Régulièrement classée au premier rang pour la réussite de ses étudiants en licence, l’université d’Angers vient de passer sous les fourches caudines du Hcéres (Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur). Côté satisfecit, le comité souligne dans son rapport que l’une de ses « forces incontestables réside dans la motivation des équipes, qu’elles concernent la partie administrative, les formations ou la recherche (…) qui représentent de formidables atouts pour le développement de l’établissement ». De même « les activités de recherche menées à l’université d’Angers présentent une identité forte enracinée autour des thématiques telles que le végétal, le tourisme et la santé, dont certaines sont historiques »
Autre atout la création d’un service pédagogique, le Lab’UA, rattaché à la direction du numérique, avec 20 ingénieurs pédagogiques et développeurs multimédias, « constitue un excellent outil et un soutien efficace des nombreuses initiatives d’innovation pédagogique ». Cependant, sa pérennisation « pose problème » étant donné qu’une partie des emplois est financée sur des ressources issues d’appels à projet.
Et c’est bien côté financier que le bât blesse. Les experts rappellent en effet que « l’UA est dans une situation économique et financière difficile, et quand bien même une augmentation de sa dotation de base serait naturellement bénéfique, des économies d’échelle sont à envisager ». Le nombre d’étudiants a en effet augmenté de près de 30 % en 10 ans, beaucoup plus vite que les dotations de l’État. L’université d’Angers et l’Université du Mans (LMU) ont créé une ComUE expérimentale (UA-LMU) dont le décret portant création est paru le 31 décembre 2020. Il associe aux deux universités le CHU d’Angers et le centre hospitalier du Mans.
Les points forts :
– Un sentiment d’appartenance très fort des personnels à leur établissement et une adhésion à un mode de gouvernance participatif, rendus possibles par un dialogue social de qualité et par une culture de la collaboration au sein d’équipes dynamiques et structurées ;
– Une comitologie qui favorise le dialogue, soutenue par des schémas directeurs formalisés et structurés dans plusieurs domaines ;
– Une université engagée dans son territoire, en interaction avec de nombreux partenaires académiques, économiques et institutionnels, ce qui favorise le développement de nombreux projets innovants en recherche et en formation ;
– Un soutien très fort des collectivités locales et territoriales, parfois au-delà de leurs missions, qui compense les insuffisances des ressources internes de l’établissement ;
– Une politique de formation ambitieuse, en adéquation avec les besoins du territoire et en appui à la réussite des étudiants ;
– Des outils de structuration de la recherche efficients et partagés au sein de la communauté ;
– Des outils de gestion financière opérationnels et des procédures budgétaires qui suscitent l’adhésion de la communauté.
Les points faibles :
– Une définition insuffisante des objectifs stratégiques de développement, qui empêche la hiérarchisation des projets et risque d’être à l’origine d’une dispersion des énergies ;
– Une charge de travail des personnels qui atteint ses limites et l’encadrement insuffisant d’un certain nombre de formations ;
– Une dotation actuelle qui n’est plus en adéquation avec la réalité des activités de l’établissement et qui pourrait être un frein à l’avancement des projets ;
– Une dégradation des résultats financiers qui fait peser un risque sur la capacité d’investissement de l’université à moyen terme ;
– Un manque de communication interne sur les objectifs et les projets développés dans le cadre de la ComUE expérimentale ;
– Une absence de stratégie de développement de l’offre de formation et de la recherche à l’international.
Les recommandations :
– Affirmer, formaliser et mettre en œuvre une stratégie qui inverse l’évolution de la situation financière ;
– Veiller à la définition d’une politique de valorisation de la formation et de la recherche dans le cadre de la ComUE expérimentale pour favoriser les innovations et amplifier le développement des ressources propres ;
– Développer des actions de soutien à la recherche, notamment en coordination avec les EPST ;
– Renforcer l’accompagnement au montage de projets et améliorer leur mode de gestion ;
– Poursuivre la structuration de la démarche qualité pour en faire une aide au pilotage global de l’université ;
– Coordonner les nombreuses initiatives en matière de vie étudiante à l’échelle de l’établissement pour améliorer leur dissémination au bénéfice de l’ensemble de la communauté ;
– Saisir les possibilités offertes par les projets structurants en cours, notamment dans le cadre de la ComUE expérimentale et du Data Center, pour développer des mutualisations d’offre de service.
- En chiffres : En 2018-2019, l’université comptait un peu plus 25 000 étudiants, dont un peu moins de 15 000 (62,7 %) en 1er cycle (parmi lesquels 10 800 inscrits en licence, 1 160 en licence professionnelle) ; 3 800 en master ;485 en doctorat et 4 700 dans des disciplines de santé. 2 130 étudiants (9 %) sont de nationalité étrangèreet titulaires d’un diplôme étranger. 63,9 % des inscrits à l’UA sont des étudiantes. L’université s’appuie sur 1 946 personnels, dont 935 Biatss (536 titulaires) et 1 011 enseignants et enseignants-chercheurs (217 PR, 374 MCF, 133 enseignants du 2nd degré et 287 contractuels). En 2019, le budget de l’établissement s’est établi à 163,5 M€ de dépenses décaissables dont 126,2 M€ de dépenses de personnel, 24,7 M€ de dépenses de fonctionnement et 12,6 M€ de dépenses d’investissement.