En cette rentrée, le rythme de création de MOOCs s’accélère en France avec, par exemple, le premier MOOC de l’Essec. Nous sommes ainsi sans doute aujourd’hui le deuxième pays le plus actifs après les États-Unis et la plupart des grands acteurs de l’enseignement supérieur se sont lancés (Paris Panthéon-Sorbonne, l’Ecole polytechnique, HEC, Paris Ouest Nanterre, etc.). Pour autant la plupart s’interrogent encore sur la stratégie à suivre. « Les MOOCs sont la seule solution viable pour absorber le flux d’étudiants à venir dans le monde mais aussi en France. On ne peut pas toujours construire de nouveaux campus et recruter des enseignants », constate Christine Vaufrey, la rédactrice en chef du site Thot Cursus, sans aucun doute aujourd’hui le plus pertinent si on veut suivre l’actualité des formations et de la culture numérique.
« L’enseignement était un des derniers secteurs « épargnés » par la révolution numérique mais aujourd’hui les MOOCs sont porteurs de cette révolution qui a tant bousculé le monde de la musique ou de la presse », assure Fabrice Mauléon, le créateur du MOOC Pensée design de FBS. Pour lui, pas de doute, il fallait se lancer sous peine de d’être exclus d’une révolution dans laquelle se sont engouffrées les grandes universités américaines mais aussi de nouveaux acteurs puissants (Google, Amazon…) et une myriade de start up. Oui mais à quel prix quand on sait qu’un MOOC revient en moyenne à 50 000€ ? Les MOOCs sont-ils un simple instrument de promotion ou permettront-ils aux établissements d’enseignement supérieur de gagner de l’argent ? Voici en tout cas quelques questions à se poser pour tous ceux qui veulent se lancer dans la course…
1. Quel sujet choisir ?
« Quand nous avons commencé à réfléchir à un sujet pour notre premier MOOC il nous a semblé tout naturel de partir de l’un des points forts d’Audencia : la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) », explique Frank Vidal le directeur général d’Audencia, qui a lancé cette année un premier MOOC certifiant en anglais intitulé Corporate social responsibility (CSR) and value creation. Même raisonnement du côté de France Business School où le design thinking est au cœur de la pédagogie.
Pour son premier MOOC, Grenoble EM a choisi de s’intéresser à la géopolitique
Mais voilà, c’est aussi une spécialité d’I.D.E.A., l’école créée par Centrale Lyon et l’EM Lyon lui ont elle aussi consacré un MOOC, Devenir entrepreneur de l’innovation par le design thinking, quelques semaines après celui de FBS. Comme quoi, même sur un sujet apparemment très original, on peut vite être concurrencé. Alors le savoir ne risque-t-il pas de se limiter aux « meilleurs » de chaque sujet ? « Avoir enregistré le ténor Caruso n’a pas empêché qu’il y ait depuis de multiples nouveaux enregistrements des opéras qu’il a enregistrés. La même musique peut être chantée différemment et surtout, dans le cas de l’enseignement supérieur, évoluer constamment », rétorque Jean-Loup Salzmann, le président de la Conférence des présidents d’université.
2. Certifier ou ne pas certifier ?
À l’issue de leurs cinq semaines de cours, les « apprenants » de FBS ont pu obtenir une certification avec une validation par caméra (solution Procter U). Un vrai intérêt pour les étudiants car, sans être bien sûr un diplôme, les certifications données par les MOOCs vont être de plus en plus affichées sur les CV.
Mais cela ne vas pas sans susciter un vrai débat sur la gestion de sa marque auquel beaucoup d’institutions, dont les plus prestigieuses, ne sont pas prêtes. « Nous remettons aux élèves qui ont terminé le cours avec succès un certificat d’assiduité, c’est tout. Ce qu’ils veulent, c’est avant tout apprendre », assure Frank Pacard, directeur de l’enseignement et de la recherche de l’École polytechnique, dont l’école a déjà créé trois MOOCs sur Coursera.
