Sa première promotion est entrée en 1992 mais c’est en 1993 qu’elle a officiellement été créée. « L’Ecole des Mines Albi-Carmaux a failli voir le jour à Nevers ou à Pau mais c’est finalement pour Carmaux, pour le symbole de Jean Jaurès que Michel Rocard, alors Premier ministre, a imposé Albi contre la volonté du président François Mitterrand », se souvient Christian Desmoulins, le premier directeur de l’école. Avec près de 1 000 étudiants – 968 très précisément – IMT Mines Albi-Carmaux joue aujourd’hui un rôle majeur au sein d’un pôle universitaire albigeois conséquent : 6000 étudiants pour une ville de 52 000 habitants.
Recherche et valorisation. Proche des entreprises avec la priorité donnée à la recherche appliquée, IMT Mines Albi s’inscrit dans les fondamentaux de l’IMT tout en ayant ses spécificités au premier rang desquelles ses quatre grandes spécialités que sont les « matériaux pour l’aéronautique et le spatial », « poudres, santé et nutrition », « énergies renouvelables, biomasse, déchets éco-activités » et
« amélioration des processus d’entreprise ». Autant de thématiques qui mènent souvent à la création d’entreprises. « Notre démarche volontariste trouve régulièrement sa concrétisation par des créations de jeunes pousses qui s’installent durablement dans leur territoire », explique Narendra Jussien, le directeur de l’école. On peut ainsi citer la société Aurock, une jeune pousse créée par deux doctorants de l’école il y a 10 ans autour du développement d’un nouveau procédé de formage de pièces métalliques dans des moules en béton. Aujourd’hui Airbus fait appel à eux et envisage même de repenser ses lignes de production pour appliquer leur procédé. « Dans le domaine des poudres, les chercheurs travaillent classiquement à la conception de médicaments, par exemple avec les laboratoires Pierre-Fabre. Mais les mêmes techniques peuvent avoir bien d’autres usages bien éloignés du médicament comme le nettoyage en cours de fonctionnement de moteurs de grandes tailles ».
Ouverte sur la diversité et l’international. C’est unique pour une école d’ingénieurs généraliste : l’IMT Mines Albi-Carmaux compte 40% d’étudiantes toutes thématiques confondues. Dans sa filière en alternance, elles sont même 62% cette année y compris dans les options liées aux bâtiments. « La santé (en particulier notre double diplôme pharmacien-ingénieur) a probablement été le facteur déclenchant mais cela nous a surtout permis de nous faire connaître et de montrer que les études d’ingénieurs ne sont pas réservées aux garçons », analyse Narendra Jussien.
Côté ouverture sociale, un tiers de ses étudiants sont des apprentis. Un quart de leur formation académique se fait à distance. « Ainsi nos apprentis peuvent travailler dans des entreprises de toute la France. Nous avons des apprentis de Dunkerque à Perpignan. Notre catalogue de cours à distance génère chaque année près de 1,2 million de pages vues. » En 2018 a été pour la première fois diplômée une ingénieure passée par les Cordées de la réussite de l’école puis un DUT avant d’intégrer l’école en admission sur titre.
Enfin l’école compte également 20% d’étudiants internationaux grâce au développement de quatre masters DNM (diplôme national de master). En 2019 l’école lancera un nouveau master DNM ITAAT en « Informatique pour le transport aérien » consacré à la gestion de l’aéroport dans le cadre d’un consortium de 17 partenaires mené par l’Université polytechnique de Bucarest. « Les étudiants étrangers choisissent d’abord nos thématiques et reconnaissent ainsi notre excellence scientifique. Ensuite vient le campus, à l’américaine. Enfin, la perspective de s’installer dans une ville moyenne est plus rassurante pour eux car ils savent qu’ils ne seront pas anonymes et livrés à eux-mêmes. Cela est d’autant plus vrais que nous leur fournissons le gîte et le couvert dans nos résidences étudiantes très récentes. »
Et maintenant ? La progression des effectifs de l’IMT Mines Albi-Carmaux est régulière : de 562 en 2012, ils sont passés à 967 en 2017. En 2020 l’école en attend 1150. Une hausse qui se traduira principalement par l’augmentation du nombre d’étudiants venus de l’étranger. Le tout dans un contexte qui ne semble pas devoir conduire à une fusion avec l’IMT Mines Ales contrairement à ce qui s’est passé entre les écoles de l’Institut Mines Télécom de Lille et Douai (fusionnés sous l’appellation « IMT Lille-Douai) comme de Nantes, Rennes et Brest qui sont devenus l’IMT Atlantique. « Il ne vous pas échappé que ces fusions concernaient des écoles des Mines et des Télécoms. Pas deux écoles des Mines », explique Narendra Jussien : « Non il n’y a pas de fusion en vue entre nos deux écoles qui sont par ailleurs très éloignées géographiquement ».
- En 25 ans, l’École a diplômé 4100 ingénieurs, formé 500 docteurs dans ses laboratoires de recherche et accompagné 40 projets de création d’entreprises via son incubateur. Avec 4 millions d’euros de contrats de recherche par an, elle cultive un lien étroit entre le monde scientifique et industriel et compte plus de 1 500 entreprises partenaires. Chaque année, près de 100 articles sont publiés dans des revues scientifiques.