Le congrès 2019 de la Conférence des grandes écoles était largement consacré à la question des compétences et de l’emploi. Pour illustrer le propos une étude a été réalisé par l’Institut Ipsos.
En résumé. Du côté des candidats on entend comme toujours le rejet du management vertical et, au contraire, la valorisation du « manager coach » qui va « prendre part au développement du jeune talent ». Les diplômés demandent qu’on leur laisse de l’autonomie, de la qualité de vie au travail, un bon équilibre vie privée / vie professionnelle et de la flexibilité. Surtout une entreprise doit être en adéquation avec leurs propres valeurs et leur donner une utilité sociale. Ils parlent de « job à impact » vs. « bullshit jobs ».
Du côté des RH si ces questions sont bien évidemment prises en compte, si l’évolution numérique reste au cœur des besoins, le sujet majeur devient « comment recruter des collaborateurs alors qu’on ne sait pas quels seront les métiers de demain ? » D’où l’importance croissance donnée aux soft skills quand les entreprises espèrent recruter des profils « capables de travailler à la conduite du changement en entrainant avec eux les salariés actuels » selon le verbatim de l’étude.
Grandes écoles et recruteurs. Être diplômé d’une Grande école évoque tout un système de valeurs positif pour les recruteurs qui jugent leurs diplômés « sérieux, à l’esprit structuré, autonomes et travailleurs ». Logiquement ils ont une excellente opinion des Grandes écoles (à 93%) – tout comme le grand public qui les plébiscite à 82% – leur première qualité étant qu’elles « apprennent à travailler dans un
environnement international et multiculturel » et qu’elles « permettent d’acquérir une expérience professionnelle avant même d’être diplômé ».
Dans ce contexte le passage par une CPGE (classe préparatoire aux grandes écoles) est valorisé mais pas autant que le diplôme.
Les Grandes écoles et les jeunes. Les Grandes écoles restent les établissements d’enseignement supérieur dans lesquels les jeunes (38%) comme leurs parents (35%) font le plus confiance pour obtenir un emploi. Loin devant les BTS et l’université. Le premier argument est que les Grandes écoles « permettent de se constituer un réseau professionnel pour sa future carrière ». Suit du côté des étudiants « être diplômé d’une Grande école permet d’aller travailler à l’étranger plus facilement » quand les parents expliquent qu’être « diplômé d’une Grande école permet de trouver facilement un emploi en CDI ».
Si l’intérêt pour les classes préparatoires est en hausse par rapport à 2016 le différentiel entre l’intérêt des parents et de leurs enfants n’en reste pas moins particulièrement important.
En termes de moyens d’information quant à leur future orientation, les jeunes plébiscitent les forums et salons étudiants mais sont surtout 42% à s’appuyer sur les témoignages d’étudiants. Plus que jamais les réseaux sociaux doivent être scrutés de près…