« C’est plus un sentiment de non-appartenance au groupe. En tant que femme, je n’ai pas le sentiment d’avoir pleinement ma place dans ce domaine. J’ai l’impression de ne pas « coller » au profil de l’informaticien en général. J’ai des passions très différentes en dehors de l’informatique et j’ai l’impression que c’est rarement le cas de mes camarades. » Des témoignages comme celui de cette étudiante en informatique, l’étude Gender Scan Etudiants 2025 en regorge. Résultat : la proportion de femmes dans les métiers des STIM (science, technologie, ingénierie, mathématiques) stagne et baisse même chez les ingénieurs.
« Lorsqu’elles s’orientent vers ces métiers les femmes le font le plus v contre l’avis de leurs professeurs mais aussi, et c’est nouveau, contre aujourd’hui l’avis de leurs pairs. Nous assistons à une remontée de préjugés sexistes dans les jeunes générations », s’inquiète Claudine Schmuck, directrice de l’agence Global Contact qui réalise l’étude.
Pour lutter contre ces comportements les écoles d’ingénieurs ont développé de nombreux dispositifs, notamment pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles (VSS). Indispensable quand on sait l’appétence qu’ont les entreprises pour les profils féminins dans ces métiers. « C’est plus difficile de recruter 25% de femmes dans la tech que 35% dans les conseils d’administration », constate Vincent Lecerf, DRH du groupe Orange, qui développe des actions spécifiques pour former plus de femmes dans ses CFA.
Oui mais voilà : encore faut-il que le message passe auprès des étudiants. Comme le révèle encore l’étude une part significative des femmes dans les études STIM et numériques en France a été directement la cible de comportements sexistes et de harcèlement.
Un quart des étudiantes en STIM ont été victimes de comportements sexistes, et cette proportion grimpe à plus d’un tiers (36%) dans les études numériques. Près d’une femme sur dix en STIM et plus d’une femme sur huit en numérique déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel. Une évolution des données concernant les remarques sexistes entendues par les femmes dans les filières STIM et numériques en France entre 2021 et 2025 qui est plutôt stable entre 2021 et 2025, et se maintient à un niveau élevé.
