UNIVERSITES

Parcoursup, Monmaster, enseignement supérieur privé : France Universités fait le point

Maintenant installée dans le quartier d’affaires de l’Opéra à Paris, loin de son quartier latin historique, France Universités s’y « sent bien car c’est aussi son image d’acteur économique qui s’y développe » selon les mots de Guillaume Gellé entouré ici de ses deux vice-présidents : Dean Lewis (Université de Bordeaux) et Virginie Dupont (Université Bretagne Sud)

« Nous devons avoir de nouveau les moyens financiers d’embaucher des enseignants-chercheurs, notamment pour compenser le GVT, et proposer des carrières attractives. » Président de France Universités et de l’université de Reims Champagne-Ardenne, Guillaume Gellé est inquiet pour l’avenir des compétences dans les universités alors que la moitié des enseignants-chercheurs va partir à la retraite dans les dix ans. Alors qu’il attend que la ministre s’empare du rapport Gillet pour réformer éventuellement les relations entre les organismes de formation et les universités, les relations avec les CHU lui semblent également devoir évoluer : « Depuis dix ans les universités ont beaucoup évolué mais ni les organismes de recherche, ni les CHU. Forcément un jour il faut que tout le système évolue ».

Monmaster. « Trop tôt pour en parler mais de véritables avancées alors que le premier tour de sélection vient de se terminer. » Guillaume Gellé se dit plutôt satisfait de la première saison de Monmaster, même s’il reste des « questions à traiter, notamment en cas de candidatures dans plusieurs masters d’une même université ».

Et d’insister : « Le master est sélectif. On ne peut pas laisser croire à tous les diplômés de premier cycle qu’ils pourront suivre un master. Une société avec seulement des diplômés de deuxième cycle n’est pas forcément celle qu’il faut créer. Nous tenons à la bonne insertion de nos diplômés ».

Parcoursup « Sur Parcoursup nous ne sommes mis en cause que sur les filières où il manque des places, c’est-à-dire une minorité », répond Guillaume Gellé après la publication d’un rapport du Sénat qui demande que les critères de sélection soient les mêmes partout sur le territoire (lire Parcoursup : le manque de transparence sur les critères de sélection doit cesser, selon une mission sénatoriale dans Le Monde). « Nous pensons que la réponse doit d’abord être locale en fonction des enseignements de chaque université. Tout centraliser cela ne peut pas marcher », souligne encore le président quand Dean Lewis souligne l’importance d’avoir un processus qui « démarre vite et finit vite pour permettre aux étudiants de trouver un logement.

De façon plus prospective, France Université se dit également inquiet d’une possible remise en cause de l’organisation des épreuves de spécialité du bac en mars, empêchant ainsi leur prise en compte dans Parcoursup.

L’enseignement supérieur privé. Face à un développement de l’enseignement supérieur privé qu’il juge « anarchique » Guillaume Gellé souligne qu’il y a « privé et privé » : « Pour nous il y a le privé qui relève de l’enseignement supérieur et de la recherche, qu’on comprend et qui est légitime dans un certain nombre de ses demandes, et il y a tout ce qui a suivi avec notamment le développement de l’apprentissage. Un enseignement professionnel postbac qui peut être qualitatif et mais aussi une catastrophe quand des établissements commencent à se louer des titres RNCP. Il faut à un moment dire stop ! ». France Universités a d’ailleurs demandé un moratoire l’année dernière sur la délivrance de nouveaux grades de licence.

Un développement de l’enseignement supérieur privé qui est aussi corrélé aux moyens des universités. Comme le rappelle Dean Lewis les universités « ont une capacité de formation limitée par les emplois et donc d’autres établissements s’y engouffrent ». « L’important est la qualité des formations et il faut expliciter aux familles la qualité des grades, du RNCP, bachelor, etc. Il ne faut pas laisser croire aux étudiants qu’ils pourront intégrer n’importe quel master après un premier cycle », conclut Virginie Dupont.

Quant à l’expérimentation menée par une composante de l’Upec, qui conventionne avec Galileo pour que les étudiants en échec en licence de la faculté de droit puissent bifurquer vers une formation d’assistant juridique au sein d’une école privée du groupe Galileo (lire L’université de Créteil, terrain de prospection pour le groupe d’enseignement supérieur privé Galileo dans Le Monde), elle ne choque pas Guillaume Gellé pour peu que « cela aide des étudiants en difficulté. Notre mission c’est l’insertion professionnelle et cela nous parait plutôt sain ».

 

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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