Avec leur MOOC Gestion de projet, Rémi Bachelet et Centrale Lille ont largement contribué à rendre les MOOCs populaires en France
3. Combien faire payer ?
La certification du MOOC de FBS coûte entre 70€ et 90€. Un prix comparable à celui que demande Audencia mais bien en retrait de ceux de l’EM Lyon Effectuation : l’entreprenariat pour tous (350€) ou du déjà célèbre Gestion de projet de Centrale Lille (entre 180 et 270€). « Le MOOC de Centrale Lille a maintenant acquis une vraie légitimité et peut demander des tarifs plus élevés. Aujourd’hui nous voulons avant tout faire rayonner notre marque mais aussi tester de nouvelles méthodes », soutient Fabrice Mauléon.
Coursera propose d’obtenir des Signature Tracks, qui valident le suivi des cours, à des prix autour de 49 $. Mais certains cours sont déjà totalement payants comme par exemple celui sur les Systems Biology de l’Icanh School of Medecine : 294$ pour tout le cursus ou 49$ pour chaque cours. Et la Harvard Business School vient de lancer sa plateforme de cours entièrement payants : HBX.
4. S’adresser à qui ?
Les chiffres sont là : la plupart des MOOCs sont à 70% suivis par des salariés avec un fort intérêt pour tout ce qui concerne le management. Le MOOC « leader » en France s’appelle Du manager au leader du Cnam avec 36 000 inscrits. Avec son MOOC La stratégie : ce que les managers peuvent apprendre des grands philosophes, le mathématicien et philosophe Luc de Brabandere, professeur à Centrale Paris, remporte un vif succès : plus de 51 000 inscrits sur Coursera. Avec son tout nouveau MOOC sur le Droit des entreprises, l’université Paris Panthéon-Sorbonne vise le même public.
Les entreprises ne s’y sont pas trompées et commencent à se lancer dans la création de MOOCs. Aux États-Unis Udacity est ainsi passé d’un modèle « académique » à la collaboration avec un certain nombre d’entreprises dans des domaines aussi variées que le marketing et la biologie. Un modèle proche de celui d’Open Classrooms et maintenant de Solerni, la plateforme que vient de lancer Orange. On passe alors du MOOC au COOC pour « Corporate online open course ».
L’université Paris Ouest Nanterre a réalisé un MOOC très suivi intitulé Philosophie et modes de vie ; de Socrate à Pierre Hadot et Michel Foucault
5. À quel niveau ?
Présenté sur Coursera, le cours sur la Théorie de Galois de l’ENS Paris, auquel 3000 étudiants se sont inscrits demande un niveau de connaissance égal ou supérieur à la licence de mathématiques pour être suivi et valide ainsi la réputation de l’excellence de l’ENS. Un raisonnement qu’a également suivi l’Ecole polytechnique en créant ses MOOCs. « La vocation de l’École polytechnique n’est pas de proposer des enseignements de niveau lycée, d’autres le font beaucoup mieux que nous. Nous avons donc construit notre offre de cours en ligne en partant des cours que nous dispensons à nos élèves, ce qui nous permet au passage de montrer la qualité de notre enseignement », explique zncore Frank Pacard. Une excellence qui rime souvent avec échec et explique les faibles taux de finalisation de la plupart des MOOCs : aux alentours de 10% des inscrits.
À contrario une MOOC comme Pensée design de FBS peut être suivi par tous – Fabrice Mauléon voulait attirer plus d’étudiants que dans les autres MOOCs – alors que le MOOC sur la RSE d’Audencia s’adresse à des cadres qui s’intéressaient déjà au sujet. Un public large mais moins que celui visé par FBS.
6. Quelles compétences en interne?
Si Audencia s’est lancée c’est aussi parce que le groupe possède en son sein une école de communication, Sciences Com, des plateaux de tournage et même une chaîne TV sur Interner : Audencia TV. « Nous avons commencé depuis plusieurs années à apprendre à nos professeurs à s’exprimer devant une caméra et ils n’étaient donc pas déphasés », assure Frank Vidal.
À Polytechnique tout ne semble pas avoir été aussi simple et la création des MOOCS a demandé beaucoup de travail de la part des professeurs, notamment pour organiser leur cours sur un format aussi court et inhabituel. « En se visionnant certains enseignants ont été déçus par le résultat et ont voulu refaire leur vidéo par perfectionnisme. C’est très difficile de faire une vidéo, dont on voudrait qu’elle soit « parfaite », car on sait qu’elle sera visionnée par plusieurs milliers de personnes dans le monde entier », se souvient Frank Pacard. Reste maintenant à Audencia à recruter, en commun avec Centrale Nantes, un ingénieur pédagogique pour encore mieux faire travailler ensemble professeurs et techniciens, le tout en liaison avec l’École Centrale Nantes qui est sa partenaire.
L’un des créateurs du MOOC ITyPA, le premier MOOC français, Jean-Marie Gilliot explique les questions à se poser avant de créer un MOOC
7. Comment créer et gérer une communauté?
Forte de sa bientôt dizaine de MOOCs, l’Institut Mines Télécom va elle embaucher un modérateur de MOOCs à temps plein. En attendant peut-être que les MOOCs s’autorégulent. « On estime qu’il faut 5000 inscrits pour créer une communauté et la faire vivre sans intervention extérieure », remarque Jean-Marc Hasenfratz, responsable du MOOC Lab Pédagogique de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), qui a créé la plateforme FUN. Parce que la vraie force d’un MOOC c’est la création d’une communauté d’apprenants concentrée sur son sujet pendant quatre à huit semaines et qui ont ensuite ou pendant le cours envie de se revoir et de travailler ensemble.
« Nous voyons de plus en plus des étudiants de MOOCs qui créent des groupes sur le site Meetup pour ensuite se retrouver et travailler ensemble, notamment au centre Beaubourg à Paris », remarque Christine Vaufrey. Les États-Unis vont jusqu’à mettre à disposition des salles dans leurs ambassades et leurs consulats pour que les étudiants de Coursera s’y retrouvent. « La socialisation des étudiants qui suivent des MOOCs est importante mais ne doit pas être obligatoire, reprend Christine Vaufrey. La liberté est un élément fondamental des MOOCs avec la possibilité de travailler à n’importe quelle heure avec qui on le souhaite. »
8. Quelle plateforme ?
Au début il y avait Coursera et sa logique « haut de gamme » qui ne lui a fait accepter que les très grandes institutions d’enseignement supérieur, par exemple en France HEC et l’École polytechnique, avec un modèle « ça ne vous coûte pas cher mais j’empoche la plus grande partie des bénéfices ». Notamment promu par Harvard, edX a suivi avec une logique diamétralement opposée : un ticket d’entrée élevé – aux alentours de 250 000 $ – mais une forte rémunération pour les institutions. La course des universités françaises vers les solutions américaines a ensuite été jugulée avec l’apparition de France Université Numérique (FUN), la plateforme basée sur la technologie edX sur laquelle le secrétariat d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche entend bien aujourd’hui voir aller toutes les universités. Pas simple quand on a commencé à travailler sur une autre technologie comme X ou HEC.
Et d’ailleurs pourquoi forcément vouloir aller sur ces sites quand on a soi-même une image suffisante pour attirer beaucoup d’apprenants ? Beaucoup de grandes écoles de management françaises diffusent donc aujourd’hui leurs MOOCs sur des plate formes « transparentes » dont elles n’achètent que la technologie.
9. Quelle technologie ?
Le choix d’une diffusion hors des grandes plateformes peut être d’autant plus judicieux qu’elles sont encore assez pauvres en interactivité. Pour développer des MOOCs plus « ouverts », beaucoup se tournent aujourd’hui de plus en plus vers la startup Unow, qui utilise notamment la technologie Canvas. « Nous utilisons des technologies récentes que peu maîtrisent encore avec des développeurs Open Source », confie Jérémie Sicsic, l’un des deux fondateurs de Unow. Ensuite la startup travaille selon des modes très différents selon les compétences de ses interlocuteurs et leur capacité à bien visualiser le cours.
Pour son MOOC de France Business School, Fabrice Mauléon savait ainsi très bien ce qu’il voulait. Il s’agissait pour lui d’entrer dans la « deuxième génération » des MOOCs avec toujours plus d’interactivité et, par exemple, la possibilité de visualiser des projets d’entreprise de ses étudiants : « Nous donnons la possibilité à nos étudiants de montrer ces projets à des futurs recruteurs ou banquiers pour les financer avec la technologie Explee qui permet de créer des séquences animées ». Encore mieux qu’un certificat !
