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« Tous les fondamentaux sont là »: Antoine Véniard, directeur de l’EDC

Antoine Véniard, directeur de l’EDC

Arrivé il y a peu à la direction de l’EDC, Antoine Véniard nous apporte son « rapport d’étonnement » sur une école en « ordre de marche » qui a « tous les fondamentaux ». Sa grande ambition : le développement international.

Olivier Rollot : Il y a maintenant un peu plus d’un mois que vous avez pris la direction de l’EDC Paris Business School. C’est un bon timing pour un « rapport d’étonnement ».

Antoine Véniard : Je dirais que tous les fondamentaux sont là. Une école en ordre de marche qui a les grades de licence et de master, l’EFMD Accredited pour 3 ans et un nouveau passage en octobre prochain pour obtenir 5 ans, et est également en bonne voie pour l’accréditation AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business) début 2026.

L’EDC est implantée en France sur un campus de grande qualité, avec de très bonnes formations et avec de très bonnes conditions de travail pour les étudiants. Pour autant, nos classements ne reflètent pas encore pleinement notre potentiel, et nous devons progresser.

Notre objectif est également d’aller plus loin dans l’internationalisation de l’école, en développant sa visibilité à l’étranger pour accroître son rayonnement et attirer de nouvelles opportunités académiques et professionnelles. Pour nous développer à l’international nous allons lancer des diplômes dispensés en anglais : des MSc dès la rentrée prochaine puis une MBA (Master of Business Administration) et un DBA (Doctorate of Business Administration) en janvier 2026.

O. R : Pour ce développement international qu’est-ce que vous apporte le groupe d’enseignement international Planeta dont vous êtes membre?

A. V : L’EDC Paris Business School est déjà implantée sur le campus d’une école du Groupe Planeta à Barcelone, accueillant des étudiants en Bachelor 2 ainsi qu’en 3ème année du Programme Grande École. Nous souhaitons développer notre implantation au Caire sur le campus de l’ESLSCA Business School – une autre école du groupe Planeta – pour y proposer des cursus hybrides en arts et numérique, ainsi que des doubles diplômes. Nous pensons également nous implanter en Amérique du Sud où Planeta y est reconnue et implantée.

Une salle de l’EDC (©Arnaud CAILLOU – L’Oeil Témoin – bonjour@loeil-temoin.com)

O. R : La qualité de l’expérience étudiante est devenue une priorité dans l’enseignement supérieur. Comment travaillez-vous cette dimension?

A. V : De nombreuses opportunités et services sont offerts aux étudiants dans une grande école, mais ils ne les connaissent pas toujours. Il est essentiel de les accompagner pour les aider à les découvrir et à en tirer pleinement parti. Grâce à l’IA développée par le groupe Planeta nous pouvons leur proposer un accompagnement personnalisé, les aider à choisir mieux leurs stages, leur alternance, leurs spécialités, les universités partenaires à l’international. Mais aussi bien sûr avec les équipes mobilisées.

Je prends un exemple : Je suis un bachelier, je n’ai pas fait de prépa, je ne suis pas recruté dans le top 5. Mais grâce à l’EDC et à ses conseils judicieux, je fais le bon choix sur mon semestre ou mon année à l’international, sur mes électifs en culture général, les meilleurs choix pour mes 3 stages en entreprises, sur le choix de ma spécialisation de 2 ans au niveau Master et du choix déterminant de l’entreprise de mon alternance, qui dure 2 ans et qui est une formidable opportunité de sortir du Master avec 3 ans d’expériences cumulées. Grâce à l’apprentissage, notre étudiant aura financé une grande partie de ses études et pourquoi pas poursuivre un an de plus aux Etats-Unis, à UCLA par exemple dont nous sommes partenaires ? Là il aura la possibilité d’obtenir, à la suite de son double diplôme, une Green Card pour un an pour travailler dans une entreprise américaine. Et bien je défie quiconque de me dire que ce parcours que je viens de vous présenter n’a pas la valeur des meilleures business school !

Je vais initier cette culture en interne pour que tout le monde adopte les bons réflexes d’orientation de nos étudiants (professeurs, service entreprise et international).

Je souhaite en outre développer le sentiment de fierté d’être à l’EDC chez nos étudiants comme chez l’ensemble des collaborateurs de l’école. Si on fait les bons choix d’orientation on peut être fier de son parcours, fier d’être diplômé de l’EDC. Nous faisons un métier noble ! On doit être fier de travailler dans une Grande école.

