ORIENTATION / CONCOURS, POLITIQUE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

DATA DE L’ETE : Filles et garçons, une égalité toujours en trompe l’œil

La réussite des filles (en bleu) et des garçons (en orange) aux différentes étapes de leur formation

A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le ministère de l’Education nationale et de la jeunesse (MENJ) présente sa nouvelle édition de son étude « Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur ». L’occasion de retrouver sous forme d’infographies et de graphiques des données statistiques sur la réussite comparée des filles et des garçons depuis l’école jusqu’à l’entrée dans la vie active. La Conférence des grandes écoles (CGE) dévoile également les résultats de son 8ème baromètre sur l’égalité femmes-hommes. Principaux enseignements de cette nouvelle édition : même si une sous-représentation des étudiantes dans certaines filières et des femmes dans les instances de décision au sein des établissements subsiste, la grande majorité des Grandes écoles dispose désormais de stratégies et de plans d’action dédiés à l’égalité femmes-hommes.

Français vs. maths ? S’il est une opposition qui cristallise bien les différences de genres c’est celle du niveau en français et en mathématiques. Au début de l’école élémentaire, les filles ont des résultats équivalents aux garçons en mathématiques mais nettement supérieurs en français. Elles conservent cet avantage en français à la sortie de l’école élémentaire. En mathématiques cependant, elles ont des résultats inférieurs dès le CE1 avec des scores TIMMS respectifs de 478 et 491 en France. Un résultat qu’on retrouve dans l’ensemble des pays européens : en Allemagne respectivement 516 et 526, en Italie 509 et 521 mais seulement deux points d’écart en Finlande (531 et 533).

Les résultats des filles et des garçons à l’entrée en CE1

A la sortie du collège les filles ont un meilleur taux de réussite au diplôme national du brevet (DNB). Elles obtiennent de meilleurs résultats en « compréhension de l’écrit » (score PISA de 505 contre 480) mais sont en retrait en mathématiques sur les garçons avec des scores respectifs de 478 et 487.

Là aussi les différences sont notables dans l’ensemble des pays. Pratiquement à égalité avec les filles en mathématiques les garçons finlandais sont par exemple très en retrait en compréhension de l’écrit avec des scores respectifs de 495 et 546.

Les résultats des filles et des garçons à la sortie du collège

Une orientation toujours sexuée. Après le collège, les filles s’orientent davantage en voie générale et technologique que les garçons, plus nombreux en voie professionnelle et en apprentissage.

Au lycée et en apprentissage, les filles et les garçons suivent des parcours différents. Que ce soit dans la voie générale, technologique ou professionnelle, les filles s’orientent moins vers les filières scientifiques, sauf celles liées au secteur santé. La part de filles dans les spécialités préfigure bien leurs choix futurs dans l’enseignement supérieur ou de métiers.

Les taux de réussite au baccalauréat sont meilleurs pour les filles (84% contre 75%) qui, en outre, obtiennent davantage de mentions, quelle que soit la série.

Les orientations dans l’enseignement supérieur prolongent les choix effectués au lycée. Dans les autres pays européens, les femmes sont également moins souvent présentes que les hommes dans la plupart des filières scientifiques de l’enseignement supérieur. Par ailleurs, les filles ont moins confiance dans leur réussite scolaire, en particulier en mathématiques que ce soit en sixième ou en seconde, tout en étant plus ambitieuses dans leurs orientations.

Du côté des Grande écoles le baromètre de la CGE montre que si les écoles de management affichent encore cette année une mixité parfaite au sein des formations initiales (la moitié des étudiants sont des femmes), les étudiantes représentent toujours seulement un tiers des effectifs des écoles d’ingénieurs. Mais l’analyse de la mixité au sein des salariés des établissements révèle en revanche une tendance inverse : 63,2 % des écoles d’ingénieurs sont des établissements mixtes par la répartition femmes-hommes de leur personnel contre seulement 19,2 % pour les écoles de management.

 

À la sortie de la formation initiale, les femmes sont davantage diplômées que les hommes, ce qui se retrouve dans les autres pays européens.

 

A diplôme égal, les femmes occupent moins souvent un emploi, en particulier un emploi stable : 72% sont en CDI contre 80% des hommes après un master universitaire par exemple. Des différences qu’on retrouve à la sortie des Grandes écoles…

La vie étudiante. Les données sexuées ne sont pas cantonnées aux questions d’orientation et d’études. Au cours de leur scolarité, de la fin de l’école élémentaire jusqu’au lycée, les filles se sentent aussi bien que les garçons dans les établissements et ont une perception plus positive des règles scolaires. Toutefois, elles déclarent subir plus de violences à caractère sexuel. Les garçons, eux, subissent plus de violences physiques. Les filles se sentent autant en sécurité dans les établissements que les garçons mais moins aux alentours et surtout dans les transports scolaires.

Pour la 5ème année consécutive, la CGE a justement souhaité consacrer un focus aux dispositions mises en place par les établissements pour lutter contre les Violences Sexistes et Sexuelles (VSS).  91,2 % des établissements répondants déclarent disposer d’une cellule (ou d’une personne contact) chargée de traiter les situations de harcèlement sexuel ou de comportements sexistes ; ils étaient seulement 56,5 % il y a trois ans. Si les actions de sensibilisation de ces cellules sont menées principalement à destination des étudiants, elles concernent aussi les salariés : 41,7% déclarent que des procédures disciplinaires ont été engagées au sein de leur établissement ne serait-ce qu’une fois à l’encontre d’étudiants reconnus comme étant responsables de harcèlement sexuel ou de comportements sexistes.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

1 Comment

  1. D’accord et ducoup ? Les garçons sont moins doués en français c’est pas grave mais oh! Les filles sont moins douées en maths, c’est dramatique ?
    Les garçons ont moins de chance d’avoir un diplôme c’est pas grave mais oh non les filles ont moins de chances d’être employées.. ah peut-être que c’est parce qu’il y a plus d’emplois en sciences qu’en lettres 🤔

    Que faudrait-il faire ? Obliger les garçons à rater leurs examens de mathématiques ? Virer des hommes compétents parce qu’il n’y a pas assez de femme ? Obliger les filles à se diriger dans des filières avec plus d’emplois ?

    Il n’y a aucun besoin d’égalité lorsque l’on parle de compétences, ceux qui sont compétents dans leurs domaines sont embauchés à condition qu’il y a de la demande dans cet emploi, rien de sorcier.

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