L’édition 2017 de Regards sur l’éducation de l’OCDE permet de mesurer les évolutions de l’enseignement supérieur dans le monde et de les comparer à la France. On y apprend par exemple que 80 % des jeunes des pays de l’OCDE obtiendront un diplôme de fin d’études secondaires avant l’âge de 25 ans et que 49% devraient décrocher un diplôme de l’enseignement supérieur au moins une fois dans leur vie.
L’investissement dans l’enseignement supérieur
Les dépenses annuelles par étudiant s’établissent à 16 400 $ en France contre 16 100 $ pour la moyenne des pays de l’OCDE. Par contre, les dépenses par étudiant pour les services auxiliaires (repas, transport, logement) sont deux fois plus élevées que la moyenne des pays de l’OCDE (1200 $ contre 600).
Dans ce cadre la part de la rémunération des personnels (81 %) est de 14 points supérieure à la moyenne des pays de l’OCDE.
La part des dépenses privées (21%) dans l’enseignement supérieur est inférieure à celle de l’ensemble des pays de l’OCDE (30 %). Pour autant les dépenses privées au titre des établissements d’enseignement supérieur ont augmenté de 23 % entre 2010 et 2014, soit une hausse quatre fois plus importante que pour les établissements primaires et secondaires. Il s’agit de la sixième progression la plus importante après l’Australie, la Belgique, le Canada, l’Espagne et la Suède.
Quelle orientation ?
À l’instar de l’ensemble des pays de l’OCDE, les étudiants du supérieur obtiennent le plus souvent en France un diplôme dans le domaine du commerce, administration et droit mais dans une plus forte proportion : 34% contre 24% en moyenne dans l’OCDE. Par contre la part des diplômés dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) est faible (entre 2% et 6%) et légèrement inférieure à celle de l’OCDE.
Dans presque tous les pays de l’OCDE, la part des hommes qui entament des études supérieures est en régression, et cette tendance devrait se poursuivre à l’avenir selon l’OCDE. Le taux de première inscription des femmes de moins de 25 ans dans l’enseignement supérieur dépasse celui des hommes de 11 points de pourcentage en moyenne.
Quel niveau ?
Avec 35 % de sa population diplômée de l’enseignement supérieur, la France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE ou des pays européens. La proportion de diplômés de ce niveau d’enseignement dans la classe d’âge des 25-34 ans se situe par contre au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE et des pays européens (44 %, contre respectivement 43 % et 40%).
La France se distingue par sa part importante de titulaires d’un diplôme de cycle court (15 % des 25-34 ans, soit le double de la moyenne) et celle plus faible des titulaires d’une licence (12 %, contre 22 %).
L’international
10 % des étudiants sont en mobilité internationale dans les établissements français contre 6 % en moyenne dans les pays de l’OCDE.
Un taux qui monte à 40 % en doctorat contre un quart dans la moyenne des pays de l’OCDE. Un taux qui n’en est pas moins comparable à ceux observés en Belgique (42%), aux États-Unis (38 %) et au Royaume-Uni (43 %).
A l’inverse seulement 4 % des étudiants français partent à l’étranger pour poursuivre leurs études alors qu’ils sont 6 % en moyenne dans les pays de l’OCDE (et 8% dans les pays européens). Et quand ils s’expatrient mes étudiants français choisissent d’aller étudier prioritairement dans les pays où les cours peuvent être dispensés en français : Belgique (20%), Canada (16%) et Suisse (10%).
Quel investissement global ?
Les pays de l’OCDE dépensent en moyenne 10 759 $ par an et par enfant de l’enseignement primaire jusqu’à l’enseignement supérieur : 8 733 $ dans le primaire, 10 235 $ dans le premier cycle du secondaire, 10 182 $ dans le deuxième cycle du secondaire et 16 143 $ dans l’enseignement supérieur. En France les dépenses annuelles des établissements d’enseignement pour un élève de primaire sont de 15 % inférieures à celles des pays de l’OCDE alors que celles pour un élève de lycée sont de 37 % supérieures.
En part du PIB les dépenses, depuis l’école primaire jusqu’à l’université, atteignent 6 % ou plus au Canada, en Corée, au Danemark, aux États-Unis, en Islande, en Norvège, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni. À l’autre extrémité se trouvent la Fédération de Russie, la Hongrie, l’Indonésie, le Luxembourg, la République slovaque et la République tchèque, qui ont consacré moins de 4 % de leur PIB à l’éducation. Avec 4,8% la France se situe au-dessus de la moyenne de l’OCDE (4,4%). En revanche, les dépenses privées représentent une part du PIB moins importante que la moyenne (0,5% contre 0,8%). Au total (dépenses publiques et privées confondues), la part des dépenses d’éducation dans le PIB de la France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE.