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Comment l’université de Montréal a revisité son expérience candidat

L’université de Montréal compte 65 000 étudiants au plein centre de la ville

Avec plus de 10 000 internationaux parmi ses 65 000 étudiants, l’université de Montréal se distingue par sa multiculturalité sur un campus qui propose de nombreuses activités. « Nous sommes une université mais proche des Grandes écoles française dans notre fonctionnement avec des cursus sélectifs et une grande proximité avec les entreprises », établit Michèle Glémaud, directrice du Service de l’admission et du recrutement de l’Université de Montréal.

Des étudiants ambassadeurs. Ces dernières années l’expérience candidat a été repensée en s’appuyant sur les avis des étudiants qui trouvaient souvent les processus trop compliqués et les délais de réponse trop longs. Tout un travail a été fait pour que ces délais ne dépassent pas les deux jours. « Nous avons aussi appris à faire preuve de plus d’empathie, notamment pour expliquer des refus au-delà d’un message. Pour cela ce sont environ 50 étudiants ambassadeurs que nous mettons en première ligne parce qu’ils se souviennent mieux de leur propre expérience. Après plusieurs années nous avons fait la preuve que les étudiants ont à la fois la rigueur et l’empathie nécessaires. » Dans le même esprit un Instagram est fait par et pour les étudiants.

Originaire de La Réunion, Louise est partie suivre ses études à l’université de Montréal il y a quelques années et y a été étudiante ambassadrice : « J’ai vécu ce qu’est de répondre aux questions des étudiants et vivre avec eux les étapes qui nécessitent des réponses. J’avais moi-même trouvé tout de suite facilement des informations notamment pour choisir mon parcours en baccalauréat – licence – en sciences politiques ». « Nous incitons les étudiants à prendre des cours – à les « magasiner » – en dehors de leur parcours. Par exemple en formant les médecins à d’autres disciplines. De même la maitrise de l’IA est indispensable en droit pour analyser les jurisprudences », reprend Michèle Glémaud.

Les étudiants ambassadeurs sont conventionnés et reçoivent une rémunération de 18$ à 29€ canadien de l’heure selon leur niveau d’études. Ils ne peuvent pas travailler plus de vingt heures par semaine.

Mieux sélectionner pour répondre aux demandes des territoires et des populations. Afin d’être une université plus inclusive, qui ne s’appuie par uniquement sur les notes dans son processus de sélection, l’université s’intéresse également de plus en plus à la motivation des candidats. Notamment pour former des professionnels susceptibles de se rendre dans des régions qui manquent de certains profils. « Nous avons également travaillé sur l’axe de la diversité pour favoriser l’accès des premiers peuples comme des communautés noires dans l’accès à certaines professions », explique Michèle Glémaud. Aujourd’hui ce sont 19 programmes qui sont concernés dans une perspective inclusive qui doit éviter la discrimination positive à l’américaine.

Restrictions des visas des étudiants internationaux au Canada : quel impact pour l’université de Montréal? Pour l’instant l’université n’est pas touchée par les restrictions sur les visas envisagées par le gouvernement canadien pour les étudiants internationaux. « Le gouvernement veut resserrer le processus pour éviter des effets pervers et vérifier que les institutions ont bien la structure pour bien accompagner les étudiants. Dans nos discussions avec le gouvernement du Québec on nous demande d’accompagner les étudiants dans toutes les étapes. Le gouvernement ne veut plus recevoir d’étudiants internationaux qui auraient des difficultés à s’intégrer et à trouver un logement. Nous allons probablement avoir un nombre d’étudiants précis mais nous ne serons pas finalisés en tant qu’institution bien organisée », commente la directrice.

  • Du « bac au bac » : 2 974 élèves français de terminale ont postulé cette année en baccalauréat (licence) à l’université de Montréal et 1 000 ont été sélectionnés à l’automne 2024 sur des moyennes qui dépassent toujours les 16/20 et varient selon les cursus. En tout ce sont aujourd’hui 3 000 étudiants français qui sont présents sur le campus. « Ils réussissent bien dans de petites cohortes avec des tableaux de bord qui permettent de voir qui sont les étudiants en situation d’échec », commente la directrice du recrutement. Les frais de scolarité sont de l’ordre de 3 000€ par an.
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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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