Apparus dans les entreprises il y a quelques années déjà les Chief Happiness Officers commencent à faire une percée dans l’enseignement supérieur avec par exemple la création d’un poste de Student Happiness Officer à la Rennes School of Business à la rentrée 2016. « Cette fonction prend toute son ampleur dans une institution offrant des parcours nombreux et diversifiés, en France et à l’étranger, qui nécessitent une réactivité permanente aux demandes d’information et d’orientation des étudiants », explique Olivier Aptel, le directeur général de l’école. Parce qu’un étudiant heureux c’est un diplômé heureux qui conseillera d’aller dans son établissement plus tard, adhérera à l’association et contribuera même peut-être à sa fondation…
Analyser la satisfaction
L’enquête que mène chaque année l’Etudiant sur la satisfaction des diplômés est en passe de devenir un indicateur majeur pour les grandes écoles de management. « C’est d’abord l’opinion positive de nos étudiants qui compte. L’enquête de « l’Etudiant » montre qu’ils ont une excellente « learning experience » chez nous », confirme Jean-Philippe Ammeux, le directeur général de l’Iéseg pour lequel « dans cette logique de satisfaction, il faut que les étudiants se sentent bien dans tous les registres et nous avons formé tous les personnels à l’interculturalité pour bien recevoir des étudiants qui viennent du monde entier ». Sur les 11 points analysés par l’Etudiant, l’Iéseg égale ou au-dessus de la moyenne pour 10, seules les « relations avec les entreprises » ne récoltent que 3,7/5 quand la moyenne est à 3,9 et monte par exemple à 4,5 à HEC. Dans cet esprit le Student Happiness Officer de Rennes SB réalisera une enquête annuelle de satisfaction par programme. « C’est notre responsabilité de nous assurer que chaque étudiant dispose bien du bon niveau d’information et d’être à son écoute au quotidien », reprend Olivier Aptel.
Rendre les étudiants actifs
Au-delà de l’information, l’implication des étudiants dans leur cursus est un puissant moyen de les attacher toute leur vie à leur école. La pédagogie des Mines d’Alès a ainsi largement été redéfinie cette année par ses étudiants. « Nous avons travaillé avec l’ensemble des étudiants de première année pour faire l’état des lieux de ce qui fonctionnait bien ou pas et émis des solutions pour faire émerger une pédagogie qui donne à chacun l’envie d’apprendre », confie Thibaut Atché, l’un de ces étudiants. « Avec cette nouvelle pédagogie qui comprend moins de cours et plus d’accompagnement nous voulons recevoir plus d’étudiants », explique le directeur de l’école, Bruno Goubet.
Si on n’y va pas jusque là, la même philosophie d’implication des étudiants dans leur cursus prévaut du côté de Centrale Lille où on vient également de revisiter les programmes. « Nous voulons que nos étudiants soient encore plus impliqués dans leur cursus en comprenant mieux les finalités de leur cursus et le métier d’ingénieur», résume ainsi son directeur Emmanuel Duflos. Pour cela l’école privilégiera notamment le recours an travail en équipes projet avec d’abord une « rupture » à l’entrée dans l’école sous la forme du d’une période de 8 semaines (2 semaines d’intégration et 6 semaines d’enseignements multidisciplinaires) destinés à « faire comprendre le cursus centralien à l’élève ».
Un étudiant heureux sera un bon ambassadeur
Rien de mieux que d’envoyer des étudiants de prépas dans leur ancien lycée pour y convaincre les élèves de rejoindre leur école. Rien de plus efficace qu’un alumni reconnaissant pour aiguiller la taxe d’apprentissage ou prendre dans son entreprise des stagiaires qui deviendront des CDI. L’enjeu de la satisfaction des étudiants va bien au-delà du nécessaire service d’information apporté aux étudiants. Il en va de l’avenir de l’institution et notamment quand il s’agit d’y recevoir des étudiants étrangers dont l’opinion sera scrutée à leur retour. En 2014 le ministère des Affaires étrangères a ainsi lancé le réseau France Alumni pour fédérer l’ensemble des étudiants étrangers venus en France. Oui mais encore faut-il qu’ils en gardent un bon souvenir. Avec 8,19/10, la France se positionne ainsi à une médiocre 21ème place du classement européen d’une étude sur la satisfaction des étudiants internationaux en matière d’accueil menée par StudyPortals. Les étudiants reprochent essentiellement à la France un coût de la vie trop élevé mais aussi un manque d’organisation. Doit mieux faire !