En cette rentrée, le rythme de création de MOOCs s’accélère en France avec, par exemple, le premier MOOC de l’<a href= »https://www.coursera.org/essec »>Essec. </a>Nous sommes ainsi sans doute aujourd’hui le deuxième pays le plus actifs après les États-Unis et la plupart des grands acteurs de l’enseignement supérieur se sont lancés (Paris Panthéon-Sorbonne, l’Ecole polytechnique, HEC, Paris Ouest Nanterre, etc.). Pour autant la plupart s’interrogent encore sur la stratégie à suivre. « Les MOOCs sont la seule solution viable pour absorber le flux d’étudiants à venir dans le monde mais aussi en France. On ne peut pas toujours construire de nouveaux campus et recruter des enseignants », constate Christine Vaufrey, la rédactrice en chef du site <a href= »http://cursus.edu/ »>Thot Cursus</a>, sans aucun doute aujourd’hui le plus pertinent si on veut suivre l’actualité des formations et de la culture numérique.
<a href= »http://orientation.blog.lemonde.fr/files/2013/04/MOOCbetterwordbubble.png »><img alt= »MOOCbetterwordbubble » src= »http://orientation.blog.lemonde.fr/files/2013/04/MOOCbetterwordbubble-1024×634.png » width= »550″ height= »340″ /></a>« L’enseignement était un des derniers secteurs « épargnés » par la révolution numérique mais aujourd’hui les MOOCs sont porteurs de cette révolution qui a tant bousculé le monde de la musique ou de la presse », assure Fabrice Mauléon, le créateur du MOOC <a href= »http://mooc.france-bs.com/penseedesign/ »>Pensée design</a> de FBS. Pour lui, pas de doute, il fallait se lancer sous peine de d’être exclus d’une révolution dans laquelle se sont engouffrées les grandes universités américaines mais aussi de nouveaux acteurs puissants (Google, Amazon…) et une myriade de start up. Oui mais à quel prix quand on sait qu’un MOOC revient en moyenne à 50 000€ ? Les MOOCs sont-ils un simple instrument de promotion ou permettront-ils aux établissements d’enseignement supérieur de gagner de l’argent ? Voici en tout cas quelques questions à se poser pour tous ceux qui veulent se lancer dans la course…
<strong>Quel sujet choisir ? </strong>
« Quand nous avons commencé à réfléchir à un sujet pour notre premier MOOC il nous a semblé tout naturel de partir de l’un des points forts d’Audencia : la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) », explique Frank Vidal le directeur général d’Audencia, qui a lancé cette année un premier MOOC certifiant en anglais intitulé <a href= »http://mooc.audencia.com/ »>Corporate social responsibility (CSR) and value creation</a>. Même raisonnement du côté de France Business School où le design thinking est au cœur de la pédagogie.<b><strong> </strong></b><strong></strong>
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<p style= »text-align: center; »><span style= »font-size: small; »><em> Pour son premier MOOC, Grenoble EM a choisi de s’intéresser à la <a href= »http://global.grenoble-em.com/ »>géopolitique </a></em></span></p>
Mais voilà, c’est aussi une spécialité d’<a href= »http://masters.em-lyon.com/fr/Programme-I.D.E.A »>I.D.E.A.</a>, l’école créée par Centrale Lyon et l’EM Lyon lui ont elle aussi consacré un MOOC, <a href= »http://www.unow.fr/index.php/mooc-idea »>Devenir entrepreneur de l’innovation par le design thinking</a>, quelques semaines après celui de FBS. Comme quoi, même sur un sujet apparemment très original, on peut vite être concurrencé. Alors le savoir ne risque-t-il pas de se limiter aux « meilleurs » de chaque sujet ? « Avoir enregistré le ténor Caruso n’a pas empêché qu’il y ait depuis de multiples nouveaux enregistrements des opéras qu’il a enregistrés. La même musique peut être chantée différemment et surtout, dans le cas de l’enseignement supérieur, évoluer constamment », rétorque Jean-Loup Salzmann, le président de la Conférence des présidents d’université.
<b>Certifier ou ne pas certifier ?</b>
À l’issue de leurs cinq semaines de cours, les « apprenants » de FBS ont pu obtenir une certification avec une validation par caméra (solution <a href= »http://www.proctoru.com/ »>Procter U</a>). Un vrai intérêt pour les étudiants car, sans être bien sûr un diplôme, les certifications données par les MOOCs vont être de plus en plus affichées sur les CV.
