Le 7 janvier les présidents des quatre universités de l’Occitanie Est (Perpignan, Montpellier, Paul-Valéry Montpellier 3 et Nîmes) ont dit leur volonté de sortir de la ComUE Languedoc-Roussillon afin de « travailler à un rapprochement de leurs établissements dans un cadre moins rigide » et de s’écarter d’un modèle des Comue « largement obsolète à l’échelle du pays tout entier ». Après une Comue Université Bretagne Loire au bord de la dissolution, une Université Bourgogne Franche Comté sans capitaine, une Paris-Saclay en recomposition, cette volonté marque une nouvel épisode du délitement des Comue. Combien subsisteront à terme ?
Les universités du Languedoc-Roussillon quittent leur Comue. Pour eux, la Comue ne « parvient pas à donner satisfaction aux partenaires universitaires qui la composent ». Et d’asséner dans un communiqué : « Trop lourde dans son fonctionnement institutionnel, trop onéreuse, assimilée à une superstructure sans grande valeur ajoutée, elle n’apparait pas en mesure d’impulser une véritable dynamique de site et brouille l’image et les projets des établissements qui en sont membres ». Leur nouveau projet n’est pas pour autant fusionnel mais un « rapprochement effectif entre des universités qui demeurent autonomes ».
- Outre les quatre universités, la Comue Languedoc-Roussillon rassemble trois organismes de recherche (CNRS, IRD, CIHEAM) et cinq grandes écoles (Montpellier SupAgro, ENSCM, MBS, IMT Mines d’Alès, ENSAM). Le communiqué des quatre universités indique que « des discussions seront également lancées avec les autres acteurs de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation sur notre territoire, en particulier la collectivité régionale ».
Les personnels de l’UBL inquiets pour leur avenir. Les 120 agents de l’Université Bretagne Loire (UBL) ont adressé un courrier aux responsables des établissements membres de l’UBL pour les « alerter sur la situation difficile dans laquelle se trouvent les agents de l’UBL face à l’avenir incertain de cette dernière et plus particulièrement face à la stratégie de délitement menée par les représentants des organisations membres ». Ils « espèrent vivement » qu’ils cessent la « stratégie de délitement que vous menez depuis maintenant le mois de juin 2018 alors que vous vous prononciez en faveur du maintien d’une structure birégionale et que vous avez depuis, unanimement validé l’engagement d’instruire le scénario de transformation de l’UBL en conseil des membres le 8 octobre dernier ».
- Pour mémoire les deux universités et des quatre grandes écoles de Rennes ont quitté la Comue pour créer la nouvelle université de Rennes (Unir). En décembre dernier le président de la Comue, Pascal Olivard, a donc préféré jeter l’éponge.
Où en est l’autonomie des universités ? Dix ans après le choix par les universités d’acquérir des « responsabilités et compétences élargies » prévues par la loi relative aux libertés et responsabilités des universités d’août 2007, le colloque annuel de la Conférence des présidents d’université s’interrogera cette année sur l’état de leur autonomie : au reflet des comparaisons internationales, peut-on réellement parler d’universités autonomes aujourd’hui en France ? Vers quelles nouvelles formes d’autonomie les universités françaises souhaitent-elles se diriger à l’horizon 2025 ? Quels nouveaux leviers faut-il désormais mettre en œuvre pour accroître la capacité des établissements à répondre toujours mieux aux grands défis que lui propose la Nation ? Quels engagements doit-on attendre de l’État envers ses opérateurs pour que soit possible l’élévation générale du niveau de qualification de la population ? Comment développer le rayonnement scientifique et culturel de la France et de l’Europe dans un monde toujours plus concurrentiel et confronté à une profonde crise dans son rapport au savoir ? C’est à ces questions, notamment, que la CPU proposera de répondre.