Jérôme Caby, le délégué général de la Fnege, anime la première table ronde avec Aurélien Acquier, Sophie Bollinger, Christophe Germain et Vanessa Serret
A l’occasion de la remise annuelle de ses prix avec BPIfrance Le Lab, parrain de la cérémonie, emlyon business school, le Syntec Conseil, l’EFMD, la CCMP et AUNEGe, la Fnege (Fondation nationale pour l’enseignement de la gestion des entreprises) organisait le 1er juin deux conférences consacrées à « La décarbonation de l’enseignement du management » et « De la confrontation à la construction commune entre chercheurs et consultants ». Résumé des débats et des prix.
LES DEBATS
« La décarbonation de l’enseignement du management ». « Nous devons amener nos étudiants à penser leur projet professionnel dans une problématique de développement durable et c’est dans cet esprit que nous avons créé une école, Gaia, qui rapproche des disciplines différentes », explique Christophe Germain, directeur général d’Audencia et particulièrement en pointe sur les questions de responsabilité sociale et environnementale (RSE). « Il faut sortir des champs disciplinaires classiques si on veut former à ces problématiques. Aujourd’hui nous avons créé des modules RSE partout et surtout créé une faculté dédiée », abonde Aurélien Acquier, professeur à ESCP et titulaire de la chaire.
La Fnege va justement publier en 2024 une série de manuels qui prennent en compte les nécessaires évolutions environnementales dans toutes les fonctions de l’entreprise. Des manuels qui prennent en compte la nécessité d’un management « décarboné » dans tous les cours fondamentaux de gestion pour accompagner des cours de licence 3 ou de master dans les IAE, de première année des programmes grande école, etc. « Nous voulons donner de nouvelles ressources pédagogiques aux enseignants et aux étudiants avec de nombreuses études de cas », détaille l’une des auteurs, Sophie Bollinger, maîtresse de conférence à l’université de Strasbourg. « Nous devons intégrer à la fois des connaissances classiques et de nouvelles comme le risque climat », souligne Vanessa Serret, professeur à l’université de Lorraine et future autrice d’un manuel consacré aux questions de finance. « La question des limites planétaires amène un examen profond et parfois désagréable de nos bases disciplinaires », insiste Aurélien Acquier.
Mais que veulent les étudiants ? Notamment dans la limitation ou pas de leur principal impact carbone que sont leurs déplacements ? « Quand nous avons voulu remplacer le déplacement à Montréal par Prague nous avons eu u une levée de boucliers de ceux même qui revendiquaient des mesures environnementales », raconte Jérôme Caby, le délégué général de la Fnege et professeur à l’IAE Paris. « Dans un monde qui se contracte du point de vue énergétique il va falloir faire des choix en tant que société », remarque Aurélien Acquier.
« De la confrontation à la construction commune entre chercheurs et consultants ». S’il y a une incompatibilité entre recherche et consulting c’est bien dans leur temporalité. « Un article de recherche peut prendre des années avant d’être publié quand les consultants travaillent dans un horizon de temps relativement court » établit Pierre Gédalge, consultant dans le cabinet Tasmane, qui utilise souvent des travaux de recherche tout en notant leur « forcément faible opérationnalité pour les entreprises ». « Beaucoup d’outils utilisés aujourd’hui dans les cabinets de conseil viennent aujourd’hui de nos travaux. Il y a de plus en plus de complémentarité », confirme Antonin Ricard, le directeur de l’IAE Aix-Marseille.
LES PRIX
Prix des meilleurs ouvrage de management – prix EFMD-FNEGE
La FNEGE, accompagnée de l’EFMD, a décerné les prix du Meilleur Ouvrage en Management, réparti en 5 rubriques :
- Ouvrage de recherche collectif : Karine Gallopel-Morvan et Dominique Crié pour l’ouvrage « Marketing social et nudge – Comment changer les comportements en santé ? », Editions EMS.
- Ouvrage de recherche non collectif : Alvin Panjeta pour l’ouvrage « Expérimenter la qualité à l’Université – De la conformité aux normes techniques au potentiel des surprises bureaucratiques », Editions L’Harmattan.
- Essai : Alain Burlaud pour l’ouvrage « Comptabilités, l’empire des nombres », Editions EMS.
- Manuel de l’Enseignement supérieur : Valérie Chanal, Apolline Le Gall et Olivier Irrmann pour l’ouvrage « Former par le design – Principes, méthodes et outils pour préparer les étudiants aux enjeux du XXIème siècle », Editions EMS.
- RSE : Pierre Volle Et John W. Schouten pour l’ouvrage « Marketing (plus) durable », Editions De Boeck.
Prix de la meilleure étude de cas liée à une recherche – prix FNEGE – CCMP : Anne Albert-Cromarias, Angéline Pinglot et Cédrine Zumbo-Lebrument ont remporté le Prix CCMP-FNEGE de la Meilleure Etude de Cas de Recherche en Management pour le cas « Gestion d’un «Grand Challenge» local : l’enjeu de la collaboration entre parties prenantes multiples. Préserver et valoriser le Plateau de Gergovie »
Prix du meilleur dispositif pédagogique à l’ère du numérique – prix AUNEGe FNEGE : Valérie Fernandez et Thomas Houy pour le projet « Décider dans des environnements incertains ».
Prix des meilleures thèses en management :
- Camille Fiore remporte le Grand Prix de Thèses en 180 secondes FNEGE, pour sa thèse sur « Le management des relations inter-organisationnelles : le cas des politiques publiques d’amélioration de la qualité de l’air »,
- Raphaël Olivier remporte le Grand Prix FNEGE de la Meilleure thèse transdisciplinaire, pour sa thèse sur « Gouverner par le signal-prix ? Sur la performativité des prix du carbone internes aux entreprises »
- Bastien David remporte le Prix de thèse BPIfrance Le Lab, pour sa thèse « Du changement climatique au « reporting climat » : entre connaissances scientifiques et réponses des entreprises aux attentes de la société »