Mais cela ne vas pas sans susciter un vrai débat sur la gestion de sa marque auquel beaucoup d’institutions, dont les plus prestigieuses, ne sont pas prêtes. « Nous remettons aux élèves qui ont terminé le cours avec succès un certificat d’assiduité, c’est tout. Ce qu’ils veulent, c’est avant tout apprendre », assure Frank Pacard, directeur de l’enseignement et de la recherche de l’École polytechnique, dont l’école a déjà créé trois MOOCs sur <a href= »https://www.coursera.org/ep »>Coursera</a>.
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<span style= »font-size: small; »> </span><em><span style= »font-size: small; »>Avec leur MOOC <a href= »http://mooc.gestiondeprojet.pm/ »>Gestion de projet</a>, Rémi Bachelet et Centrale Lille ont largement contribué à rendre les MOOCs populaires en France</span></em></p>
<b>Combien faire payer ?</b>
La certification du MOOC de FBS coûte entre 70€ et 90€. Un prix comparable à celui que demande Audencia mais bien en retrait de ceux de l’EM Lyon <a href= »http://mooc.em-lyon.com/ »>Effectuation : l’entreprenariat pour tous</a> (350€) ou du déjà célèbre <a href= »http://mooc.gestiondeprojet.pm/index.php/certification-entreprises »>Gestion de projet</a> de Centrale Lille (entre 180 et 270€). « Le MOOC de Centrale Lille a maintenant acquis une vraie légitimité et peut demander des tarifs plus élevés. Aujourd’hui nous voulons avant tout faire rayonner notre marque mais aussi tester de nouvelles méthodes », soutient Fabrice Mauléon.
Coursera propose d’obtenir des <a href= »https://www.coursera.org/signature/course/physics1/972407?utm_source=catalog »>Signature Tracks</a>, qui valident le suivi des cours, à des prix autour de 49 $. Mais certains cours sont déjà totalement payants comme par exemple celui sur les <a href= »https://www.coursera.org/specialization/systemsbiology/6?utm_medium=listingPage »>Systems Biology</a> de l’Icanh School of Medecine : 294$ pour tout le cursus ou 49$ pour chaque cours. Et la Harvard Business School vient de lancer sa plateforme de cours entièrement payants : <a href= »http://hbx.hbs.edu/ »>HBX</a>.
<b> S’adresser à qui ?</b>
Les chiffres sont là : la plupart des MOOCs sont à 70% suivis par des salariés avec un fort intérêt pour tout ce qui concerne le management. Le MOOC « leader » en France s’appelle <a href= »https://www.france-universite-numerique-mooc.fr/courses/CNAM/01002/Trimestre_1_2014/about?xtor=AL-3″>Du manager au leader</a> du Cnam avec 36 000 inscrits. Avec son MOOC <a href= »https://www.coursera.org/course/businessandphilo »>La stratégie : ce que les managers peuvent apprendre des grands philosophes</a>, le mathématicien et philosophe Luc de Brabandere, professeur à Centrale Paris, remporte un vif succès : plus de 51 000 inscrits sur Coursera. Avec son tout nouveau MOOC sur le <a href= »https://www.france-universite-numerique-mooc.fr/courses/Paris1/16001/Trimestre_2_2014/about »>Droit des entreprises</a>, l’université Paris Panthéon-Sorbonne vise le même public.
Les entreprises ne s’y sont pas trompées et commencent à se lancer dans la création de MOOCs. Aux États-Unis <a href= »https://www.udacity.com/ »>Udacity</a> est ainsi passé d’un modèle « académique » à la collaboration avec un certain nombre d’entreprises dans des domaines aussi variées que le marketing et la biologie. Un modèle proche de celui <a href= »http://fr.openclassrooms.com/ »>d’Open Classrooms</a> et maintenant de <a href= »http://solerni.org/ »>Solerni</a>, la plateforme que vient de lancer Orange. On passe alors du MOOC au COOC pour « Corporate online open course ».
