Une vue de Station F où l’Edhec ouvre des places pour ses entreprises incubées
Il y a maintenant 20 ans que CentraleSupélec a monté son incubateur de startup. A cette occasion l’école s’installe à Station F et lance le programme 21st, plus spécifiquement destiné à encourager les innovations de rupture, celles qu’on appelle les « deep tech ».
Se former à l’entreprenariat . Dès la première année de cours il est possible de se former à l’entreprenariat au sein de CentraleSupélec. « Maîtriser les compétences entrepreneuriales est un élément clé pour le futur de chaque étudiant. Sans pour autant être forcément entrepreneur », souligne la directrice de l’entreprenariat de l’école, Anita de Voisins. Dès février 2022 les 950 étudiants de la nouvelle promotion de l’école vont ainsi se livrer à un concours de pitch en présentant un projet d’entreprenariat. Par la suite l’école accompagne les start up dans son incubateur puis son accélérateur dans trois grands domaines : « Ecosystems Regeneration », « Human Odyssey » et « Business Revolutions ».
Le programme 21st se déploie en trois volets : de « launch » à « scale », pour des entreprises déjà plus matures, en passant bien entendu par « build ». « On parle de Deeptech pour ces entreprises parce que leur développement justifie une interaction régulière avec nos laboratoires tout en représentant une innovation de rupture requérant à la fois intensité capitalistique et temps d’accès au marché plus long », résume le directeur adjoint de l’entreprenariat de l’école, Rodolphe Dosier. La BPI procède d’ailleurs à une labellisation nationale des « deeptech » qui comprend une analyse détaillée de leurs projets. Si aujourd’hui 200 projets sont incubés ce sont 600 à 700 d’ici 5 ans qui seront soutenus par la BPI dont beaucoup autour de Paris-Saclay. « Notamment pour soutenir ces projets qui prennent du temps à se développer nous cautionnons des prêts d’honneur qui peuvent aller jusqu’à 30 000€ par fondateur (et jusqu’à trois fondateurs) », confie la directrice de la Fondation CentraleSupélec, Nathalie Bousseau.
Deux exemples. Entreprise consacrée à l’amélioration du traitement des maladies auto-immunes, Scienta Lab est aujourd’hui incubée par l’école. « Ces maladies sont difficiles à traiter car elles concernent très peu de malades tout en demandant des traitements très spécifiques. Nous travaillons donc à répertorier des bases de données partout dans le monde sur leur traitement pour faire avancer plus vite la science », résume la co-fondatrice de la start up et docteure en pharmacie, Camille Bouget.
Co-fondateur de GeoWatch Labs, logé à Station F, Thibaut Humbert est quant à lui diplômé de CentraleSupélec (promotion 2015). Son projet, déjà commercialisé en Afrique et en Europe : aider le monde agricole en évaluant la qualité des cultures par satellite : « 21st nous accompagne en nous aidant notamment à bien prendre en compte toutes les aides proposées aux créateurs d’entreprise et qui peuvent vite aider à faire la différence au démarrage de projets ».
Membre éminent de l’université Paris-Saclay, CentraleSupélec en est le porteur de l’une de ses 17 graduate schools thématiques en « Sciences de l’ingénierie et des systèmes ». « Parfois j’entends que ce n’est qu’un nouveau nom pour CentraleSupélec mais en fait le périmètre est deux à trois fois plus important que celui de CentraleSupélec », explique le directeur général de l’école, Romain Soubeyran, heureux qu’aujourd’hui, passée la phase de rationalisation de la carte des masters, « tout le monde se parle en confiance ». L’école a pu ainsi bénéficier à la fois de l’appel à projet ExcellenceS et de cinq chaires de professeurs juniors, ce dont seulement cinq écoles en France ont pu obtenir.
Sa présence au sein de Paris-Saclay lui permet également de donner accès à ses étudiants à de nombreux types de compétences comme l’agronomie ou la santé. « Dès la première année nous proposons à nos étudiants 750 parcours différents », détaille le directeur qui entend aujourd’hui améliorer l’ouverture sociale de son école. Sa summer school recevra bientôt chaque été près de 900 élèves pour leur faire découvrir les sciences dures. Le recrutement en BCPST devrait bientôt doubler. En revanche pas de réforme des concours en vue pour accroitre la diversité sociale : « Nous avons analysé que nous avions peu d’axes d’améliorations dans nos concours en faisant varier les coefficients ».
L’actualité de CentraleSupélec c’est également la transformation du bâtiment historique de Supélec. Un chantier de 110 millions d’euros pour un bâtiment qui héberge à la fois la présidence de l’université et un incubateur de start up.