- Tout l’été nous vous proposons de retrouver des grands entretiens publiés sur ce blog en 2014-2015 et qui présentaient des stratégies d’établissements.
C’est l’un des points forts de la loi réformant l’enseignement supérieure de 2013 : pour éviter leur échec dans des licences générales, les bacheliers technologiques sont fortement incités à se diriger vers les IUT. Pas de quotas mais la possibilité pour chaque recteur de fixer des objectifs en fonction de sa population de bacs technos. « A Marseille nous avons été fortement incités à nous tourner vers les quartiers nord où nous sommes d’ailleurs implantés sur le site de Saint-Jérôme », explique Sophie Lengrand-Jacoulet, directrice de l’IUT Aix-Marseillequi vient de signer des partenariats avec cinq lycées marseillais pour favoriser l’orientation des bacheliers technologiques vers son IUT, l’un des plus importants de France avec ses 5 600 étudiants.
« Aujourd’hui nous recevons 30% de bacheliers technologiques et nous pensons monter à 35% à la rentrée 2015 mais encore faut-il convaincre les élèves – et les professeurs principaux – que c’est une bonne idée de nous rejoindre », confie la directrice, qui organise des rencontres dans les lycées pour expliquer aux élèves de terminales technologiques quelle sont les formations, les programmes ou encore les perspectives d’insertion des IUT.
Briser les freins à la réussite
Autocensure d’élèves qui ne se sentent pas surs d’eux, orientation vers les BTS mais aussi programmes de moins en moins en adéquation entre la terminale et l’IUT, les freins restent nombreux. « Nos professeurs de maths travaillent en ce moment avec ceux des lycées pour imaginer des dispositifs permettant d’améliorer le niveau d’élèves de STI2D qui ont bien du mal à s’intégrer dans des DUT Mesures physiques ou Génie mécanique. »
Des DUT technologiques beaucoup moins demandés que les DUT tertiaires (300 demandes pour 110 places en moyenne contre 500 à 600 dans le DUT Gestion des entreprises d’Aix-Marseille et des administrations par exemple) mais dans lequel les élèves issus de STI2D échouent pourtant beaucoup. « Ils ne demandent tout simplement d’abord de leur apprendre à travailler et à faire des efforts qu’ils n’ont jamais faits », remarque encore Sophie Lengrand-Jacoulet, également consciente de la nécessité de faire évoluer les exigences « même si nous avons déjà refondu tous nos programmes suite à la réforme des lycées ».
- Destination IAE et grandes écoles
- Une fois sur les rails ces bacs technos continueront sans doute leur cursus comme 90% des titulaires d’un DUT à Aix-Marseille. Beaucoup rejoindront ainsi une de ses 45 licences professionnelles, d’autres des écoles de management ou des IAE. Un dispositif particulier permet ainsi à une centaine de diplômés d’être présélectionnés par l’IAE Aix-Marseille et de passer ensuite un an en formation à l’étranger avant de le rejoindre en master. « Ils obtiennent à la fois le diplôme d’université d’études technologiques internationales, le DUETI, et un bachelor étranger », se félicite la directrice qui préfère pour eux cette orientation à des écoles de commerce dont elle juge les programmes pas forcément intéressants pour des jeunes « déjà très bien formés aux dimensions pratiques de la gestion ». D’autres accords sont aujourd’hui en vue avec Centrale Marseille ou les Polytech pour favoriser la poursuite d’études des titulaires d’un DUT scientifique.