ACCRÉDITATIONS / LABELS, POLITIQUE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

Ministères du Travail et de l’Enseignement supérieur : le Hcéres veut favoriser « la rencontre entre deux univers qui ne se parlent pas »

Après deux premières éditions, s’est tenue le 20 juin la troisième journée de concertation du Hcéres, l’occasion de porter un œil « rétrospectif sur la vague d’évaluation C, mais aussi prospectif sur la vague E » entame Thierry Coulhon, président du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur. Effectivement, pour rappel, les évaluations suivent un rythme quinquennal, adapté à la politique contractuelle de l’Etat, répartissant les établissements concernés en 5 zones géographiques évaluées par vague. La vague E, à venir, comprend les régions des Hauts-de-France, de La Réunion, de Mayotte et de l’Île de France (hors département parisien, faisant l’objet d’une vague à part en cours actuellement).

Une représentation éclectique. Pour mener ces discussions, le Hcéres se félicite de la grande diversité d’institutions présentes autour de la table et « du cercle de confiance qui s’établit » entre elles, explique Thierry Coulhon. Différents acteurs de nombreux secteurs, dont la culture, la santé, ou encore l’agriculture siégeaient effectivement au côté de l’enseignement supérieur et de la recherche. Aussi, pour cette troisième journée de concertation, « le Hcéres s’est ouvert à trois niveaux » : aux collectivités, aux branches professionnelles, et à la vie étudiante, même si, reconnait le président du Hcéres, la représentation de ce troisième aspect « reste encore très partielle », cette fois incarné par les présidentes du CNOUS et de l’Observatoire étudiant des VSS (violences sexuelle et sexiste).

Un écosystème complexe. Si la journée de concertation s’est voulue collaborative, c’est notamment parce que la clarification et la simplification du secteur sont absolument nécessaires. Thierry Coulhon dit avoir « bien conscience du manque de compréhension des familles » à l’égard de la complexité du système. Il explique en effet, que même si le Hcéres évalue « le public et les EESPIG (…) il y a toute une partie qui n’est pas du tout contrôlée ». Une situation qui permet au Hcéres de réaffirmer deux propositions : d’une part l’extension du périmètre d’évaluation à tous les établissements disposant d’un grade ou d’un visa ; d’autre part la création d’un Qualiopi + (pour en savoir plus, cliquez ici). C’est dans ce même sens que le Hcéres encourage bien sûr « la rencontre entre deux univers qui ne se parlent pas », autrement dit une plus grande liaison entre le ministère du Travail et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Cependant, le Hcéres aussi doit « réfléchir à des enjeux d’harmonisation » notamment avec la Cefdg (Commission d’évaluation des formations et des diplômes de gestion). Si « les cahiers des charges des deux organismes sont clairs » rappelle Thierry Coulhon, les procédures de la Cefdg doivent être validées par le Hcéres, « ce qui requiert une forme de souplesse » précise-t-il, se disant par ailleurs « optimiste sur la manière dont cela va évoluer ». De plus, la Cefdg faisant face à une surcharge de travail, des questions d’organisation se posent, et « son adossement au Hcéres reste donc nécessaire ». Enfin, une réflexion doit aussi être portée vers la « très forte demande » émanant des écoles de management, de plus en plus « intéressées par les évaluations du Hcéres […] parce qu’elles évaluent la stratégie de l’établissement ».

Les évaluations en elles-mêmes : une autre complexité ? Au côté de la faible lisibilité d’une partie du secteur, se pose une autre difficulté, loin d’être nouvelle, celle de la « lourdeur des évaluations ». Une remarque à laquelle Thierry Coulhon préconise de répondre en « écoutant les enseignants chercheurs qui disent « c’est lourd oui, mais qu’est-ce que c’est utile » ». Il revient aussi sur les progrès faits par le Hcéres en ce sens : « Oui c’est du boulot, mais il y a eu une simplification énorme du point de vue de l’évaluation de la recherche ». Il ajoute aussi que ces injonctions à l’égard du Hcéres sont parfois « contradictoires » : « on trouve que c’est beaucoup, mais on nous en demande plus ». Dans ce cadre, les évaluations seraient donc à l’équilibre entre « ce qu’elles demandent et ce qu’on attend d’elles ». 

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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