O. R : Combien d’étudiants compte aujourd’hui l’EDC ? Peut-elle se développer hors de Paris ?

A. V : Nous comptons 2500 étudiants, 1000 en PGE, 400 en Bachelor 400 en MSc. 700 à Sup de Luxe.

Nous devons nous développer à l’international mais aussi en France. Pourquoi ne pas nous implanter en régions ? Nous recrutons essentiellement au niveau bac et nous devons aller chercher les étudiants là où ils se trouvent.

O. R : Quelle importance revêt l’apprentissage dans vos promotions ?

A. V : Il est possible de suivre l’alternance en troisième année de bachelor. 87% de nos étudiants en masters 1 et 2 du PGE sont en apprentissage. Je crois beaucoup à l’alternance, car c’est un véritable levier de réussite professionnelle, demandant un engagement renforcé qui prépare efficacement au monde du travail. L’alternant s’investit dans l’entreprise comme un professionnel et suit une formation d’excellence académique. Combinaison idéale pour être performant et acquérir tous les codes et compétences attendus par l’entreprise.

O. R : Mais alors qui sont les 13% qui ne suivent pas leur cycle master en alternance ?

A. V : Ce sont essentiellement des étudiants qui souhaitent faire un parcours international et partir en double diplôme en 5ème année.

O. R : Le montant des aides à l’embauche que reçoivent les entreprises vient de baisser. Est-ce que vous pensez que cela va avoir un impact sur les recrutements d’apprentis ?

A. V : Les entreprises auront toujours besoin d’alternants mais pas de n’importe lesquels car leur coût augmente. C’est de notre responsabilité de former les étudiants pour qu’ils adoptent un comportement professionnel, qu’ils comprennent les codes de l’entreprise, et possèdent les compétences attendues pour que le bénéfice/coût soit évident pour l’entreprise. Les entreprises sont prêtes à payer si la qualité est là et notre proposition de valeur est solide. A nous de tenir la promesse et de ne pas les décevoir. L’effort doit être fait chez toutes les parties prenantes : alternant, école et entreprise.

O. R : Vous l’avez indiqué : l’EDC va ouvrir un DBA (Doctorate of Business Administration). Pourquoi ?

A. V : C’est important de dispenser un doctorat pour une école, notamment pour la reconnaissance internationale. Les professionnels qui seront formés seront suivis pendant trois ans par nos professeurs titulaires d’une HDR (habilitation à diriger des recherches). Pour obtenir son DBA il faut en effet produire un travail régulier, respecter des échéances et donc être bien accompagné. Cela permet d’ailleurs aussi aux professeurs publiant d’avoir accès à toute une matière de premier ordre pour leurs propres publications.

O. R : A qui est destiné ce DBA en priorité ?

A. V : A des professionnels (Asie et Amérique du Sud) qui cherchent à progresser et à être plus reconnus dans leur entreprise. C’est un parcours long (3 ans), qui les oblige à chercher un sujet porteur, souvent profitable pour leur entreprise, et qui leur permettra de développer une expertise réelle, de développer une pensée critique et analytique et de développer leur réseau professionnel.

O. R : De combien de professeurs se compose votre corps professoral ?

A. V : Nous avons cette année 49 professeurs avec un excellent taux de publication. J’ai été très impressionné à mon arrivée par l’état d’esprit de ces professeurs et leurs expertises. Les professeurs sont un des facteurs clés déterminant dans une grande école car ce sont eux qui forment les futurs professionnels et qui déterminent la qualité des programmes proposés, on a tendance parfois à l’oublier.

O. R : L’EDC a-t-elle une discipline particulière qui fait sa force. Longtemps cela a été l’entreprenariat. Est-ce encore le cas ?

A. V : L’entrepreneuriat, ou l’intrapreneuriat, doivent rester des valeurs sûres de l’école. Car elles façonnent l’esprit des étudiants, même si la création n’est pas un but en soi.

Aujourd’hui l’EDC se caractérise comme toutes les grandes écoles par la multiplicité des disciplines (Fondamentaux de gestion + Technologies + accents mis sur le Développement Durable, l’ouverture Culturelle et Sociale), qui multiplient pour les étudiants les opportunités de carrière. Bref, l’EDC Paris Business School se donne la mission et le devoir, au travers de ses offres de cours et de programmes, de former des leaders agiles et engagés, pour un management performant et responsable.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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