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<span style= »font-size: small; »><em>L’université Paris Ouest Nanterre a réalisé un MOOC très suivi intitulé <a href= »https://www.france-universite-numerique-mooc.fr/courses/Paris10/10002/Trimestre_1_2014/about »>Philosophie et modes de vie ; de Socrate à Pierre Hadot et Michel Foucault</a></em></span></p>
<b>À quel niveau </b>?
Présenté sur Coursera, le cours sur la <a href= »https://www.coursera.org/course/introgalois »>Théorie de Galois</a> de l’ENS Paris, auquel 3000 étudiants se sont inscrits demande un niveau de connaissance égal ou supérieur à la licence de mathématiques pour être suivi et valide ainsi la réputation de l’excellence de l’ENS. Un raisonnement qu’a également suivi l’Ecole polytechnique en créant ses MOOCs. « La vocation de l’École polytechnique n’est pas de proposer des enseignements de niveau lycée, d’autres le font beaucoup mieux que nous. Nous avons donc construit notre offre de cours en ligne en partant des cours que nous dispensons à nos élèves, ce qui nous permet au passage de montrer la qualité de notre enseignement », explique zncore Frank Pacard. Une excellence qui rime souvent avec échec et explique les faibles taux de finalisation de la plupart des MOOCs : aux alentours de 10% des inscrits.<strong> </strong><strong></strong>
À contrario une MOOC comme Pensée design de FBS peut être suivi par tous – Fabrice Mauléon voulait attirer plus d’étudiants que dans les autres MOOCs – alors que le MOOC sur la RSE d’Audencia s’adresse à des cadres qui s’intéressaient déjà au sujet. Un public large mais moins que celui visé par FBS. <strong> </strong><strong></strong>
<b>Quelles compétences en interne?</b>
Si Audencia s’est lancée c’est aussi parce que le groupe possède en son sein une école de communication, Sciences Com, des plateaux de tournage et même une chaîne TV sur Interner : <a href= »http://www.audencia.tv/ »>Audencia TV</a>. « Nous avons commencé depuis plusieurs années à apprendre à nos professeurs à s’exprimer devant une caméra et ils n’étaient donc pas déphasés », assure Frank Vidal.
À Polytechnique tout ne semble pas avoir été aussi simple et la création des MOOCS a demandé beaucoup de travail de la part des professeurs, notamment pour organiser leur cours sur un format aussi court et inhabituel. « En se visionnant certains enseignants ont été déçus par le résultat et ont voulu refaire leur vidéo par perfectionnisme. C’est très difficile de faire une vidéo, dont on voudrait qu’elle soit « parfaite », car on sait qu’elle sera visionnée par plusieurs milliers de personnes dans le monde entier », se souvient Frank Pacard. Reste maintenant à Audencia à recruter, en commun avec Centrale Nantes, un ingénieur pédagogique pour encore mieux faire travailler ensemble professeurs et techniciens, le tout en liaison avec l’École Centrale Nantes qui est sa partenaire.
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<em><span style= »font-size: small; »>L’un des créateurs du MOOC <a href= »http://www.itypa.mooc.fr/ »>ITyPA</a>, le premier MOOC français, Jean-Marie Gilliot explique les questions à se poser avant de créer un MOOC</span></em></p>
<b>Comment créer et gérer une communauté?</b>
Forte de sa bientôt dizaine de MOOCs, l’Institut Mines Télécom va elle embaucher un modérateur de MOOCs à temps plein. En attendant peut-être que les MOOCs s’autorégulent. « On estime qu’il faut 5000 inscrits pour créer une communauté et la faire vivre sans intervention extérieure », remarque Jean-Marc Hasenfratz, responsable du MOOC Lab Pédagogique de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), qui a créé la plateforme FUN. Parce que la vraie force d’un MOOC c’est la création d’une communauté d’apprenants concentrée sur son sujet pendant quatre à huit semaines et qui ont ensuite ou pendant le cours envie de se revoir et de travailler ensemble.
