Fruit de l’alliance de 29 des meilleures business schools du monde entier (HEC en France, Esade en Espagne, Saint-Gallen en Suisse, Keio au Japon, etc.) le programme CEMS est l’un des masters en management les plus côtés dans le monde (5ème selon le dernier classement de référence du Financial Times). Son directeur général, Roland Siegers nous explique pourquoi et comment l’intégrer.
Olivier Rollot : Le CEMS est né en 1988 et a fait beaucoup parler de lui avant de se faire un peu oublier. Non ?
Roland Siegers : Longtemps ce fut aux seules écoles membres de communiquer sur le programme et certaines avaient d’autres priorités. Depuis 2012 nous avons repris cette communication en main. Si vous avez connu le CEMS initial et européen, vous pouvez constater que, depuis 2008, nous sommes devenus internationaux. Le CEMS aujourd’hui c’est 29 business schools dans le monde dont neuf en dehors de l’Europe, et 1200 étudiants formés chaque année.
O. R : Quel est le concept du CEMS ?
R. S : Le CEMS est un master conjoint en 1 an enseigné de la même façon dans tous les pays avec deux trimestres académiques et un trimestre de stage. Le tout toujours intégré dans un master local sachant que chaque école peut envoyer au maximum 80 étudiants. En plus de l’anglais et de sa langue maternelle la maîtrise d’une troisième langue est requise afin de s’exposer à une autre façon de penser.
A HEC Paris, le CEMS se déroule ainsi pendant la deuxième année du programme grande école. Obtenir le diplôme CEMS c’est s’ouvrir beaucoup de portes dans le monde où il est reconnu partout et apporte un plus à l’heure où de de plus en plus d’écoles sont accréditées Equis ou AACSB. HEC c’est bien mais le CEMS en plus c’est mieux !
O. R : Mais qu’apporte le CEMS en plus d’un échange classique ?
R. S : D’abord un cursus totalement cohérent à HEC, Saint-Pétersbourg ou Tokyo, ensuite la garantie de suivre un cursus dans une classe à 50% internationale, enfin un rapport privilégié avec des entreprises qui sont membres du CEMS et suivent de près les étudiants. Une promotion du CEMS c’est 65 nationalités avec des Allemands très présents (19% des étudiants mais seulement 30 venant de Cologne). Les Chinois sont troisièmes mais, eux aussi, ne sont que 50% à être issus de business school chinoises directement partenaires.
O. R : Comment sélectionnez-vous les business schools membres ?
R. S : Nous en choisissons une par pays (mais possiblement plus dans de très grands pays comme les États-Unis ou en Chine) qui doit être la ou l’une des toutes meilleures. C’est-à-dire bien sûr accréditée AACSB ou Equis, bien classée, ayant une bonne réputation académique, une connexion étroite avec le monde des affaires, etc.
O. R : Vous le disiez, les entreprises sont très présentes dans votre programme.
R. S : 70 entreprises multinationales sont membres et interviennent partout jusque dans le recrutement des étudiants. Ensuite les entreprises nous envoient des professionnels pour enseigner, soumettent des problèmes à résoudre, proposent des stages, etc. 35 à 40% de nos étudiants restent ensuite dans les entreprises où ils étaient en stage.
L’enseignement est lié à la réalité du monde des affaires et nous simulons des expériences qui vont bien au-delà de la théorie pour exposer nos étudiants à des contextes inconnus et différents. Avec l’apport d’écoles turque, américaine ou chinoise, les discussions de groupe sont devenues de plus en plus complexes et intéressantes.
O. R : Où vont travailler les diplômés du CEMS ?
R. S : Leurs ambitions ont bien évolué. Aujourd’hui ils rêvent de moins en moins de la banque d’investissement et de plus en plus de la Silicon Valley et d’entreprises comme Google, Apple, etc. Beaucoup de ces entreprises ont d’ailleurs intégré le CEMS.