fait pas l’unanimité, avec 39% des jeunes diplômés qui déclarent y être favorables et 22% des DRH

 

Estl 134 Repères (10)Olivier Rollot (@ORollot)

 

  • Le Baromètre Deloitte a été réalisé auprès d’un échantillon de 1002 jeunes (ayant achevé leurs études, titulaires d’un diplôme de niveau bac à bac +5 depuis moins de 3 ans et en poste ou en recherche d’emploi dans le secteur privé) et de 405 DRH d’entreprises de 50 salariés et plus. Les interviews ont été réalisées du 3 au 20 novembre 2015 pour les jeunes diplômés et 3 au 13 novembre pour les DRH.
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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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