A priori il n’y a rien d’aussi antinomique qu’un doctorant et les trois minutes qu’on lui donne pour présenter Ma thèse en 180 secondes. Et pourtant tous ceux qui ont assisté à cet exercice de style sont restés enthousiasmés par ces doctorants si dynamiques qui savent si bien vendre leur thèse. Bien loin d’Agnès Jaoui dans le film d’Alain Resnais « On connaît la chanson », qui présente sa thèse sur les Chevaliers paysans de l’an 1000 au lac de Paladru comme si elle était sans intérêt, ils font preuve d’enthousiasme et le public se trouve soudain partenaire de leurs recherches. Utilisation des photons, regard sur les écrivains des pays de l’Est qui ont immigré en France ou encore comment ou « L’évaluation agronomique et environnementale des systèmes de culture à base de légumineuses à l’échelle mondiale », on a soudain l’impression d’être partenaire de leurs recherches.
Imaginée d’abord en Australie, l’idée de soutenir sa thèse en 180 secondes a d’abord été importée au Québec puis cette année en France à l’initiative du CNRS et la Conférence des présidents d’université (CPU). Marie-Charlotte Morin, 26 ans, doctorante de l’université de Strasbourg, a remporté la finale nationale avec sa thèse sur… « Le rôle des protéines lin-15A et rétinoblastome dans la programmation cellulaire directe in vitro chez Caenorhabditis elegans » (un ver), relate Sciences et avenir. Son humour décapant a fait la différence autant que son sujet vraiment très prometteur à défaut d’être intelligible pour le grand public. Accompagnée de deux autres doctorantes (dix-sept des vingt finalistes étaient des filles), elle va maintenant participer à la finale francophone qui se tiendra les 25 et 25 septembre à Montréal.
Olivier Rollot (@O_Rollot)