NOUVELLES TECHNOLOGIES, POLITIQUE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

UNE NOUVELLE ETUDE HEADWAY STRATEGY : L’influence écologique de l’enseignement supérieur et la recherche sur le changement climatique et la biodiversité 

Les établissements d’enseignement supérieur et de recherche (EESR) jouent un rôle crucial dans la transformation écologique et sociétale. Non seulement ils forment les futurs leaders et innovateurs, mais ils sont également des laboratoires vivants où se développent des solutions pour un avenir durable. Chaque jour, dans les laboratoires ou dans le cadre de projets étudiants, des idées novatrices de pratiques écologiques naissent et sont mises à l’épreuve. Les laboratoires de recherche explorent des solutions, qu’elles soient politiques, culturelles, économiques, juridiques, sociales, ou en lien avec la technologie. Elles s’incarnent dans la transformation des pratiques des citoyens, des organisations, du secteur public et des entreprises.

En tant que centres de formation, ces institutions préparent la prochaine génération à affronter les défis environnementaux avec des compétences et des connaissances spécialisées. Les étudiants peuvent être formés à intégrer des pratiques durables dans tous les domaines. Ainsi, ces futurs professionnels doivent être équipés pour adopter des approches responsables dans leurs carrières, pour influencer positivement les communautés qu’ils rejoindront.

En s’engageant dans des collaborations avec des entreprises, le secteur public ou associatif, les établissements étendent leur impact au-delà des campus. Ces partenariats permettent de transférer les innovations vers la société, contribuant ainsi à une adoption plus large de pratiques durables.

En juin 2023, HEADway Strategy publiait une première étude sur la maturité de la transition écologique et sociale dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche en France. Il a semblé important à HEADway Strategy de réaliser une nouvelle étude, publiée le jeudi 23 mai 2024, afin de préciser l’influence des établissements sur l’environnement. Cette étude, qui détaille les émissions de gaz à effets de serre (GES), l’influence sur les limites planétaires, et les initiatives d’adaptation et d’atténuation, vise à fournir aux décideurs du secteur des clés pour renforcer leur engagement écologique.

Pour mener cette étude, HEADway Strategy a utilisé une expertise acquise à travers les missions qu’il a mené sur la transition écologique et sociale dans l’enseignement supérieur, une analyse documentaire et des entretiens avec 20 dirigeants et responsables RSE.

  • Toute l’étude sur « L’influence écologique de l’enseignement supérieur et la recherche sur le changement climatique et la biodiversité » est disponible avec ce lien.

Impact des EESR sur l’environnement

Les EESR représentent environ 0,3 % des émissions directes de GES en France, soit environ 1,46 million de tonnes de CO₂ par an, selon une estimation réalisée par HEADway Strategy dans cette étude. En analysant les 27 bilans carbones publiés par les universités françaises, HEADway Strategy a pu déterminer que leurs émissions proviennent en premier lieu des déplacements quotidiens et internationaux des étudiants et du personnel, puis de la consommation énergétique des campus, et des achats divers, incluant les équipements et les fournitures scientifiques​​.

Chaque étudiant génère ainsi environ 500 kg de CO₂ par an uniquement pour ses études, représentant environ 25 % de l’empreinte carbone annuelle de 2 tonnes par personne ciblée par la Stratégie Nationale Bas Carbone​​.

Enjeux de biodiversité et limites planétaires

Outre les émissions de GES, les EESR contribuent également à la dégradation de la biodiversité et au dépassement des limites planétaires. L’étude souligne que six des neuf limites planétaires sont déjà dépassées, notamment celles liées à l’intégrité de la biosphère, aux cycles biogéochimiques, et à l’usage des sols​​, et que l’influence de l’ESR s’exerce sur la plupart d’entre elles. Selon l’étude, au-delà des émissions de gaz à effet de serre, les principales causes incluent, d’une part, l’artificialisation des sols due à la construction de campus et les déplacements motorisés affectant la biodiversité. D’autre part, l’utilisation de certains produits dans les laboratoires scientifiques​​ et l’usage du plastique créent de nouvelles pollutions chimiques.

