23 écoles auditionnées, 33 formations évaluées et 22 visites réalisées. Ce sont les chiffres clés 2018-2019 de la CEFDG présentés par Carole Drucker-Godard, sa présidente, le 9 octobre dernier à l’occasion d’un un bilan de l’évolution du référentiel sur l’année écoulée fait devant la presse
L’entrée en vigueur du nouveau référentiel. En 2019, la CEFDG s’adresse à plus de 55 établissements, 112 formations visées et 116 121 étudiants. C’est 2 établissements et 3 309 étudiants de plus qu’en 2018. Mais 2019 a surtout été marquée par la mise en action du nouveau référentiel présenté en juillet 2018, dont la possibilité pour les établissements possédant au moins un grade de master pour 4 ans, d’avoir des programmes éligibles immédiatement à un grade de visa ou de master. Ainsi, quatre formations ont été évaluées sans avoir à attendre la sortie des 3 premières promotions. Toutes les demandes ont été accordées.
De même, les établissements peuvent également demander immédiatement l’extension de visa ou du grade sur leurs nouveaux sites, sans attendre les 3 ans réglementaires. Cette nouvelle mesure est un franc succès avec 8 demandes d’extension, dont deux refus. Carole Drucker-Godard, qui a noté une nette augmentation du nombre de demandes, nous explique que « les extensions de site sont dans l’air du temps, c’est une vraie tendance portée par les écoles de commerce. Nous sommes particulièrement attentifs à l’homogénéité, la qualité et les volumes de professeurs permanents entre les sites ».
Se rapprocher du HCERES. Oui mais par trop… Autre nouveauté phare du référentiel de 2018 : la systématisation des visites sur site de la CEFDG, et non plus seulement en cas de première demande. Carole Drucker-Godard s’estime « très satisfaite de cette nouvelle mesure, car elle permet de voir l’adéquation des locaux avec le positionnement de la formation et d’aller à la rencontre des équipes pédagogiques et des étudiants. »
Ces visites sur site pourraient être le début d’une collaboration entre le HCERES (Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur) et la CEFDG. La présidente a en effet soulevé la possibilité de « combiner nos efforts pendant les visites sur site avec le HCERES, mais de façon plus minime que la relation qui lie le HCERES et la Commission des titres d’ingénieurs (CTI) ». En mettant en commun les calendriers des deux organismes, 4 écoles pourraient faire l’objet de visites communes d’ici 2 ans. Mais attention, précise Carole Drucker-Godard cette potentielle collaboration est « un rapprochement uniquement fonctionnel. Il n’est pas question que la CEFDG soit intégrée au HCERES. La CEFDG demeure une organisation sûre, durable et autonome ».
Des points de vigilance qui évoluent. Au cours de l’année 2018-2019, la CEFDG a noté le renforcement ou l’apparition de nouveaux points de vigilance. Ainsi, les membres de la CEFDG ont été particulièrement attentifs à la qualité des échanges universitaires proposés et aux modes de recrutement des étudiants en admission sur titre. Plus précisément, pour la présidente de la CEFDG « nous sommes et resterons extrêmement vigilants aux modalités des concours propres. Nous voulons garantir l’égalité entre les candidats et attendons une entière transparence de la part des établissements ». Les écoles sont ainsi dans l’obligation d’informer la DGESIP des modifications effectuées dans leur règlement pédagogique concernant les concours, 6 mois avant leurs mises en application. Carole Drucker-Godard précise à ce sujet que « le cas de emlyon est une exception : notre silence ne vaut pas acceptation ».
La commission sera désormais très attentive aux quotas des concours AST, aux taux et à la barre de sélectivité. Il faut une « vraie maitrise de la croissance des effectifs avec une adaptation des moyens, des taux d’encadrement et in fine, de la qualité académique proposée », précise Carole Drucker-Godard.
Pas plus sévère. Au vu de la polémique qui a suivi l’obtention pour seulement 3 ans du grade de master par l’Inseec SBE ou des durées limitées qu’ont obtenu respectivement l’ISG et PSB (1 et 3 ans), Carole Drucker-Godard insiste : « La CEFDG n’a pas été plus sévère cette année, au contraire, nous avons été plus souples, mais toujours aussi vigilants ». Ainsi, si ce sont seulement 4 programmes visés à bac+3 qui ont obtenu la durée maximum de 5 ans – contre 9 l’année dernière – ce sont en revanche 9 visas et grades de master qui ont été accordés cette année contre 5 en 2018.
Ce bilan a d’ailleurs également été l’occasion de souligner l’apparition de nouveaux points forts chez les établissements visés ou gradés par la CEFDG. L’ancrage territorial est ainsi beaucoup plus développé qu’en 2018, particulièrement pour les programmes bachelor. De même, la qualité du corps professoral et des productions scientifiques se sont amélioré.
De même, l’hybridation des compétences apparait pour la première fois comme une tendance de fond. Carole Drucker-Godard le sait, « la CEFDG va très prochainement devoir accompagner des écoles ayant des formations hybrides avec de vrais doubles diplômes. Nous analyserons chaque formation au cas par cas et ne pénaliserons pas les institutions s’il n’y a pas 50% de docteurs en gestion dans le corps professoral permanent ». En revanche, l’innovation et l’entrepreneuriat ne constituent plus des facteurs de différenciation, ils ont été normalisés.
Bachelor et grade de licence. C’est quasiment officiel : la CEFDG sera bien responsable de la délivrance du grade de licence aux bachelors des écoles de management. La commission est actuellement dans l’attente du cahier des charges édicté par le MESRI pour commencer à travailler sur la création de ce nouveau référentiel. Carole Drucker-Godard nous précise que « le grade de licence se différenciera du visa bac+3 par son adossement à la recherche. Nous attendons une initiation à la recherche avec probablement un encadrement plus fort de la part des professeurs permanents publiant ». Ainsi, le grade de licence amènera plus facilement à une poursuite d’étude alors que les formations seulement visées à bac+3 devront justifier d’une insertion professionnelle plus forte.
Le calendrier à venir sera très chargé. La commission s’attend à recevoir très prochainement une trentaine de demandes.
La constitution de la commission évolue. Pour pouvoir être pleinement reconnue sur les questions de certification professionnelle et être en accord avec la loi Penicaud, la commission accueillera en 2020 des représentants des instances professionnelles : patronat et syndicat. Ainsi, ce sont 4 à 8 membres supplémentaires, à parité égale, qui rejoindront bientôt la CEFDG.
Enfin, cette rentrée est l’occasion pour les membres de la commission de signer une charte éthique cherchant à diminuer, autant que possible, les conflits d’intérêts.
Juliette Berardi