« L’ADN de l’école est d’être orientée « solutions » et nous avons réfléchi à comment amener nos étudiants à savoir mieux s’adapter en se rendant plus sur le terrain dans les entreprises de notre écosystème », résume Eloïc Peyrache, le directeur général d’HEC en amont de la présentation du nouveau curriculum de son PGE qui entend s’affirmer comme une « École de management, de sciences sociales, et des données ». Un directeur qui insiste sur les fondamentaux d’une « école de l’excellence mais aussi de la diversité, de l’entreprenariat avec plus de 300 entreprises incubées et bien sûr d’une recherche que nous mettons à la disposition dans la société dans une institution « non profit » ».
Deux ans de travail. Pendant deux ans Yann Algan, le doyen de la Grande école d’HEC, et Julie Thinès, sa responsable académique, ont travaillé à la refonte du curriculum du PGE. « La maitrise des grands enjeux doit passer pour nos étudiants par une connaissance pluridisciplinaire en sciences du management, en sciences sociales et en sciences de données. Ainsi ils doivent pouvoir dépasser le seuil esprit critique pour apporter des solutions dans un esprit entrepreneurial », explique Yann Algan.
Une rénovation à laquelle ont participé les étudiants – on les a vus revendicatifs ces dernières années – mais qui répond avant tout à la demande des entreprises. « Nous voulons aligner les planètes en répondant à la fois aux demandes de nos étudiants et à celles d’entreprises qui sont engagées dans une profonde mutation industrielle », définit Yann Algan.
Mais depuis combien de temps le programme Grande école d’HEC n’avait-il pas été revisité ? « Une dizaine d’années mais il y a eu entre temps beaucoup d’innovations. Cette année l’ajout considérable est d’être allé au cœur de tous les cours. Nous avons transformé des cours existants avec toujours les même 150 cours mais revisités. Un travail en profondeur ! », spécifie Eloïc Peyrache.
Les questions ESG au cœur. Les 400 étudiants qui arrivent chaque année en première année vont toujours commencer leur année par un séminaire de trois jours à Chamonix. « Il s’agit de les faire travailler ensemble après deux années assez solitaires en classe préparatoire, leur faire faire du sport et leur faire prendre conscience des grands enjeux climatiques tout en créant un esprit de promotion », insiste Julie Thinès. Ce parcours dit « Engagement » vise à « faire grandir les responsables du monde de demain en les incitant à réfléchir à leur engagement au service de la préservation des écosystèmes et de la cohésion de la société, au sens de leur travail et au rôle et à la responsabilité des organisations ».
Si un cours sur les enjeux climatiques démarrera toujours cette première année, de nombreux autres aspects seront dorénavant traités au travers de cas dans les entreprises. « Nous sortons des seuls enjeux, sur lesquels il y a consensus et qui ont déjà été bien traités en classe préparatoire, pour parler de la transformation de l’entreprise », résume Julie Thinès. « Nous avons doublé le nombre d’heures de cours consacrées aux questions d’ESG. En comptabilité les cours ne sont plus seulement là pour donner des informations financières mais aussi pour établir comment l’entreprise affecte la société ou le climat », établit Yann Algan.
Pendant leur première année, les étudiants suivront également 30 heures d’un parcours d’engagement dans des entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) pour « créer du vécu et de l’expérience » et notamment dans les dimensions ESG (environnement, social et gouvernance). La mission devra impérativement impliquer les étudiants dans des actions concrètes de terrain telles que des maraudes, des distributions alimentaires, des opérations de dépollution, ou encore de l’aide aux devoirs. Cette expérience a pour objectif de « faire gagner les étudiants en maturité sur les fractures et la diversité sociales, et de leur faire découvrir différentes causes et formes d’engagement ».
La première année (dite année de L3) est placée sous le « signe de l’ouverture en sciences sociales et aux différents savoirs, et d’une forte confrontation aux réalités de terrain au travers d’un parcours d’engagement ».
L’année de L3 se veut également beaucoup plus généraliste et pluridisciplinaire, avec des cours en droit, en économie, en comptabilité, en analyse des données et au moins un cours obligatoire au choix sur le futur des démocraties, la géopolitique, les révolutions de l’IA ou les comportements humains et la psychologie.
Les étudiants sont enfin amenés à poursuivre l’ouverture de leur parcours en choisissant entre l’approfondissement dans le cadre d’une licence universitaire (philosophie, sociologie, économie, mathématiques…) ou d’un échange international d’un semestre au sein de l’une des meilleures universités au monde où ils seront libres de suivre les cours qu’ils souhaitent.
Le Cycle Master (années M1 et M2) est quant à lui « placé sous le signe du management et d’un développement de l’esprit orienté « solutions » au travers d’un parcours entrepreneurial ».
Alors que l’année de L3 est placée sous le signe de l’ouverture disciplinaire et de la confrontation aux réalités sur le terrain, le cycle du Master in Management débute en 2ème année (800 étudiants) avec un cursus en sciences du management, un parcours en sciences des données, un travail de fond sur les compétences managériales (gestion d’équipes, négociation, leadership…), un esprit entrepreneurial et, enfin, la personnalisation au travers d’un choix de cours dans un catalogue de plus d’une centaine électifs regroupés en mineures (Climat, IA et technologie, Entreprenariat, Droit Politique et Société, Culture, Data…).
Pouvant inclure une année de césure, faite de stages ou de parcours de double diplôme avec des écoles d’ingénieur en France (École polytechnique, Ecole des Mines, École des ponts, ENSAE, Agro…), il se termine avec l’année de M2 (1200 étudiants), qui permet un fort approfondissement avec plus d’une vingtaine de majeures sur le campus d’HEC et de doubles diplômes, français ou internationaux (dont Yale, MIT, Tsin hua, National University of Singapour, Sciences Po…).