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Masters en management : la France demeure leader mais…

Parmi les 70 business schools dont les masters en management classées cette année par le Financial Times dix-sept sont françaises. Si de nombreuses grandes écoles françaises perdent des plumes dans ce nouveau classement, la France n’en maintient donc pas moins son rang de nation leader des business schools devant le Royaume Uni. Les deux fusions, qui lui ont fait perdre deux établissements classés mais aussi pas mal de places, sont en effet compensées par deux entrées : l’Iéseg et l’ESC Rennes school of business qui intègrent pour la première fois le classement grâce à leurs accréditations Equis et AACSB.

Une école allemande dans le trio de tête

Sur le podium, si l’ESCP Europe ne retrouve toujours pas sa première place de 2010, elle n’en reste pas moins deuxième derrière l’inoxydable Saint-Gallen, leader depuis maintenant trois ans. Ces deux écoles sont rejointes pour la première fois sur le podium par la WHU Beisheim, une école de management privée qui n’était pas classée l’année dernière mais était 6ème en 2011. Surtout une école qui se classe en tête pour le salaire de ses diplômés : plus de 97 000 $ par an quand HEC ne dépasse que de peu les 76 000 (à noter que deux écoles allemandes et deux indiennes remportent les quatre premières places de ce sous classement). Pour autant Saint-Gallen est-elle la plus « rentable » : un salaire moyen d’un peu plus de 80 000 euros pour seulement 6 000 francs suisses de frais de scolarité et un taux d’emploi de 100% trois mois après la remise du diplôme.

Deux nouvelles écoles françaises classées

Tout de suite derrière le trio de tête HEC maintient sa quatrième place pendant que son programme Cems, qui était jusque-là 3ème, se retrouve seulement 7ème. Juste derrière, l’Essec perd trois places (8ème), l’EM Lyon deux (11ème) alors que Grenoble EM se maintient à la 13ème place juste devant l’Edhec (qui perd elle deux places).

L'ESC Rennes fait son entrée dans le classement à une excellente 36ème place (photo Marc Josse)

Dix places plus loin se trouve une entrante : l’Iéseg qui profite de ses accréditations Equis et AACSB pour parvenir directement à la 24ème place et y précède l’ESC Toulouse (26ème, – 6 places), Skema (- 2 places et 29ème), Audencia (31ème, – 8 places). Entrées dans le classement en 2012, Télécom BS et l’ESC Montpellier progressent de 8 et 13 places pour devenir respectivement 34ème et 36ème ex aequo avec la deuxième école française entrante : l’ESC Rennes.

Les deux écoles issues de fusions que sont Kedge (38ème) et Neoma (39ème) sont elles loin de retrouver les niveaux qu’avaient les écoles fondatrices séparément puisque BEM était 30ème et Euromed 34ème mais surtout Rouen BS 19ème et Reims MS 25ème en 2012. L’addition des marques se révèle donc plutôt négative vue du FT cette année. Derrière l’IAE d’Aix fait une sérieuse chute que pouvait présager son accréditation Equis réduite à trois ans (- 14 places et 54ème) alors que l’ICN perd elle sept places (60ème).

Et les autres ?

Avec la troisième place de la WHU Beisheim et la 9ème de la HHL Leipzig Graduate Schoolk of Management, l’Allemagne se replace dans un classement où ses business school n’ont jamais beaucoup brillé, laissant depuis plusieurs années la place à leurs homologues suisses de langue allemande et, au premier chef, Saint-Gallen. En tout cinq business schools allemandes sont classées (dont ESCP Europe). Avec seulement treize universités classées, les Britanniques perdent deux établissements par rapport à 2012 : hors ESCP Europe, le premier classé, l’Imperial College n’est que 12ème. Loin derrière, l’Espagne et la Belgique comptent chacune quatre établissements classés (les premiers sont respectivement l’IE 5ème et Louvain 28ème), l’Italie trois (la Bocconi 17ème avec une belle progression). Enfin, la Suisse, l’Inde (Ahmenabad 18ème mais en baisse), la Pologne (Kozminski 25ème) et la Chine (Sun Yat Sen 44ème) comptent deux représentants.

Au total un classement sans bouleversements majeurs mais qui voit beaucoup de business schools françaises perdre des places face à une concurrence de plus en plus rude qui ne vient pas forcément de là où l’attendait : les pays émergents stagnent plutôt quand l’Allemagne pointe le bout de son nez au plus haut.

Olivier Rollot (@O_Rollot)

  • Le numéro spécial du Financial Times tout entier est téléchargeable sur son site avec notamment un entretien avec Jean-Michel Blanquer pour l’Essec et un regard très critique porté sur le monde des business schools par Simon Caulkin, ancien dean de la Saïd business school d’Oxford.
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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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