L’IMT Atlantique réunit Mines Nantes et Télécom Bretagne depuis le 1er janvier 2017. Après avoir un temps cohabité les cursus des deux écoles ne feront qu’un à la rentrée prochaine. « Nous voulons former des ingénieurs maîtrisant des systèmes complexes avec deux spécialités. Des ingénieurs pluridisciplinaires mais pas touche à tout », commente son directeur, Paul Friedel qui tient aussi à « donner une éthique personnelle à ses étudiants à l’heure où le numérique bouscule tout ».
Approfondissement en master. Alors que les deux anciens cursus étaient complémentaires, il a fallu remettre à plat la pédagogie pour construire un programme progressif, proposer des parcours diversifiés qui doivent permettre de former des ingénieurs reconnus pour leurs compétences techniques et aptes à évoluer. « Une école généraliste qui offre un panel de possibilités en première année aux élèves de prépas pour ensuite choisir des thématiques d’approfondissement sur 1 ou 2 ans, voire les deux. Une école dans laquelle les enseignements de sciences humaines et sociales, de la gestion, la responsabilité sociale et les langues sont également fondamentaux. »
Ces spécialisations (santé, système industriels, énergie, robotique-électronique, informatique-réseaux) auront la spécificité de réunir des étudiants des deux années, ceux qui la commencent en deuxième année de master pouvant suivre les mêmes cours que d’autres l’ayant choisie dès leur première année.
Rapprocher les promotions. Mais comment faire travailler ensemble des promotions qui vont se retrouver sur trois métropoles – Nantes, Rennes et Brest – et un territoire de 300 km ? Si les personnels ont déjà pris l’habitude de travailler sur les réseaux – notamment grâce aux expériences immersives permises par le C@mpus numérique breton, qui s’étend aujourd’hui à Nantes – « il va falloir maintenant créer des formations à distance », note Paul Friedel. Ecole leader dans le développement des MOOCs – elle participe à 11 des 22 MOOCs de l’Institut Mines Télécom – IMT Atlantique les utilisera pour « réduire le face à face et faire de ses professeurs des coachs ».
Une attention particulière va déjà être donnée à la création d’un « esprit de promotion ». A l’entrée dans l’école, après une semaine pour s’installer dans leur campus, les étudiants des trois campus seront ainsi réunis pendant trois semaines à Brest pour travailler ensemble à des projets. Dans le même esprit les associations d’étudiants seront toutes liées aux trois sites.
Reste également à convaincre les étudiants de se partager équitablement entre les trois sites alors que Rennes, et encore plus Nantes, risquent de les séduire plus que Brest. « Nous organiserons des spécialités par campus si cela s’avère nécessaire. Déjà nous prévenons cette année les candidats que ceux qui choisissent le plus vite de nous rejoindre obtiendront le campus demandé quand les autres seront « orientés » », résume Paul Friedel.
Une dimension internationale affirmée. L’une des grandes autres priorités de l’IMT Atlantique est de se projeter à l’international. Ce qui passe par l’affirmation d’être une « technological university » – sur le modèle de Caltech – à l’étranger comme par une bonne place dans les classements internationaux. « Nous avons identifié que nous pouvions être l’une des cinq écoles d’ingénieurs françaises à intégrer le classement du Times Higher Education. » Tous les étudiants de l’école devront passer au moins six mois à l’international et l’IMT envisage de créer un cursus 100% en anglais dès la première année à l’horizon 2023. Un mastère spécialisé en anglais va déjà être lancé pour une école qui entend notamment créer des accords avec des universités indiennes.