« Nous voyons de plus en plus des étudiants de MOOCs qui créent des groupes sur le site <a href= »http://www.meetup.com/ »>Meetup</a> pour ensuite se retrouver et travailler ensemble, notamment au centre Beaubourg à Paris », remarque Christine Vaufrey. Les États-Unis vont jusqu’à mettre à disposition des salles dans leurs ambassades et leurs consulats pour que les étudiants de Coursera s’y retrouvent. « La socialisation des étudiants qui suivent des MOOCs est importante mais ne doit pas être obligatoire, reprend Christine Vaufrey. La liberté est un élément fondamental des MOOCs avec la possibilité de travailler à n’importe quelle heure avec qui on le souhaite. »
<b>Quelle plateforme ?</b>
Au début il y avait <a href= »https://www.coursera.org »>Coursera</a> et sa logique « haut de gamme » qui ne lui a fait accepter que les très grandes institutions d’enseignement supérieur, par exemple en France HEC et l’École polytechnique, avec un modèle « ça ne vous coûte pas cher mais j’empoche la plus grande partie des bénéfices ». Notamment promu par Harvard, <a href= »https://www.edx.org/ »>edX</a> a suivi avec une logique diamétralement opposée : un ticket d’entrée élevé – aux alentours de 250 000 $ – mais une forte rémunération pour les institutions. La course des universités françaises vers les solutions américaines a ensuite été jugulée avec l’apparition de France Université Numérique (<a href= »http://www.france-universite-numerique.fr/ »>FUN</a>), la plateforme basée sur la technologie edX sur laquelle le secrétariat d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche entend bien aujourd’hui voir aller toutes les universités. Pas simple quand on a commencé à travailler sur une autre technologie comme X ou HEC. <strong></strong>
Et d’ailleurs pourquoi forcément vouloir aller sur ces sites quand on a soi-même une image suffisante pour attirer beaucoup d’apprenants ? Beaucoup de grandes écoles de management françaises diffusent donc aujourd’hui leurs MOOCs sur des plate formes « transparentes » dont elles n’achètent que la technologie.<strong></strong>
<b>Quelle technologie ?</b>
Le choix d’une diffusion hors des grandes plateformes peut être d’autant plus judicieux qu’elles sont encore assez pauvres en interactivité. Pour développer des MOOCs plus « ouverts », beaucoup se tournent aujourd’hui de plus en plus vers la startup <a href= »http://www.unow.fr/ »>Unow</a>, qui utilise notamment la technologie <a href= »https://www.canvas.net/?gclid=CK73483x-L0CFXGWtAodRSEAQw »>Canvas</a>. « Nous utilisons des technologies récentes que peu maîtrisent encore avec des développeurs Open Source », confie Jérémie Sicsic, l’un des deux fondateurs de Unow. Ensuite la startup travaille selon des modes très différents selon les compétences de ses interlocuteurs et leur capacité à bien visualiser le cours.
Pour son MOOC de France Business School, Fabrice Mauléon savait ainsi très bien ce qu’il voulait. Il s’agissait pour lui d’entrer dans la « deuxième génération » des MOOCs avec toujours plus d’interactivité et, par exemple, la possibilité de visualiser des projets d’entreprise de ses étudiants : « Nous donnons la possibilité à nos étudiants de montrer ces projets à des futurs recruteurs ou banquiers pour les financer avec la technologie Explee qui permet de créer des séquences animées ». Encore mieux qu’un certificat !
Olivier Rollot (@O_Rollot)
Au début il y avait Coursera et sa logique « haut de gamme » qui ne lui a fait accepter que les très grandes institutions d’enseignement supérieur, par exemple en France HEC et l’École polytechnique, avec un modèle « ça ne vous coûte pas cher mais j’empoche la plus grande partie des bénéfices ». Notamment promu par Harvard, edX a suivi avec une logique diamétralement opposée : un ticket d’entrée élevé – aux alentours de 250 000 $ – mais une forte rémunération pour les institutions. La course des universités françaises vers les solutions américaines a ensuite été jugulée avec l’apparition de France Université Numérique (FUN), la plateforme basée sur la technologie edX sur laquelle le secrétariat d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche entend bien aujourd’hui voir aller toutes les universités. Pas simple quand on a commencé à travailler sur une autre technologie comme X ou HEC.
Et d’ailleurs pourquoi forcément vouloir aller sur ces sites quand on a soi-même une image suffisante pour attirer beaucoup d’apprenants ? Beaucoup de grandes écoles de management françaises diffusent donc aujourd’hui leurs MOOCs sur des plate formes « transparentes » dont elles n’achètent que la technologie.
Ce texte est dépourvu de sens.