Des initiatives pour l’atténuation des impacts

Pour atténuer leur impact environnemental, de nombreux EESR ont mis en place diverses initiatives. Les plus notables concernent la gestion énergétique des campus, avec des actions comme la rénovation énergétique, l’installation de systèmes de chauffage et d’électricité intelligents, et l’augmentation de la durée de vie des équipements grâce à des stratégies de remise à niveau et de maintenance​​. Des efforts sont également faits pour intégrer des critères environnementaux et sociaux dans les appels d’offre et pour favoriser l’achat durable​​. La réduction de l’utilisation du plastique, la mise en place de tri sélectif, et la promotion d’une consommation frugale sont également des mesures courantes​​.

Des initiatives plus rares incluent la mutualisation des services avec les communautés locales, l’installation de panneaux solaires, et la gestion optimale des déchets. Des établissements travaillent aussi sur l’extension de la durée de vie des équipements par la réparation et la remise à niveau, réduisant ainsi la nécessité de nouveaux achats.

Des stratégies d’adaptation insuffisantes

L’adaptation aux conséquences du changement climatique est un domaine où les initiatives restent insuffisantes, explique cette nouvelle étude d’HEADway Strategy. Pourtant, des solutions efficaces et peu coûteuses existent, comme la végétalisation des espaces, l’installation de volets, de murs et de toits blancs pour réduire la chaleur, et l’amélioration de l’isolation des bâtiments​​. D’autres mesures incluent la création de points d’eau extérieurs et la mise en place de sols extérieurs clairs et perméables pour mieux gérer la chaleur et les phénomènes extrêmes tels que les inondations et les incendies​​.

Quelques EESR ont également commencé à adopter des pratiques d’adaptation plus spécifiques, telles que l’installation de systèmes de ventilation améliorés, l’utilisation de matériaux de construction résistants au feu, et la construction de protections contre les inondations. Ces mesures visent à renforcer la résilience des campus face aux phénomènes climatiques extrêmes​​.

Le rôle crucial des contenus de formation et de la recherche

Les programmes de formation intégrant les enjeux de transition écologique dans la plupart de leurs cours, la formation des enseignants aux enjeux environnementaux dans leurs matières, et la création de nouvelles formations spécialisées sont des exemples concrets de cette influence. Les établissements adaptent souvent leurs cursus pour inclure des modules dédiés mais intègrent plus rarement ces enjeux dans les cours existants, or c’est ce qu’attendent le plus les entreprises et les étudiants.

La formation des enseignants joue également un rôle crucial. Cela inclut des formations continues, des ateliers et des ressources pédagogiques spécifiques, permettant aux enseignants de rester à jour avec les dernières avancées et meilleures pratiques en matière de durabilité.

La création de nouvelles formations spécialisées est une autre facette de cet engagement. Des programmes dédiés à la transition écologique dédiés à un secteur ou un domaine d’études sont développés pour répondre à la demande croissante de compétences spécifiques dans le domaine de la durabilité. Ces programmes visent à former des experts capables de concevoir ou de mettre en œuvre les stratégies de durabilité des organisations.

La collaboration avec des entreprises est de plus en plus courante, par exemple sous forme de chaires de recherche, de projets de recherche ou de postes en stage ou apprentissage. Elles peuvent enrichir les programmes académiques avec des cas pratiques et des projets réels, mais également être poussées à adopter des pratiques plus durables.

Cette étude souligne ainsi que les EESR ont un rôle majeur à jouer dans la transition écologique. Bien que leurs émissions directes de GES soient relativement faibles comparées à d’autres secteurs, leur influence indirecte à travers la formation et la recherche est forte. Les initiatives d’atténuation et d’adaptation, bien que prometteuses, doivent être renforcées et généralisées. Pour cela, HEADway Strategy continue d’accompagner ces établissements dans leurs efforts pour une transformation durable. En formant des citoyens et professionnels éclairés et en menant des recherches innovantes, en lien avec leur écosystème, les EESR peuvent devenir des leaders de la transition écologique et sociale.

  • Toute l’étude sur « L’influence écologique de l’enseignement supérieur et la recherche sur le changement climatique et la biodiversité » est disponible avec ce lien.
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