L’ancien président de Dauphine, Laurent Batsch, publie avec la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) une étude sur L’enseignement supérieur prive en France dans laquelle il rappelle notamment qu’au cours de la décennie 2010-2020, la part du secteur privé est passée de 19,1 % à 24,8 % des effectifs globaux.
Dans son étude Laurent Batsch explique que la spécificité des coûts dans l’enseignement supérieur est qu’ils « sont indépendants du nombre d’étudiants inscrits à partir d’un certain seuil » puisqu’ils sont « couverts par un niveau plancher de recrutement, au-delà duquel tout nouveau client n’entraîne pas de coût marginal ». Les frais de scolarité de l’étudiant supplémentaire représentent donc « presque intégralement une marge nette ».
Si ce modèle économique de coût fixe est un modèle vertueux en termes financiers, le « biais naturel d’un établissement fondé sur ce modèle est de faire du volume ». Et Laurent Batsch d’établir : « Le rapport de la marge au montant investi, la rentabilité (résultat/actif) est donc potentiellement très élevé. C’est pourquoi il a retenu l’intérêt des investisseurs ». D’autant qu’en termes de trésorerie, la gestion financière des écoles « présente la particularité de percevoir les frais de scolarité en début d’exercice (quand ils ne sont pas réglés en plusieurs acomptes) et de disposer ainsi d’une avance de trésorerie importante ». Une avance qui dispense beaucoup d’entre elles de recourir à l’emprunt.
Résultat les prix de transaction ont grimpé selon lui jusqu’à atteindre 20 fois l’EBIT de l’école (solde proche du résultat d’exploitation) ou 15 fois l’EBITDA… Qu’il faut rembourser… Dans le cas de l’achat par des fonds c’est en revendant l’entreprise. « Pour doubler la valeur de sa mise dans un temps moyen de 5 à 7 ans, l’entreprise acquise doit dégager une rentabilité annuelle de 10 % à 15 % », signifie Laurent Batsch.